Si Madame Pouchkine conserve un souvenir de moi dites lui, mon cher Александр Сергеич, que je souhaite qu’elle passe bien agreablement la fin de cette annee, et qu’elle en commence une grande série de belles et heureuses. Donnez je vous prie de vos nouvelles à une vieille amie qui en verité n’a pas moins d’attachement pour vous que tous ces jeunes qui vous en disent merveilles. P. O. [1516]
1311. А. Г. Баранту. 16 декабря 1836 г. Петербург.Monsieur le Baron,
Je m’empresse de faire parvenir à Votre Excellence les renseignements que vous avez désiré avoir touchant les règlements qui traitent de la propriété littéraire en Russie.
La littérature n’est devenue chez nous une branche considérable d’industrie que depuis une vingtaine d’années environ. Jusque là elle n’était regardée que comme une occupation élégante et Aristocratique. M-de de Staël disait en 1811: en Russie quelques gentilshommes se sont occupés de littérature. (10 ans d’Ex.[il]). Personne ne songeant à retirer d’autre fruit de ses ouvrages que des triomphes de société, les auteurs encourageaient eux-mêmes la contrefaçon et en tiraient vanité, tandis que nos académies donnaient l’exemple du délit en toute conscience et sécurité. La première plainte en contrefaçon a été portée en 1824. Il se trouva que le cas n’avait pas été prévu par le législateur. La propriété littéraire a été reconnue en Russie par le souverain actuel. Voici les propres termes de la loi:
Tout auteur ou traducteur d’un livre a le droit de l’éditer et de le vendre comme propriété acquise (non héréditaire).
Ses héritiers légitimes ont le droit d’éditer et de vendre ses ouvrages, (dans le cas que la propriété n’en soit pas alliénée) pendant l’espace de 25 ans.
25 ans passés, à dater du jour de sa mort, ses œuvres et traductions deviennent la propriété du public. Loi du 22 avril 1828.
L’ammendement du 28 avril de la même année explique et complette ces règlements. En voici les principaux articles.
Une œuvre littéraire soit imprimée soit manuscripte ne saurait être vendue ni du vivant de l’auteur ni après sa mort pour satisfaire ses créanciers, à moins qu’il ne l’aie exigé lui-même.
L’auteur a le droit, nonobstant tout engagement antérieur, de faire une nouvelle édition de son ouvrage si les deux tiers en sont changés ou bien entièrement refondus.
Sera regardé comme contre-facteur l) celui qui en réimprimant un livre n’aurait pas observé les [règlement] formalités voulues par la loi, 2) celui qui vendrait un manuscript ou le droit de l’imprimer à deux ou plusieurs personnes à la fois, sans en avoir eu le consentement, 3) celui qui publierait la traduction d’un ouvrage imprimé en Russie (ou bien avec l’approbation de la censure Russe) en y joignant le texte même, 4) qui réimprimerait dans l’étranger un ouvrage publié en Russie, ou bien avec l’approbation de la censure Russe, et en vendrait les exemplaires en Russie.
Ces règlements sont loin de résoudre toutes les questions qui pourront se présenter à l’avenir. La loi ne stipule rien sur les œuvres posthumes. Les héritiers légitimes devraient en avoir la propriété entière avec tous les privilèges de l’auteur lui-même. L’auteur d’un ouvrage pseudonime ou bien attribué à un écrivain connu, perd-il son droit de propriété et quelle est la règle à suivre en cette occasion? la loi n’en dit rien.
La contrefaçon des livres étrangers n’est pas défendue et ne saurait l’être. Les libraires Russes auront toujours beaucoup à gagner, en réimprimant les livres étrangers, dont le débit leur sera toujours assuré, même sans exportation; au lieu que l’étranger ne saurait réimprimer des ouvrages Russes faute de lecteurs.
La prescription pour le délit de contrefaçon est fixé à deux ans.
La question de la propriété littéraire est très simplifiée en Russie où personne ne peut présenter son manuscript à la censure sans en nommer l’auteur et sans le mettre par cela même sous la protection immédiate du gouvernement.
Je suis avec respect Monsieur le Baron de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur Alexandre Pouchkine.
16 decembre 1836 St. P. b. [1517]
1312. H. М. Коншин — Пушкину. 20 декабря 1836 г. Царское Село.Известное мне из опыта расположение души Вашей к добру, почтеннейший Александр Сергеевич, внушает мне бодрость беспокоить вас просьбою, от успеха которой зависит собственная будущность моя. — Выслушайте меня:
Г. Ложечников, директор Тверской гимназии, выходит в отставку; мне хочется получить это место; уже Тверской губернатор гр. Толстой просил за меня гр. Строганова, московского попечителя, но так как желающих слишком много и конечно есть люди с большими заслугами, то мне необходима поддержка здесь, а именно я счел бы себя счастливым, еслиб Василий Андреевич Жуковский попросил за меня С. С. Уварова: все, мне покровительствующие, советуют мне добиться до этого. Я не знаю Василия Андреевича или лучше сказать он не знает меня, но счастие сделало меня случайно известным Вам. — Не сделаете ли же Вы, почтеннейший Александр Сергеевич, милости бесприютному солдату, убедив г. Жуковского принять участие в судьбе моей и попросить г. Уварова. — Дело уже не терпит отлагательства, — на днях должно поступить представление из Москвы, и всё будет поздно.
Я хотя не воспитан в университете, но сведения мои довлеют для гимназии, — (кроме латыни), — я был артиллерийский офицер, а наши экзамены сложнее гимназических; г. Ложечников тоже военный, да и много директоров есть таких.
Я не закругляю письма моего условными учтивостями и убеждениями в том, чтоб Вы не отказали мне, а просто поручаю судьбу мою Вашему доброму сердцу.
Ваш простодушный поклонник Коншин.
20 декабря. — Царское Село.
Докладную записку прилагаю и прошу два слова ответных.
1313. H. М. Коншину. 21–22 декабря 1836 г. Петербург.Письмо Ваше очень обрадовало меня, любезный и почтенный Николай Иванович, [1518] как знак, что вы не забыли еще меня. Докладную записку сегодня же пущу в дело. Жуковского увижу и сдам ему Вас с рук на руки. С Уваровым — увы! я не в таких дружеских сношениях; но Жуковский, надеюсь, всё уладит. Заняв место Ложечникова, не займетесь ли вы, по примеру вашего предшественника, и романами? а куда бы хорошо! Всё-таки Вы меня забыли, хоть наконец и вспомнили. И я позволяю себе дружески Вам за то попенять. —