Dès que je serai à P.[éters]bourg, vous recevrez, Madame, tout ce que j 'ai imprimé. Mais ici je n'[en]ai pas l[es] [428] moyens de rien vous envoyer. [Je v]ous [429] salue, Madame, de tout mon [cœu]r, [430] vous et toute votre famille. Adieu, au revoir. Croyez à mon entier dévouement.
A. Pouchkine. [431]
Адрес: Ее высокородию м. г. Прасковие Александровне Осиповой в Опочку.
536. А. А. Дельвиг — Пушкину. Около (не позднее) 17 ноября 1820 г. Петербург.С получением сего письма, радость-душа моя, садись за бумагу и напиши мне все пьесы, для Северных Цветов тобою приготовленные. Нынче они мне помогут более, чем когда-нибудь. Литературная Газета выгоды не принесла и притом запрещена за то, что в ней напечатаны были новые стихи Делавиня. Люди, истинно привязанные к своему государю и чистые совестию, ничего не ищут и никому не кланяются, думая, что чувства верноподданические их и совесть защитят их во всяком случае. Не правда, подлецы в это время [вр[?]] хлопочут из корыстолюбия марать честных и выезжают [432] на своих мерзостях. Булгарин верным [433] подданным является, ему выпрашивают награды за пасквили, достойные примерного наказания, а я слыву карбонарием, я русской, воспитанный государем, отец семейства и ожидающий от царя помощи матери моей и сестрам и братьям. —
Целую тебя, душа моя, и жду от тебя утешения, то-есть не уверений в участии, я знаю, что ты меня любишь, но стихов, стихов, стихов! Мне надо их! Слышишь ли, Болдинской помещик!
Прощай. Твой Дельвиг.
Адрес: Александру Сергеевичу Пушкину. Нижегородской губернии в город Арзамас, по Симбирскому тракту в село Абрамово для доставления в сельцо Болдино.
537. H. H. Гончаровой. 18 ноября 1830 г. Болдино.Boldino 18 Nov.
Encore à Boldino, toujours à Boldino. Ayant appris que vous n'aviez pas quitté Moscou, j'ai pris la poste et je suis parti. Arrivé sur la grand'route, je vis que vous aviez raison; que les 14 quarantaines n'étaient que des avant-postes — qu'il n'y avait de vraies quarantaines que trois. J'arrivais bravement à la première (à Sévasleika, gouv.[ernement] de Vlodimir), l'inspecteur demande ma feuille de route, en m'apprenant que je n'aurai que 6 jours d'arrêts à subir. Puis il jette les yeux sur la feuille. Вы не по казенной надобности изволите ехать? — Нет, по собственной самонужнейшей. — Так извольте ехать назад на другой тракт. Здесь не пропускают. — Давно ли? — Да уж около 3 недель. — И эти свиньи губернаторы не дают этого знать? — Мы не виноваты-с. — Не виноваты! а мне разве от этого легче? нечего делать — еду назад в Лукоянов; требую свидетельства, что еду не из зачумленного места. Предводитель здешний не знает, может ли после поездки моей дать мне это свидетельство — я пишу губернатору, а сам в ожидании его ответа, свидетельства и новой подорожной сижу в Болдине да кисну. Voilà comment j'ai fait 400 verstes sans avoir bougé de ma tanière.
Ce n'est pas tout: de retour ici j'espérais du moins avoir de vos lettres. Ne voilà-t-il pas qu'un ivrogne de maître de poste à Mourome s'avise de mêler les paquets, de manière qu'Арзамас reçoit la poste de Казань, Нижний celle de Лукоянов et que votre lettre (s'il y en a une) s[e] [434] promène maintenant je ne sais où et me [435] viendra quand il plaira à Dieu. Je suis tout découragé et puisque nous voilà en carême — (dites à Maman que ce carême-ci, je ne l'oublierai de long-temps) je ne veux plus me dépêcher; je laisserai aller les choses, et je resterai les bras croisés. Mon père m'écrit toujours que mon mariage est rompu. Ces jours-ci il m'apprendra [436] peut-être que vous êtes mariée… Il y a là de quoi perdre la tête. Béni soit le P.[rince] Chalikof qui enfin m'a appris que la Choléra a diminué. Voilà depuis trois mois la seule bonne nouvelle qui soit parvenue jusqu'à moi. — Adieu, мой ангел, portez-vous bien, ne vous mariez pas à Mr Davidof, et pardonnez-moi ma mauvaise humeur. Mettez-moi aux pieds de Maman, bien des choses à tout le monde. Adieu.[437]
Адрес: Ее высокоблагородию м. г. Натальи Николаевне Гончаровой в Москве На Никитской в собств. доме.
538. Д. Языков — Пушкину. 22 ноября 1830 г. Нижний-Новгород.Monsieur!
Je m'empresse de vous envoyer un certificat que j'ai obtenu pour votre départ. Je prends part à votre position ayant moi-même des parents à Moscou, et je conçois le désir que vous avez d'y retourner. Bien charmé d'avoir pu vous être utile en cette occasion et vous souhaitant un voyage heureux, je me dis, Monsieur, avec l'estime la plus parfaite
Votre très humble serviteur
Dmitri Jasikoff.
le 22 Novembre 1830 Nigny. [438]
539. H. H. Гончаровой. 26 ноября 1830 г. Болдино.D'après votre lettre du 19 Nov.[embre] je vois bien qu'il faut que je m'explique. Je devais quitter Boldino le 1-r octobre. La veille j'allais à une trentaine de verstes de chez moi chez la P-sse Galitzin pour savoir au juste le nombre des quarantaines, le chemin le plus court etc. Comme sa campagne se trouve sur le grand chemin, la P-sse s'était chargée de savoir tout cela au juste.
Le lendemain 1-r octobre [439] en revenant chez moi, je reçois la nouvelle que la Choléra a pénétré jusqu'à Moscou, que l'Empereur y est et que les habitants l'ont tous abandonnée. Cette dernière nouvelle me rassure un peu. Ayant appris cependant que l'on délivrait des certificats pour un passage libre ou, au moins, pour un temps moindre de quarantaine, j'écris à cet effet à Нижний. On me répond que le certificat me serait délivré à Лукоянов (comme quoi Boldino n'est pas infecté). En même temps on m'apprend que l'entrée et la sortie de Moscou sont interdites. [440] Cette dernière nouvelle et surtout l'incertitude de votre séjour (je ne recevais de lettre de personne à commencer par Mr mon frère, qui se soucie de moi comme de l'an 40) m'arrêtent à Boldino. Arrivé à Moscou, je craignais ou plutôt j'espérais [441] de ne pas vous y trouver, et quand même on m'y aurait laissé pénétrer, j'étais sûr qu'on ne m'en laisserait pas sortir. En attendant le bruit que Moscou était désert se confirmait et me rassurait.
Tout à coup je reçois de vous un petit billet ou vous m'apprenez que vous n'y avez pas songé… Je prends la poste; j'arrive à Лукоянов où l'on me refuse un passe-port sous prétexte que j'étais choisi pour inspecter les quarantaines de mon district. Je me décide à continuer ma route après avoir envoyé une plainte à Нижний. Arrivé sur le territoire de Vladimir, je trouve que la grand'route est interceptée et que personne n'en savait rien, tellement les choses sont ici en ordre. Je revi[ens à] [442] Boldino, ou je resterai ju[squ]'à [443] ce que je n'aie reçu le pa[ss]eport [444] et le certificat, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il plaira à Dieu.