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С истинным почтением и совершенною преданностию честь имею быть милостивый государь, Вашим всепокорнейшим слугою М. Розберг.

546. П. А. Плетневу. 9 декабря 1830 г. Москва.

Милый! я в Москве с 5 декабря. Нашел тещу озлобленную на меня, и на силу с нею сладил — но слава богу — сладил. На силу прорвался я и сквозь карантины — два раза выезжал из Болдина и возвращался. Но слава богу, сладил и тут. Пришли мне денег сколько можно более. [465] Здесь ломбард закрыт и я на мели. Что Годунов? Скажу тебе (за тайну) что я в [466] Болдине писал, как давно уже не писал. Вот что я привез сюда: 2 [гл[авы]] последние главы Онегина, 8-ую и 9-ую, совсем готовые в печать. Повесть писанную октавами (стихов 400), которую выдадим Anonyme. Несколько драматических [467] сцен, или маленьких трагедий, имянно: Скупой Рыцарь, Моцарт и Салиери, Пир во время Чумы, и Д.[он] Жуан. Сверх того написал около 30 мелких стихотворений. Хорошо? Еще не всё: (Весьма секретное) * Написал я прозою 5 повестей, от которых Баратынский ржет и бьется — и которые напечатаем также Anonyme. Под моим именем нельзя будет, ибо Булгарин заругает. И так русская словесность головою выдана Булгарину и Гречу! жаль — но чего смотрел и Дельвиг? охота ему было печатать конфектный билетец этого несносного Лавинья. Но всё же Дельвиг должен оправдаться перед государем. Он может доказать, что никогда в его Газете не было и тени, не только мятежности, но и недоброжелательства к правительству. Поговори с ним об этом. А то шпионы-литераторы заедят его как барана, а не как барона. Прости, душа, здоров будь — это главное.

9 декабря.

Адрес: Его высокоблагородию м. г. Петру Александровичу Плетневу, в С. Петербург в Екатерининск.[ом] Институте.

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* для тебя единого.

547. Е. М. Хитрово. 9 декабря 1830 г. Москва.

En rentrant à Moscou, Madame, j'ai trouvé chez la P-sse Dolg.[orouky] un paquet de votre part. C'était des gazettes de France et la tragédie de Dumas — tout était nouvelles pour moi, malheureux pestiféré de Нижний. Quelle année! quels événements! La nouvelle de l'insurrection de Pologne m'a tout à fait bouleversé. Nos vieux ennemis seront donc exterminés et c'est ainsi que rien de ce qu'a fait Alexandre ne pourra subsister, car rien n'est basé sur les véritables intérêts de la Russie, et ne pose que sur des considérations de vanité personnelles, d'effet théâtral etc… Connaissez-vous le mot sanglant du Maréchal votre Père? A son entrée à Vilna, les Polonais vinrent se jetter à ses pieds. Встаньте, leur dit-il, помните, что вы русские. — Nous ne pouvons que plaindre les Polonais. Nous sommes trop puissants pour les haïr, la guerre qui va s'ouvrir sera une guerre d'extermination — ou du moins devrait l'être. L'amour de la patrie, tel qu'il peut exister dans une âme polonaise, a toujours été un sentiment funèbre. Voyez leur poète Mickevicz. — Tout cela m'attriste beaucoup. La Russie a besoin de repos. Je viens de la parcourir. La sublime visite de l'Empereur a ranimé Moscou, mais il n'a pu être à la fois dans tous les 16 gouvernements empestés. Le peuple est abattu et irrité. L'année 1830 est une triste année pour nous. Espérons — c'est toujours bien fait d'espérer.

9 décembre.

Адрес: Madame Hitrof à St Péters[bourg] [468]

548. E. M. Хитрово. 11 декабря 1830 г. Москва.

Mon père vient de m'envoyer une lettre que vous m'avez adressée à la campagne. Vous devez être aussi assurée de ma reconnaissance, que je le suis de l'intérêt que vous daignez prendre à mon sort. Je ne vous en parlerai donc pas, Madame. Quant à la nouvelle de ma rupture, elle est fausse et n'est fondée que sur ma longue retraite et mon silence habituel avec mes amis. Ce qui m'intéresse pour le moment, c'est ce qui se passe en Europe. Les élections de la France sont, ditesvous, dans un bon esprit. Qu'appelez-vous un bon esprit? Je tremble qu'ils ne mettent en tout cela la pétulance de la victoire, et que Louis-Philippe ne soit par trop roi-soliveau. La nouvelle loi des élections mettra au banc des députés une génération jeune, violente, peu effrayée des excès de la révolution républicaine qu'elle n'a connue que par les mémoires et qu'elle n'a pas traversée. Je ne lis pas encore les journaux, car je n'ai pas encore eu le temps de me reconnaître. Quant aux journaux Russes je vous avoue que la suppression de la Gazette littéraire m'a fort étonné. Sans doute l'éditeur a eu tort d'inserrer le billet de bonbon de C.[asimir] la Vigne — mais ce journal est si inoffensif, si ennuyeux dans sa gravité qu'il n'est lu que des littérateurs et qu'il est tout à fait étranger même aux allusions de la politique. J'en suis fâché pour Delvig, homme tranquille, père de famille, tout à fait estimable et auquel cependant la sottise ou l'inadvertance d'un moment peuvent nuire auprès du gouvernement et cela dans un moment où il sollicitait pour sa mère,veuve du Général Delvig, une pension de Sa Majesté.