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Le lendemain matin, après avoir passé une nuit blanche, il passe à la réception où il demande sa note.

— Quatre‑vingts francs, lui annonce‑t-on.

— Quoi? Quatre‑vingts francs?

— Parfaitement, monsieur.

— Mais vous n’y pensez pas! Est‑ce que vous vous rendez compte que vous m’avez donné une chambre où, toute la nuit, l’eau a dégouliné du plafond?

Et l’hôtelier dit:

— Ah, vous dites que c’était une chambre avec douche? Dans ce cas, ce sera cent vingt‑cinq francs!

198. UNE POIGNÉE DE BONBONS

Riri a accompagné sa maman chez l’épicier. Or, tandis que celui‑ci sert cette dernière, Riri reste bien sagement à ses côtés, sans faire le moindre geste.

L’épicier est enchanté et il propose à Riri de prendre une poignée de bonbons avant de partir.

Mais Riri reste modestement, sans bouger.

- Voyons, mon petit, dit l’épicier, tu n’aimes pas les bonbons?

- Oh si, monsieur!

— Alors pourquoi n’en prends‑tu pas?

— Je préfère que vous me serviez vous‑même. L’épicier s’exclame:

— Je n’ai jamais vu un enfant de cet âge aussi poli! Et il lui tend une poignée de bonbons.

A peine sortie de la boutique, Riri à ses côtés, sa maman le félicite à son tour.

— Mon chéri, je suis très contente de toi: tu as bien fait de laisser l’épicier te servir lui‑même…

— C’est parce qu’il a la main bien plus grande que la mienne, dit Riri.

199. RETARD

Ce chef de service dans un Ministère s’est rendu compte que, depuis quelque temps, M. Lapomme arrivait avec un retard considérable.

Ce matin‑là, il attend patiemment que le fonctionnaire qu’il a sous ses ordres prenne place à son bureau.

— Monsieur Lapomme, — lui dit‑il d’une petite voix acide, j’ai le regret de vous faire remarquer que vous êtes en retard.

— Oui, c’est exact.

— Et ce n’est pas la première fois que ça vous arrive. Pourriez‑vous m’expliquer pour quelle raison vous êtes en retard ce matin?

Lapomme hausse les épaules et répond:

— Monsieur le chef de service, c’est tout simplement parce que je suis parti trop tard de chez moi.

Le chef de service demande aussitôt:

— Et pourquoi n’êtes‑vous pas parti plus tôt?

— Tout simplement parce qu’il était déjà trop tard pour partir plus tôt.

200. LE BRUIT

Le brave Anatole a besoin de repos, et il a décidé de passer trois semaines dans une petite ville de Midi. Il téléphone à un agent qui lui répond:

— Vous dites pour trois semaines.?

— Exactement.

— Eh bien. Je crois que j’ai sous la main ce qu’il vous faut. Une petite maison très agréable, avec un petit jardin, pas loin de la rivière, et vue sur la mer.

— Mais c’est exactement ce dont je rêve.

— L’agent reprend:

— Je dois tout de même vous prévenir qu’il y a un petit inconvénient.

— Lequel?

— Le train passe juste derrière la maison. On est dérangé, les deux premières nuits, mais on finit par s’habituer.

Anatole réfléchit et décide:

— Je ne pense pas que ce soit très grave. Pour les deux premières nuits, j’irai coucher à l’hôtel.

201. FILATURE

Ce commissaire de police a décidé de mettre un de ses inspecteurs sur la trace d’un dangereux gangster.

L’inspecteur prend son travail au sérieux et s’attache aux pas du gangster, décidé à ne pas le perdre d’un pouce.

Pourtant, au bout de quelques jours, il revient au bureau du commissaire et lui avoue d’un air gêné:

— Chef, j’ai perdu sa trace.

— Qu’est‑ce que vous me racontez là?

— La vérité, chef.

— Mais enfin, comment cela est‑il possible?

— Je vais vous expliquer. Depuis que vous m’avez chargé de sa filature, je puis dire que je l’ai suivi partout, dans tous ses déplacements. Mais hier, après le déjeuner, vers quinze heures, il est entré dans un cinéma. C’est là que je l’ai perdu.

— Mais pourquoi ne l’avez‑vous pas suivi dans ce cinéma?

— C’est qu’il s’agissait d’un très mauvais film que j’avais déjà vu!

202. LE DÉJEUNER CHEZ LE JEUNE MÉNAGE D’ARTISTES

C’est un jeune ménage d’artistes très pauvres. Le mari a invité à déjeuner un homme riche de qui dépend son avenir.

— Qu’allons‑nous lui donner à manger? se désole sa femme. Je n’ai qu’un kilo de haricots secs.

— C’est très simple, répond le mari. Au début du repas, je vais annoncer à notre hôte qu’il y a au menu un salmis de perdrix, puis des haricots. A ce moment‑là, toi, dans ta cuisine, tu laisseras tomber sur le carrelage un plat vide de faïence. Puis, toute désespérée, tu viendras nous dire: «Je suis désespérée: je viens de renverser le salmis». Notre hôte dira alors, très gentiment: «Ça n’a aucune importance, passons à la suite». Et tu apporteras les haricots.

Le grand jour arrive. L’ homme riche prend place à table en face du mari, qui lui annonce le menu. A ce moment, comme prévu, un grand bruit de vaisselle cassée dans la cuisine. Et la femme apparaît, l’air confus:

— Pauvre maladroite, lui lance gaiement le mari. Je parie que tu as renversé le salmis.

— Non, répond‑elle: les haricots!…

203. LA TORCHE

Un célèbre chasseur vient de rentrer d’une expédition en Afrique et il est invité chez des amis.

Il raconte quelques petites histoires qui lui sont arrivées et tout le monde l’écoute avec intérêt. Parmi les invités il y avait un reporter. Celui‑ci s’approche du chasseur et lui pose la question suivante:

— Est‑ce que vous avez eu l’occasion de rencontrer de grands fauves?

— Naturellement.

— Je voudrais vous demander une chose. Il paraît qu’on n’est pas attaqué par les fauves si on a la précaution de porter à la main une torche allumée. Est‑ce que c’est exact?

— Tout dépend, cher monsieur, de la vitesse à laquelle on porte la torche.

204. TOURISME

Un touriste français entre dans un bar de Londres et, comme il ne sait pas un mot d’anglais, il commande espérant que ce mot simple et international sera compris:

— Un café, s’il vous plaît!

Quelques secondes plus tard, le garçon pose devant le touriste une tasse remplie d’un liquide noirâtre que ce dernier boit avec un léger dégoût. Puis, cette pénible opération terminée, le touriste appelle le garçon pour payer. Mais avant de donner son argent, il fait cette remarque:

— Je vous avais commandé un café et vous m’avez, je crois, servi un thé…

Alors le garçon, flegmatique comme tous les Anglais et qui n’a pas compris un mot de tout ce que lui a raconté le touriste, dit:

— Yes, sir!… I give you a second chocolaté! (Je vous apporte un second chocolat!)

205. DE TARASCON

Tartarin et ses amis parlent de leurs exploits. Arrive le tour de Tartarin.

— Eh bien, moi, j’ai vu encore plus fort: j’étais en Afrique derrière un baobab quand, soudain, je vois arriver une gazelle. Je tire: morte. Puis surgissent une deuxième gazelle, une troisième, une quatrième. Plus je tirais, plus il en venait. Quand je n’ai plus eu de balles, il y avait une bonne cinquantaine de bêtes mortes devant moi.

— Tu exagères!

— Pas d’une virgule. Même qu’à cê moment‑là un lion est apparu.

— Et tu n’avais plus rien dans ton fusil?

— Eh non!

— Alors?

— Alors… Il m’a regardé, je l’ai regardé, puis il m’a dit:

«Si vous voulez, je vais emporter quelques‑unes de vos bêtes chez moi. Vous ne pourrez jamais les manger tout seul!»