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Nicole s'était branlée constamment en nous regardant, elle commençait à être très excitée, et prit aussitôt la place de Valérie. Je n'eus que le temps de changer de préservatif. «Avec moi tu peux y aller, dit-elle à mon oreille, j'aime bien qu'on m'encule fort.» C'est ce que je fis, en fermant les yeux pour éviter les pointes d'excitation, pour essayer de me concentrer sur la sensation pure. Les choses se déroulaient facilement, j'étais agréablement surpris par ma propre résistance. Elle aussi vint très vite, avec de grands cris rauques.

Nicole et Valérie s'agenouillèrent ensuite pour nous sucer, pendant que nous bavardions. Jérôme faisait encore des tournées, m'expliqua-t-il, mais maintenant il aimait moins ça. En vieillissant il éprouvait davantage le besoin de rester chez lui, de s'occuper de sa famille – ils avaient deux enfants – et de travailler seul son jeu de batterie. Il me parla alors de nouveaux systèmes de rythme, de 4/3 et de 7/9, à vrai dire je n'y comprenais pas grand-chose. Au beau milieu d'une phrase il eut un cri de surprise, ses yeux se révulsèrent: il jouit d'un seul coup, éjaculant violemment dans la bouche de Valérie. «Ah, elle m'a eu… dit-il en riant à moitié, elle m'a bien eu.» Moi non plus, je sentais que je n'allais plus pouvoir tenir longtemps: Nicole avait une langue très particulière, large et molle, onctueuse; elle léchait lentement, la montée était insidieuse mais presque irrésistible. Je fis signe à Valérie de s'approcher, expliquai à Nicole ce que je voulais: elle devait simplement refermer ses lèvres sur mon gland, poser sa langue, rester immobile pendant que Valérie me branlerait et me lécherait les couilles. Elle acquiesça et ferma les yeux, attendant la décharge. Valérie commença aussitôt, ses doigts étaient vifs et nerveux, elle avait l'air à nouveau en pleine forme. J'écartai les bras et les jambes au maximum, fermai les yeux. La sensation progressa par à-coups brusques, comme par éclairs, puis explosa juste avant que je vienne dans la bouche de Nicole. J'eus un moment de quasi-commotion, des points lumineux fulgurèrent derrière mes paupières, je réalisai un peu plus tard que j'avais été au bord de l'évanouissement. J'ouvris les yeux avec effort. Nicole tenait toujours le bout de ma queue dans sa bouche. Valérie avait passé sa main autour de mon cou, elle me regardait avec une expression attendrie et mystérieuse; elle me dit que j'avais crié extrêmement fort. Ils nous raccompagnèrent un peu plus tard. Dans la voiture, Nicole eut une nouvelle poussée d'excitation. Elle sortit ses seins de sa guêpière, releva sa jupe et s'allongea sur la banquette arrière, posant la tête sur mes cuisses. Je la branlai posément, sûr de moi; je contrôlais bien ses sensations, je sentais ses tétons durcis et sa chatte humide. L'odeur de son sexe emplissait la voiture. Jérôme conduisait prudemment, s'arrêtait aux feux rouges; par les vitres je distinguai les lumières de la Concorde, l'obélisque, puis le pont Alexandre III, les Invalides. Je me sentais bien, serein mais encore un peu actif. Elle jouit à peu près à la hauteur de la place d'Italie. Nous nous quittâmes après avoir échangé nos numéros de téléphone.

De son côté, Jean-Yves avait eu une légère poussée de tristesse après nous avoir quittés, et s'était garé avenue de la République. L'excitation de la journée était retombée; il savait qu'Audrey serait absente, mais à vrai dire il s'en réjouissait plutôt. Il la croiserait brièvement le lendemain matin, avant qu'elle parte faire du roller; depuis leur retour de vacances, ils faisaient chambre à part.

Pourquoi rentrer? Il se renfonça dans son siège, envisagea de chercher une station de radio, s'abstint. Des jeunes passaient en bandes sur l'avenue, garçons et filles; ils avaient l'air de s'amuser, du moins ils poussaient des hurlements. Certains tenaient des boîtes de bière. Il aurait pu descendre, se mêler à eux, peut-être déclencher une bagarre; il aurait pu faire différentes choses. Il allait rentrer, finalement. Il aimait sa fille dans un sens, il le supposait tout du moins; il ressentait pour elle quelque chose d'organique et de potentiellement sanguinolent, qui correspondait à la définition du terme. Pour son fils, il n'éprouvait rien de semblable. Au fond, il n'était peut-être pas de lui; il avait épousé Audrey sur des bases un peu minces. Pour elle en tout cas, il n'avait plus que mépris et que dégoût; trop de dégoût, il aurait préféré accéder à l'indifférence. C'était peut-être ce qu'il attendait pour divorcer, d'en être à ce stade d'indifférence; là, il avait encore trop l'impression qu'elle devait payer. C'est plutôt moi qui paierai, d'ailleurs, se dit-il soudain avec amertume. Elle obtiendrait la garde des enfants, et il écoperait d'une pension alimentaire élevée. À moins qu'il n'essaie d'avoir les enfants, de se battre sur ce point; mais non, conclut-il, ça n'en valait pas la peine. Tant pis pour Angélique. Seul il serait mieux, il pourrait essayer de refaire sa vie, c'est-à-dire, plus ou moins, de retrouver une autre nana. Plombée avec deux gosses, elle aurait plus de mal, la garce. Il se consola à cette pensée qu'il pourrait difficilement trouver pire, et que ce serait elle, au bout du compte, qui pâtirait du divorce. Elle n'était déjà plus aussi belle que lorsqu'il l'avait rencontrée; elle avait de l'allure, elle s'habillait mode, mais, pour avoir connu son corps, il savait qu'elle était déjà sur la mauvaise pente. Sa carrière d'avocat, par ailleurs, était loin d'être aussi brillante qu'elle le racontait; et il pressentait que ça n'allait pas s'arranger, avec la garde des enfants. Les gens traînent leur progéniture comme un boulet, comme un poids terrible qui entrave le moindre de leurs mouvements – et qui finit la plupart du temps, effectivement, par les tuer. Il aurait sa revanche sur le tard; au moment, songea-t-il, où ça lui serait devenu complètement indifférent. Pendant encore quelques minutes, garé sur les contreforts de l'avenue à présent déserte, il s'exerça à l'indifférence.