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– Je dois dire que c’est stupéfiant, dit-il dans un anglais légèrement teinté d’accent.

– Je peux savoir ce que vous nous voulez ? demanda le jeune homme.

– C’est la troisième fois cette semaine que vous venez admirer les tableaux de Vladimir Radskin, n’est-ce pas ?

– Nous aimons ce peintre, répondit la femme.

Youri Egorov se présenta. Il était conservateur en chef de l’Ermitage et se félicitait de les accueillir tous les deux dans son musée.

– La toile que vous contempliez longuement cet après-midi se nomme La Jeune Femme à la robe rouge. Elle a été rendue à son état original grâce au travail de restauration acharné entrepris par un commissaire-priseur américain. C’est lui qui a fait don à ce musée des cinq tableaux de Radskin qui sont exposés ici. Cette collection est d’une valeur inestimable et nous n’aurions probablement jamais pu l’acquérir dans sa totalité. Mais c’est grâce à ce généreux donateur que ce grand peintre russe est revenu après bien des années dans son pays natal. En contrepartie de ce cadeau fait à notre nation, le musée de l’Ermitage s’était engagé auprès de son donateur à tenir une promesse un peu particulière. Mon prédécesseur ayant pris sa retraite voilà quelques années, c’est à moi qu’incombe désormais d’assumer cette mission.

– Quelle mission ? demanda le couple en chœur.

Le conservateur toussota dans le creux de main avant de reprendre.

– M. Peter Gwel nous avait fait promettre que si un jour une femme dont le visage ressemblait de façon troublante à celui de La Jeune Femme à la robe rouge se présentait devant la toile, nous aurions le devoir de remettre à l’homme qui l’accompagnerait une lettre écrite de sa main. Nous vous avons longuement observée, madame, et je crois que le temps est venu d’exécuter notre promesse.

Le conservateur ouvrit le dossier et tendit le pli au couple. Le jeune homme décacheta l’enveloppe. En lisant la lettre qu’elle contenait, il se leva et arpenta la pièce.

Quand il en eut terminé la lecture, il replia la feuille et la rangea silencieusement dans la poche de sa veste.

Il croisa ensuite ses mains dans son dos, plissa les yeux et sourit… et depuis ce jour-là, il ne cessa jamais de sourire…

Remerciements

Nathalie André, Stéphanie Bataille, Kamel Berkane, Antoine Caro, François Curiel, Marie Drucker, Julie Dupage, Guillaume Gallienne, Sylvie Gendron, Philippe Guez, Étienne Hellman, Katrin, Asha, Mark & Kerry, Marie Le Fort, Sophie Lefèvre, Raymond et Danièle Levy, Jean-Pierre Mohen, Pauline Normand, Marie-Eve Provost, Robert et Laure Zaigue.

Le French Bookshop de Londres.

Toutes les équipes des éditions Robert Laffont.

Le Centre de recherche et de restauration des musées de France, Christie’s

et

Susanna Lea et Antoine Audouard.