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Elle mesure un mètre quarante à tout casser. Elle a un gros chignon sur le sommet du crâne, un fichu noir et des bas de laine noire en tire-bouchon. Quand elle parle, sa langue lui sort curieusement de la bouche, pointue et frétillante.

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Imagine une grosse vachasse brune, mal fardée, l’œil stupide, fringuée comme cet as de pique que tu as rencontré le mois dernier au mariage de la cousine Glandule.

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La clarté lunaire me permet d’admirer un citoyen d’une cinquantaine d’années, ascétique, au nez crochu, au regard broussailleux, qui enveloppe sa maigreur dans une veste d’intérieur trop grande pour lui, achetée en sous-main au général Dourakine.

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La môme est une Ibérique plus brune qu’un verre de Guiness et plus moustachue, cul de jument, regard de braise, odeur subtile de salle d’entraînement de boxe.

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Un vieillard engoncé dans un pardessus à col de fourrure, emmitouflé dans un cache-nez (qui le lui cache vraiment), un chapeau mou enfoncé jusqu’aux oreilles qu’il rabat comme les ailes d’un oiseau perché.

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L’automobile est pilotée par un gros homme à trogne d’alcoolo en cure de désintoxication.

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Le valet de chambre va sur ses quatre-vingts berges, il a des yeux presque blancs et il est maigre à foutre la glaglate à un fakir. Gants blancs. Col hindou. Des épaulettes dorées. Un colonel de la garde écossaise !

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C’est une famille américaine coloured. Le papa ressemble au monsieur de couleur qui fait la pube pour Uncle Ben. La maman est dodue, fagotée à la n’importe comment. Ils ont trois chiares : des garçons binoclards à bouilles de surdoués timides.

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C’est un gars au teint très pâle, avec une forte moustache à la Brassens et des poches sous les yeux pire qu’un blouson de motard.

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L’individu était roux, avec un œil sartrien et paraissait accablé d’un grand inconfort cérébral.

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La dame doit cogner le quatre-vingts facile ; elle est peinte comme une marionnette et porte un kimono absolument bordélique, en soie noire incrustée de vilains dragons.

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C’est un jeune mec, au visage triste et pâle. On a l’impression qu’il a passé ses vacances dans le caveau de ses aïeux.

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Il est presque bedonnant, avec un crâne qui se déplume par l’arrière. Le teint rose, l’air sûr de soi et dominateur. Des lunettes à monture dorée. Le regard pâle, un peu inquisiteur, façon K.G.B.

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On dirait qu’il n’a plus d’yeux, tellement ses paupières sont plissées. Une barbiche blanche, longue et étroite, lui pend au menton, comme une queue.

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C’était un bonhomme déjà vieux, lent et compassé, qui faisait penser à un bedeau pour grande église bourgeoise.

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Un véritable homme-crapaud : courtaud, trapu, épais, plissé, avec le regard presque clos. Ses membres sont arqués, son cou est aussi large que sa tête et quand il respire ça remue en lui depuis le haut de ses cuisses jusqu’à son front.

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Il a des pommettes aussi saillantes que deux clous plantés dans un mur et ses joues sont si concaves que son râtelier ne tient pas dans sa bouche.

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C’était une très vieille femme encore altière, dont la chevelure d’un blanc très bleuté moussait sur les tempes. Elle avait un regard dominateur et dès qu’elle s’asseyait, sa canne à pommeau d’ivoire se mettait à ressembler à un sceptre.

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Le larbin en gilet rayé est bien maigre, bien anguleux, bien momifié, avec des favoris et le râtelier mal arrimé. Pas un muscle de son visage parcheminé ne bouge : quand il clabotera, il aura fait le plus gros de son vivant.

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Son front est bombé mais, très vite, le reste du visage va en s’amenuisant. Il a les joues creuses, d’un rose tirant sur le mauve, des oreilles en forme d’anses et il est à ce point bigleux qu’il commence à distinguer le dos de ses interlocuteurs avant leur visage.

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Imagine un canard à moustaches, le nez en pied de marmite, le regard pincé. Dévoué à ses maîtres jusqu’à la servilité. Teigneux avec ses inférieurs, servile avec ses supérieurs : l’honneur de la France !

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C’est une dame faite pour des malheurs quotidiens, des états grippaux, des ulcères stomacaux, des ovaires foireux et des ablations presque annuelles. Elle porte sa tracasserie d’être comme un cilice mais avec une touchante volonté de paraître résignée.

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C’était un furtif, un peu teigneux, qui haïssait la terre entière et évitait de se regarder dans une glace pour ne pas avoir à s’insulter.

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Elle est dévêtue d’un peignoir ouvert et d’une culotte fermée. Ses tifs tombent comme de la filasse teintée sur ses épaules, lesquelles tombent sur ses seins qui chutent sur un ventre recouvrant le pubis dont les poils masquent les genoux aux rotules plongeantes. C’est pas une femme, c’est un saule pleureur.

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C’est un gars à frime d’intello constipé. Il est maigre du bas, et ses yeux de déchiffreur de grimoires flottent entre deux eaux derrière des lunettes à monture d’acier.

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Il se pointe en bras de chemise sale, avec des sandales de cuir qui puent la ménagerie, la barbe de quatre jours et une visière de mica longue de trente centimètres pour protéger sa devanture.

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Il avait une gueule de rapace déplumé, le nez crochu, le menton tombant. Des chicots plein la gueule comme des pépins noirs dans une tranche de pastèque.

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Il n’est pas grand, et furieux de sa taille ; puant de la gueule malgré le précieux concours des établissements Lajaunie. Il porte sempiternellement un complet noir, une chemise blanche douteuse et une cravate noire en tire-bouchon qu’il fourre sous sa chemise presque tout de suite à la sortie du nœud.

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Une gonzesse vêtue d’un Tampax et d’un collier de chien s’occupe du vestiaire.

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Cet être d’un mètre quarante est peut-être de sexe féminin puisqu’il porte une jupe. Les cheveux d’un blanc qui fut teint en roux l’année dernière. Le nez en bec de toucan. Des verrues mahousses comme des fraises de concours un peu partout. La vraie angoisse déambulante !

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La porte s’entrouvre sur une petite femme brune, aux grands yeux fiévreux et au teint bistre. Elle n’est vêtue que d’une chemise de nuit style baby-doll, pas plus grande qu’un abat-jour de lampe de chevet, qu’heureusement elle a passé un slip, sinon tu lui voyais la connasse comme je te vois.

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C’est un bon gros qui ne boit de l’eau que dans les cas désespérés.

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C’est une Portugaise à poil long. Charmante personne au demeurant : la moustache est belle, le cheveu coiffé à l’huile d’olive, l’œil de braise, le fessier de baise, la jambe couverte d’astrakan plus ou moins défrisé et les pieds chaussés de mules délicates en provenance des Charentes.

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Une bouille comme la sienne, faut être végétarien et faire des cauchemars pour pouvoir l’inventer. Elle est étroite et plate, jaunasse, terne. C’est une tête de salaud triste. On le voit surtout à sa bouche, qu’il est fumier. Pas de lèvres : des plis.