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D’autres affirment qu’il a pris une nouvelle identité, et qu’il marche encore parmi les hommes, pour veiller sur eux et les guider dans les jours de lutte, pour empêcher l’exploitation du petit monde par ceux qui sont au pouvoir.

Enfin d’autres disent que l’oiseau n’était pas un messager de l’autre monde, mais de celui-ci, et que le message qu’il portait n’était pas pour lui, mais pour le porteur de l’épée Foudre, Indra, qui avait regardé la Mort dans les yeux. On n’avait jamais vu un oiseau rouge comme celui-là, bien qu’on sache à présent que cette espèce existe dans le continent oriental, où Indra avait lutté contre les sorcières. Si l’oiseau avait quelque intelligence dans sa tête rutilante, il avait peut-être apporté un message, parlant du besoin qu’on avait de Sam en ces terres lointaines. Il ne faut pas oublier que Pârvatî, qui avait été sa femme, sa mère, sa sœur, sa fille, ou tout cela ensemble, avait fui là-bas à l’époque où les félins fantômes avaient pu voir le Ciel, pour y vivre parmi les sorcières, ses parentes. Si l’oiseau apporta un tel message, disent ceux qui content cette histoire, on ne peut douter qu’il soit parti immédiatement pour le continent oriental, délivrer Pârvatî de quelque péril qui la menaçait.

Ce sont là les quatre versions de l’histoire de Sam et de l’Oiseau Rouge qui annonça Son départ, comme les racontent diversement les moralistes, les mystiques, les réformateurs sociaux, et les romantiques. Nous pouvons, je crois bien, choisir celle qui nous plaît le mieux. Toutefois, il ne faut point oublier que ces oiseaux rouges ne se rencontrent jamais sur le continent occidental, alors qu’ils semblent abonder en Orient.

Un an après, Yama-Dharma quitta lui aussi Khaipour. On ne sait rien de précis sur le jour du départ du dieu de Mort ; mais la seule nouvelle de sa disparition suffit amplement à la plupart des gens. Il confia sa fille Murga aux soins de Ratri et de Kubera. Elle devint une femme d’une beauté merveilleuse. Yama est peut-être parti vers l’Orient, il a même peut-être traversé les mers. Car, en un autre lieu, il existe une légende sur l’Être vêtu de rouge qui se dressa contre le pouvoir des sept Seigneurs de Komlat, au pays des sorcières. Nous n’en savons pas plus là-dessus que sur la fin réelle du Seigneur de Lumière.

Mais regardez autour de vous…

La Mort et la Lumière sont partout éternellement, et elles commencent, finissent, luttent, veillent dans le Rêve de l’Être Sans Nom qu’est le monde, mots brûlants en le Samsâra, pour créer peut-être la beauté.

Et ceux qui portent la robe safran méditent toujours sur la Voie de la Lumière, tandis que la jeune fille nommée Murga visite chaque jour le temple pour déposer au pied de l’autel de son dieu sombre la seule offrande de fleurs qu’il reçoive.

FIN