Выбрать главу

Certaines pressions à travers la peau induisent des actions réflexes, et la palpation à travers la peau fait partie de la démarche diagnostique (par exemple prise du pouls, palpation des ganglions). Il serait donc séduisant de voir l'acupuncture comme une découverte empirique de certains de ces phénomènes.

Mais en raison de la complexité du fonctionnement de l'organisme, l'efficacité d'une méthode ne peut être établie que par des études cliniques, utilisant notamment des méthodes statistiques et la comparaison avec l'effet placebo. Études qui doivent être réalisées en double aveugle. Jusqu'à présent, aucune étude reconnue internationalement par la communauté scientifique n'a pu apporter un quelconque élément qui étayerait la thèse de l'existence de ces méridiens.

Des études scientifiques récentes réalisées en Allemagne et utilisant la thermographie dermique démontreraient que l'application d'une source de chaleur sur les points d'acupuncture se traduit par une diffusion spécifique privilégiée sur des trajets qui correspondraient aux trajets traditionnellement décrits pour les méridiens, ces études doivent maintenant être analysées par la communauté scientifique avant d'être considérées comme valides.

Par le passé de nombreuses mystifications ont été réalisées afin de démontrer un effet de l'acupuncture, on peut citer en novembre 1985 l'étude des docteurs Darras, Albarède et de Vernejoul qui ont prétendu avoir visualisé un méridien grâce à un isotope radioactif, cette publication a correspondu à la sortie d'un livre de vulgarisation sur l'acupuncture par les auteurs de cette étude. Le magazine Science amp; vie fut un des seuls journaux grand public de l'époque à critiquer la méthodologie.

L'expérience était en fait peu rigoureuse et la même expérience fut réalisée suivant un protocole rigoureux en 1988 par le professeur Lazorthes qui démontrera que la migration du marqueur suivait un trajet veineux et donc que les conclusions de 1985 sur l'existence de méridiens étaient erronées.

Une étude allemande de décembre 2004 a tenté d'évaluer l'efficacité de l'acupuncture sur les migraines, domaine pour lequel les traitements médicaux préventifs sont assez décevants. L'étude a porté sur 302 personnes, réparties en trois groupes: un groupe traité par des acupuncteurs, un groupe traité par des non acupuncteurs mais plantant des aiguilles «au hasard» (placebo), et un groupe témoin non traité. On a constaté une amélioration dans les groupes traités (diminution de la fréquence des migraines de moitié environ par rapport au groupe témoin), mais on n'a pas constaté de différence entre le groupe traité par acupuncture et le groupe traité par placebo. Il y a des problèmes avec ces études.

L'acupuncture est une technique délicate et dont une mauvaise pratique, comme pour toute intervention médicale ou paramédicale, peut avoir des effets nocifs. Par exemple si les aiguilles ne sont pas stériles, inadaptées ou appliqués dans des zones sensibles.

Certains praticiens ne recourant pas à la stérilisation (ou utilisant des stérilisations «alternatives») peuvent transmettre des infections entre les patients, de la même façon qu'avec des aiguilles de seringues si elles étaient utilisées plusieurs fois. Pour résoudre ce problème, en Occident, on utilise en général des lots d'aiguilles ne servant que pour un seul patient.

Dans les dix dernières années, les progrès de l’imagerie du cerveau en action ont démontré que la stimulation par les fines aiguilles d’acupuncture contrôle directement des régions clés du cerveau émotionnel.

Une séance d’acupuncture aurait une influence directe sur l’équilibre entre les deux branches du système nerveux autonome. Elle augmenterait l’activité du parasympathique, le frein de la physiologie, aux dépens de l’activité du système sympathique, l’accélérateur.

Elle favoriserait la cohérence du rythme cardiaque et de façon plus générale, permettrait de ramener le système à l’équilibre. (David Servan-schreiber "Guérir" 2004).

Du point de vue occidental, l’acupression travaille directement sur le système nerveux autonome, ce qui a pour effet de calmer certaines tensions nerveuses. Elle régulerait aussi le tonus musculaire et les fonctions des organes internes. Logiquement, quand on se sent mieux, plus relax, le crops suit. Lorsque le corps se relâche, l’esprit se relâche aussi et vice versa.

L’acupression n’est pas un substitut aux traitements médicaux et je ne peux que vous conseiller de rendre visite régulièrement à votre médecin.

II L es méridiens, leur histoire

Comment en est-on venu à «trouver» ces méridiens et à quoi ressemblent-ils?

Le concept de méridien vient des techniques de la médecine chinoise traditionnelle (MCT) comme l'acupuncture et l'acupression. La théorie des ambas dit que l'énergie vitale du corps (æ°£ qi en chinois mandarin) circule à travers le corps par des canaux spécifiques, appelés méridiens.

Les différents méridiens sont interconnectés. Les méridiens partent en général d'une entraille (6 organes et 6 viscères). Cette médecine traditionnelle chinoise s'appuie sur la théorie du yin et du yang ainsi que sur les cinq éléments ou encore cinq mouvements.

En acupuncture traditionnelle, on distingue plusieurs types de méridiens, bien que ces explications soient très variables, parfois même contradictoires en fonction du cadre référentiel historique, il est possible d'en recenser les grandes lignes: les méridiens liés à un organe ou une entraille (au nombre de 12) et les méridiens ayant une existence propre, précédant le développement des organes et des entrailles.

La médecine chinoise s'appuie sur les déséquilibres observés sur les méridiens et y répond via un large éventail de méthodes: acupuncture, acupressure, moxibustion, massage, diététique, exercices énergétiques (qi gong, taiji quan, kungfu…), pharmacopée… qui ont chacun, selon leurs promoteurs, une action précise sur les méridiens.

L'acupuncture est fondée sur la conviction de l'existence d'un système méticuleux de méridiens dans lesquels circule l'énergie biologique; il s'agit d'une entité indépendante comme le système nerveux, le système cardio-vasculaire, le système lymphatique.

Comme on distingue la nuit du jour, les Chinois discernent toutes les choses sous deux aspects: YIN et YANG.

Dans notre organisme, le Yin et le Yang sont deux aspects opposés mais complémentaires de notre énergie biologique. Quand l'équilibre entre le Yin et le Yang est stable, nous sommes en bonne santé. Quand l'harmonie entre le Yin et le Yang est troublée, notre santé est en danger. Cette harmonie est maintenue dans notre organisme par des systèmes énergétiques différents que l'on peut appeler ORBIS ÉNERGÉTIQUES, formés à leur tour de canaux énergétiques différents nommés MÉRIDIENS dans lesquels circule l'énergie.

Dans un seul orbis se distinguent deux faces énergétiques, l'un Yin et l'autre Yang. La face Yin est représentée par le système des méridiens Yin attribués à un organe, tandis que la face Yang, par des méridiens Yang attribués à un viscère. Les canaux énergétiques de chaque face comprennent: un méridien principal, un méridien distinct, un méridien tendino-musculaire, un méridien secondaire transversal, un méridien secondaire longitudinal.