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— Donnez-moi votre passeport, dit-elle à Malko. Elle remit les deux documents à un gros Malais qui partit en courant.

— J’ai apprêté un bateau pour nous deux, dit-elle. La traversée dure vingt minutes. Cela nous laisse mal de temps.

Lorsqu’il lui avait demandé sa collaboration matin même, elle avait tout de suite dit « oui ». Malko avait dû lui expliquer ce qu’il cherchait et elle avait accepté avec enthousiasme.

Voulait-elle vraiment l’aider ou seulement se faire sauter… ! Le gros Malais revenait avec les pas Ils gagnèrent l’embarcadère et sautèrent sur une grosse jonque fermée au toit plat, qui s’éloigna aussitôt dans un vrombissement de moteur. Angelina, en faisant un peu d’acrobatie, exhiba les dentelles de son slip et finalement s’installa à l’avant toit, les jambes pendantes au-dessus de l’ouverture de la cabine, Malko restant debout, en contrebat la tête à la hauteur des cuisses de la jeune femme.

Les baraques en bois du Kampong Ayer firent vite place à une jungle épaisse de palétuviers et nipas. La jonque filait à plus de 15 nœuds. Soudain le pilote fit un brusque écart à cause d’une bûche flottante. Il y avait un trafic dément sur la Brunei River, des sampans et des jonques se croisant dans tous les sens et louvoyant pour éviter les énormes morceaux de bois qui encombraient le fleuve. Angelina faillit perdre l’équilibre et ne put se rattraper qu’en enserrant le cou de Malko entre ses cuisses.

Il se retourna en riant, la tenant par les cuisses pour qu’elle ne tombe pas en arrière. Ses yeux étaient juste à la hauteur de son ventre. La robe en stretch avait remonté et il ne voyait que le triangle blanc du slip. Angelina lui sourit. Ouvrant les jambes, elle soupira.

— J’ai l’impression que le vent me caresse dans position !

Son regard provoquait Malko sans ambages.

Le pilote était trop attentif à éviter les bois flottants pour s’occuper d’eux. Malko commença à masser doucement les cuisses nues, remontant peu à peu vers la dentelle.

Le buste rejeté en arrière, le visage offert au vent, les yeux fermés, Angelina Fraser se laissait faire.

Quand Malko écarta la dentelle humide, son bas-tressauta. Sans lui ôter cette faible protection, il s’activa de son mieux, massant sensuellement le sexe offert, arrachant à Angelina de petits cris. Une caresse circulaire qu’il accéléra progressivement eut raison d’elle. Ses cuisses se refermèrent brutalement, elle se pencha en avant, agrippant les épaules de Malko et son cri couvrit enfin le bruit du moteur. Le pilote se retourna avec un regard bovin et ne vit que le dos de Malko. Par contre, les passagers d’une grosse jonque qui les croisait n’eurent que peu d’illusions sur leurs activités…

Avec souplesse, Angelina Fraser glissa de son toit et se laissa tomber à côté de Malko. Sa main fila directement vers lui et emprisonna sa virilité tendue à exploser.

— Vous ne perdez rien pour attendre, monsieur, fit-elle. Vous avez un crédit. Un gros crédit, ajouta-t-elle, mutine.

Elle se frotta longuement contre lui, de toutes ses forces. Le pilote se retourna enfin, égrillard… Les passagers de cette espèce, c’était rare. Angelina Fraser n’était pas du tout gênée…

— J’espère que nous allons trouver très vite ce que tu cherches à Limbang, dit-elle. Et que nous aurons le temps de faire la sieste.

* * *

Quelques bâtiments modernes déjà décatis, foisonnant d’enseignes chinoises sur fond de jungle, alignés au bord du fleuve jaunâtre, des sampans pourris le long des berges, des boutiques sans vitrine. La chaleur moite, étouffante. Limbang n’était qu’un trou au fond de la jungle de Bornéo. Malko et Angelina traversèrent le hangar en tôle servant de poste frontière et hélèrent le premier qui passait, conduit par un Chinois.

Angelina se serra aussitôt contre lui. En plus de sa connaissance des Malais, elle était pleine de qualité. Quand ils atteignirent la minuscule aérogare, Malko était au bord de l’extase grâce au travail habile de jeune épouse du Premier secrétaire. Ils pénétrèrent dans le bâtiment de bois. Il y avait un vol en partance pour Sarawak. Un vieux DC3 contemporain de Lindbergh.

Malko avait vérifié l’aéroport avant de quitter Bandar Sen Begawan. Des familles chinoises malaises faisaient la queue devant le comptoir d’enregistrement, encombrées de bagages invraisemblables… Deux employés essayaient de canaliser la meute. Angelina Fraser souffla à Malko

— Laissez-moi faire.

Dès qu’il eut vu ses seins, un des employés se désintéressa totalement du reste des passagers. Malko ne put suivre la conversation, attrapant seulement de temps à autre le mot « orang-putch »signifiant « étranger ». Le Malais écoutait attentivement, les yeux rivés sur le décolleté de la jeune femme. Son visage s’éclaira encore plus quand Angelina fit glisser quelques billets sur le comptoir. Elle se retourna vers Malko.

— II était là, il se souvient parce qu’il y a très peu de Blancs qui prennent l’avion ici.

— Qu’il décrive le couple. Qu’est-ce que vous lui dit ?

— Que nous recherchions des amis qui avaient disparu dans la jungle, mais de toute façon il s’en fout.

Elle reprit sa conversation. Le Malais était de plus en plus volubile. Angelina traduisait au fur et à mesure.

— Un homme blanc, des yeux bleu clair, costaud. La Chinoise était beaucoup plus petite que lui… La peau plutôt foncée…

Malko tira une des photos prises le matin et la posa sur le comptoir. Avec un billet de dix dollars.

— C’était celle-là ?

Angelina transmit la question. L’employé examina photo puis hocha la tête affirmativement.

— Il croit que oui. Il se souvient qu’elle avait les cheveux très longs.

Comme Han-Su… L’employé, ayant empoché ses dollars et repu du spectacle des seins d’Angelina, battait en retraite. Malko en savait assez. Il ressortit l’aérogare.

— Merci, dit-il. Maintenant, je sais qui a tué John Sanborn, il reste à le prouver. Cette fille est un témoin capital.

— Michael Hodges est un tueur, mais il n’a pas agi de sa propre initiative, remarqua la jeune femme. C’est celui qui a donné les ordres qui est intéressant. Et celui-là est sûrement intouchable…

Malko ne lui avait pas reparlé de ses soupçons concernant Al Mutadee Hadj Ali, étant donné les liens probables qui l’unissaient à la jeune femme. Le taxi qui les avait amenés était toujours là. A peine furent-ils installés qu’Angelina lança une phrase en malais. Malko était trop excité par sa découverte pour prêter attention. Quelques minutes plus tard, ils stoppaient en face d’un long bâtiment de ciment tapissé d’enseignes chinoises, version moderne des « long-houses[21] » malaises. Malko leva la tête et vit : Bunga Raya Hotel.

Angelina Fraser avait de la suite dans les idées… Au rez-de-chaussée, des jeunes jouaient au billard malais, le snooker. Ils sifflèrent en voyant la jeune femme s’engager dans l’escalier incroyablement raide de l’hôtel. Une Malaise leur réclama 10 dollars avant de leur ouvrir la porte d’une petite chambre qui sentait le moisi.

A peine furent-ils seuls qu’Angelina Fraser fit glisser son slip et le jeta dans un coin. Sans ôter sa robe, elle vint se frotter contre Malko, le regard allumé.

— J’en ai envie depuis le jour où je t’ai vu dans le bureau de l’ambassadeur, murmura-t-elle.

Ses doigts habiles l’arrachèrent très vite à ses pensées. Elle le masturbait avec une sorte de fureur, soupirant de temps à autre

— C’est bon. Tu es gros, tu es si dur…

Il interrompit sa litanie pour la pousser sur le lit. La robe blanche retroussée jusqu’aux hanches, elle le reçut avec un soupir soulagé. Il eut à peine le temps de donner quelques coups de reins qu’Angelina glapissait déjà son plaisir. Ses jambes se croisèrent dans son dos et elle hurla, soudée à lui, les seins jaillissant de la robe… Ils retombèrent pantelants ; le ventilateur tournant avec une sage lenteur.

— L’homme parlait malais, dit soudain Angelina. Comme Hodges.

Elle avait encore le sexe de Malko enfoncé dans le ventre, mais elle s’était remise à penser.

— Qu’est-ce que tu vas faire ? demanda-t-elle.

Malko s’arracha à elle.

— Attaquer le maillon faible, fit-il.

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21

Maisons traditionnelles en bois, abritant toute la population d’un village.