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Historique de la mise en scène

scène de Chahine, violente, hystérique, moderniste, tire beaucoup de ses effets du cinéma.

Nous venons d'évoquer les principales mises en scène de Caligula en France. A. James Arnold ' évoque de son côté, outre la tournée dans les universités américaines de la troupe de Vitaly, à laquelle nous avons fait allusion, quelques mises en scène plus dépaysantes, comme cette représentation du premier acte de la pièce, en 1949, au Théâtre Ginastico de Rio de Janeiro. Convié à cette représentation

« afro-brésilienne », Camus s'avoua déconcerté au spectacle de ces

« Romains noirs ». En 1983, le metteur en scène italien Maurizio BIBLIOGRAPHIE

Scaparro inaugura le Théâtre municipal de Rome avec Caligula. Il prit l'exact contre-pied de la mise en scène diffusée l'année précédente par la télévision nationale italienne, qui sacrifiait au

« genre romain », et choisit la version de 1941, afin que la pièce fut débarrassée de sa charge politique et que l'empereur redevînt, 1. Éditions critiques de Caligula.

comme l'exprimait un compte rendu d'un journal italien au lendemain de la première, « un surhomme à la recherche d'une Dans Albert Camus, Théâtre, récits, nouvelles, préface par Jean utopie ».

Grenier, textes établis et annotés par Roger Quilliot, Bibliothè-

que de la Pléiade, Gallimard, 1962.

Cahiers Albert Camus, 4. Caligula. Version de 1941, suivi de La Poétique du premier Caligula, par A.James Arnold, Gallimard, 1984.

2. Autres textes de Camus.

Carnets : Tome I : Mai 1935-février 1942, Gallimard, 1962 ; Tome Il .

Janvier 1942-mars 1951, Gallimard, 1964; Tome III : Mars 1951-décembre 1959, Gallimard, 1989.

Correspondance Albert Camus-Jean Grenier (1932-1960), Gallimard, 1981.

3. Ouvrages critiques (par ordre chronologique).

LEBESQUE Morvan, Camus par lui-même, coll. « Écrivains de toujours », Le Seuil, 1963.

Albert Camus, coll. « Génies et réalités », Hachette, 1964 (voir notamment l'article de Morvan Lebesque : « La passion pour la scène »).

NICOLAS André, Albert Camus ou le vrai Prométhée, coll. « Philosophes

.. Ibid.

de tous les temps », Seghers, 1966 (rééd. 1973).

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Bibliographie

G A Y - C R O S I E R Raymond, Les Envers d'un échec. Étude sur le théâtre d'Albert Camus, coll. « Lettres modernes », Minard, 1967.

GRENIER Jean, Albert Camus. Souvenirs, Gallimard, 1968.

COOMBS Ilona, Camus, homme de théâtre, Nizet, 1968.

CLAYTON Alan J., Étapes d'un itinéraire spirituel. Albert Camus de 1937à 1944, « Archives des lettres modernes », Minard, 1971.

FREEMAN Edward, The Theater of Albert Camus. A Critkal Study, Methuen & Co, London, 1971.

Albert Camus. Le Théâtre, études réunies par Raymond Gay-Crosier, A N N E X E S

sous la direction de Brian T. Fitch, « La Revue des lettres modernes », n° 7 de la série « Albert Camus », 1975.

L O T T M A N Herbert R., Albert Camus, trad. française : Le Seuil, 1978.

G R E N I E R Roger, Albert Camus. Soleil et ombre. Une biographie intellec-PREMIÈRES VERSIONS

tuelle, Gallimard, 1987; Folio, 1991.

DE L'ACTE I ET DE L'ACTE Il (se 1 et 2)

Albert Camus et le théâtre. Textes réunis par Jacqueline Lévi-Valensi (actes du colloque tenu à Amiens du 31 mai au 2 juin 1988), IMEC Éditions, 1992.

Nous donnons ici les versions de l'acte I et des scènes 1 et 2 de l'acte Il telles qu'elles figuraient sur les premiers manuscrits, jusqu'en 1939, et reproduites par Roger Quilliot dans l'édition de 4. Ouvrages généraux.

Théâtre, récits, nouvelles d'Albert Camus, Bibliothèque de la Pléiade.

Roger Quilliot distingue le manuscrit 1 et le manuscrit 2. À sa suite, BEIGBEDER Marc, Le Théâtre en France depuis la Libération, Bordas, nous plaçons en caractères romains entre crochets les fragments qui 1959.

ont disparu du ms. 1 au ms. 2, et en italiques entre crochets les SERREAU Geneviève, Histoire du «nouveau théâtre», 1966; coll.

fragments qui n'apparaissent qu'au ms, 2. Les indications de décor

« Idées », Gallimard, 1981.

sont demeurées identiques jusqu'en 1944 inclusivement.

DÉCOR : Il n'a pas d'importance. Tout est permis, sauf ïe genre romain.

PERSONNAGES :

CALIGULA, de 25 à 29 ans.

CAESONIA, maîtresse de Caligula, 30 ans.

HÉLICON familier de Caligula, 30 ans ».]

IX J E U N E SCIPION, 17 ans.

CHEREA, 30 ans,

LE VIEUX PATRICIEN, 71 ans.

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Annexes

Annexes

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MEREIA, 60 ans.

DEUXIÈME S. : C'est inquiétant.

[PRiETEXTUS 40 ans.]

PREMIER S. : Non, tous les jeunes gens se ressemblent.

MUCius, 33 ans.

TROISIÈME S. : Bien entendu. L'âge efface tout.

L'INTENDANT, 50 a n s .

DEUXIÈME S. : Vous croyez ?

PREMIER PATRICIEN

TROISIÈME S. : Mais oui. Les peines d'amour ne durent pas.

DEUXIÈME PATRICIEN

PREMIER s. : Il oubliera.

de 40 à 60 ans.

TROISIÈME PATRICIEN

DEUXIÈME S. : C'est vrai, une de perdue, dix de retrouvées.

CHEVALIERS, GARDES, SERVITEURS.

TROISIÈME S. : Êtes-vous capable de souffrir plus d'un an?

PREMIER s. : Moi, non.

Le premier, le troisième et le quatrième acte se passent dans une TROISIÈME S. : Personne n'a ce pouvoir.

salle du palais impérial. On y voit un miroir (grandeur d'homme), D E U X I È M E S. : Heureusement, la vie serait impossible.

un gong et un lit-siège.

TROISIÈME S. : Vous voyez bien. Tenez, moi, j ' a i perdu ma Le second acte dans une salle à manger de Cherea.

femme l'an passé. J'ai beaucoup pleuré. Et puis j ' a i oublié. De temps en temps, j ' a i de la peine. Mais surtout quand je pense Note I. Caligula est un homme très jeune. Il est moins laid qu'on qu'elle m'a laissé seul.

ne le pense généralement.

PREMIER S. : C'est naturel.

Grand, mince, son corps est un peu voûté, sa figure enfantine.

Entrent Cherea et Hélicon.

Note Il. En dehors des « fantaisies » de Caligula, rien ici n'est historique. Ses mots sont authentiques, leur exploitation ne l'est pas.

SCÈNE Il

PREMIER S. : Alors ?

CHEREA : Toujours rien.

ACTE I

TROISIÈME s. : Il reviendra bien.

CHEREA : Mais est-ce bien lui qui reviendra ?

Désespoir de Caligula

TROISIÈME s. : Que veux-tu dire?

CHEREA : Rien. Ne réfléchis pas.

PREMIER S. : Je ne comprends pas.

SCÈNE 1

CHEREA : C'est le contraire qui m'étonnerait. Ne te force pas. En attendant, nous n'avions pas besoin de cela... Caligula était l'empereur idéal. Après Tibère, la nécessité s'en faisait sentir.

PREMIER SÉNATEUR : Il n'est pas encore revenu ?