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Lorsque Jésus prononça la sublime exhortation de ce passage de Luc, il agissait en pleine connaissance des créatures. Le Maître savait qu'à un plan révélant des contrastes aussi choquants que ceux de la terre, il ne serait pas possible de satisfaire tout le monde simultanément.

A l'heure opportune, l'homme de vérité ne sera compris que des esprits devenus vrais. Le prudent ne recevra pas les applaudissements des imprudents.

En son temps, le Maître n'eut pas l'unanimité des sympathies dans son entourage. S'il fut aimé par des créatures sincères et simples, il souffrit des attaques impitoyables des conventionnalistes. Pour Marie Madeleine, ce fut le Sauveur ; tandis que pour Caïphe, il s'agissait d'un dangereux révolutionnaire.

Le temps fut la seule force de clarification générale.

Si tu réalises une tâche édifiante, si ta conscience t'approuve, que t'importent les avis frivoles ou insensés ?

Accomplis ton devoir et avance.

Examine les arguments des ignorants et des calomniateurs comme un avertissement salutaire et rappelle-toi qu'il n'est pas possible de concilier le devoir avec l'étourderie, ni la vérité avec le mensonge.

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Règles humaines

« Soyez donc soumis, pour l'amour de Dieu, à toutes sortes de personnes. » — (1 Pierre 2, 13)

Lorsque certains tempéraments impulsifs découvrent les leçons du Christ, ils pensent que l'Évangile est un traité de principes destructeurs de l'ordre existant dans le monde. D'autres voient dans le Maître un anarchiste vigoureux, enflammé de colères sublimes.

Jésus, néanmoins, ne soutiendrait jamais le désordre.

La nouveauté qui ressort de l'Évangile ne conseille pas à l'esprit le plus humilié sur terre de prendre les armes contre ses frères, mais de s'humilier encore davantage en prenant la croix, conformément à l'exemple du Sauveur.

Il est clair que la Bonne Nouvelle n'enseigne pas de s'agenouiller devant la tyrannie insolente ; néanmoins, elle demande le respect aux règles humaines par amour pour le Maître divin.

Si le détenteur de l'autorité exige plus qu'il doive lui revenir, il se transforme en despote que le Seigneur corrigera, le moment venu, à travers les circonstances qui expriment ses desseins. Cette certitude est un facteur de tranquillité de plus pour le serviteur chrétien qui, en aucun cas, ne doit briser le rythme de l'harmonie.

Ne sois donc pas indifférent aux règles d'ordre du labeur où tu te trouves. Il est possible qu'à de nombreuses reprises elles ne correspondent pas à tes désirs, mais rappelle-toi que Jésus est le suprême ordonnateur sur la terre et il ne placerait pas ton effort personnel là où ton concours serait inutile.

Tu as quelque chose de sacré à faire là où tu respires aujourd'hui, si tu manifestes de la révolte, ton activité sera négative. Souviens-toi d'une telle vérité et soumets-toi aux ordonnances humaines par amour pour le Seigneur divin.

82

Bois vert

« Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu adviendra-t-il du sec ? » Jésus. (Luc 23. 31)

Jésus est la vigne éternelle, pleine de sève divine qui répand de belles branches, des parfums réconfortants et des fruits abondants parmi les hommes, alors que le monde ne lui a offert que la croix de la flagellation, de la mort infamante.

Depuis de lointains millénaires, le Sauveur est celui qui est pur par excellence.

A quoi ne devons-nous pas nous attendre, nous qui sommes des créatures endettées, comme des branches encore sèches suspendues à l'arbre de la vie ?

À chaque expérience qui se présente, nous avons besoin de nouveaux processus pour réaliser notre tâche de réparation et de correction.

Nous sommes des poutres sans vie que les passions humaines ont rendues inutilisables dans leur furie destructrice.

Les paysans mettent des tuteurs aux pêchers quand leurs frondes rachitiques ne produisent pas. L'effet est bénéfique et compensateur.

Le martyre du Christ a dépassé les limites de notre imagination. Comme un tronc sublime de vie, il a souffert parce qu'il désirait nous transmettre sa sève féconde.

Comme des rondins desséchés à la chaleur du mal, nous souffrons par besoin, pour notre bien.

Par esprit de méchanceté et d'ingratitude, le monde a organisé la tragédie de la croix pour le Maître ; mais nous autres, si nous avons des croix sur le sentier rédempteur, ce n'est pas parce que Dieu est sévère dans l'exécution de ses lois, mais qu'il est le Père aimant de nos âmes, plein de sagesse et de compassion dans ses méthodes éducatives.

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Afflictions

« Mais réjouissez-vous plutôt de ce que vous participez aux souffrances de Jésus- Christ. » - (I Pierre 4. 13)

Il est indéniable que durant votre apprentissage terrestre vous traverserez d'âpres périodes hivernales, alors, vous devrez faire appel aux réserves stockées en votre for intérieur, récoltées dans les moments d'équilibre et d'abondance.

Dans la désillusion de vos très chers amis, vous contemplerez le monde, tel un temple tombé en ruine sous le vacarme d'une cruelle tempête.

Au loin, les espoirs se seront évanouis, tandis que les rêves seront foulés par des ingrats. Les êtres aimés auront disparu, certains par indifférence, d'autres parce qu'ils auront préféré intégrer le cadre des intérêts fugitifs du plan matériel.

Lorsqu'un tel jour apparaîtra à l'horizon, vous contraignant à l'inquiétude et à l'amertume, il ne vous sera certainement pas interdit de pleurer. Pourtant, il ne faudra pas oublier la divine compagnie du Seigneur Jésus.

Supposez-vous, par hasard, que le Maître des maîtres habite une sphère inaccessible à la pensée des hommes ? Jugez-vous, donc, que le Sauveur ne reçoive pas quotidiennement les ingratitudes et les sarcasmes émanant des créatures humaines ? Avant de connaître le mal d'autrui qui nous afflige, II connaissait le nôtre et souffrait de nos erreurs.

Par conséquent dans les heures d'afflictions, n'oublions pas qu'il est primordial d'entretenir sa sublime compagnie et d'aller de l'avant pleins de sa sérénité et de sa vigueur.

84

Levons-nous

« Levez-vous, partons d'ici. »Jésus. (Jean 14. 31)

Avant de se retirer pour les prières suprêmes dans le jardin, Jésus parla longuement aux disciples, et chercha à éclaircir le sens profond de son exemple.

En se rapportant à ses pensées sublimes, il fit une belle invitation qui se trouve insérée dans l'Évangile de Jean :

— « Levez-vous ! Partons d'ici ! »

L'appel est hautement significatif.

D'ordinaire, l'homme du monde se lève pour partir à la conquête de victoires faciles en se lançant dans l'âpre lutte de la suprématie ou en changeant de domicile dans l'espoir d'une amélioration éphémère.

Avec Jésus, néanmoins, le contraire se produisit.

Il se leva pour être lacéré, juste après le geste de Judas.

Puis, il s'éloigna du lieu où il se trouvait afin d'aller, peu après, vers la flagellation et la mort.

Naturellement, il partit pour la glorieuse destination de ses retrouvailles avec le Père, mais nous devons souligner ses arrêts durant le trajet...

Il se leva et il partit à la recherche de la gloire suprême. Les haltes durant cette marche sont éminemment éducatives : — Gethsémani, la prison, le prétoire, la voie douloureuse, le Calvaire, la croix sont des points d'observation très intéressants, surtout de nos jours, où tant de chrétiens attendent de pouvoir voyager assis sur les coussins luxueux du moindre effort.