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» J’ai interrogé Bronwen à ce propos. Si elle a la certitude de pouvoir vivre libre à Tyr, elle n’a aucune envie de regagner sa contrée et d’y partager une hutte en torchis avec quinze membres de sa tribu. Mais pour rester ici, elle a besoin d’un époux et d’un beau-père pour ses enfants. Ça te dit ?

— Je... elle...» Le visage de Pum passait du livide au cramoisi.

Everard opina. « Je lui ai promis un homme honnête. »

Elle était un peu triste. Mais le sens pratique l’emporte sur le sentiment, en cette ère comme dans beaucoup d’autres.

Peut-être Pum souffrira-t-il de voir les siens vieillir alors que lui-même fait semblant. Mais vu sa capacité à se déplacer dans le temps, il les aura auprès de lui pendant plusieurs décennies ; et il n’a pas été élevé dans la sensiblerie américaine, après tout. Tout devrait raisonnablement bien se passer. Nul doute que ses deux épouses se lieront d’amitié et se ligueront pour régenter en douceur la maisonnée du capitaine Pummairam.

« Alors... oh ! mon seigneur ! » Le jeune homme se leva d’un bond et se mit à danser.

« Du calme, du calme. » Everard sourit. « Rappelle-toi que plusieurs années doivent passer avant ton retour ici. Pourquoi traînes-tu ? Rends-toi à la maison de Zakarbaal et présente-toi devant les Zorach. Ils vont te prendre en charge. »

Pour ma part... eh bien, quelques jours vont encore s’écouler avant que je puisse prendre congé du roi sans éveiller les soupçons. En attendant, Bronwen et moi... Ce fut à son tour de soupirer avec tristesse.

Pum avait disparu. Le pied léger, le rat des quais en caftan de pourpre filait vers le destin qu’il allait se forger.