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CHANSONS DE LONDRES

LES GARS DE LA VERMINE

SUR L’AIR DES GARS DE LA MARINE (1943)

Quand on est un salaud Un vrai, un pur, un beau On se met au service De la maison Himmler (bis) Puis on fait le serment D’obéir total’ment Quels que soient ses caprices Aux ordres du Fuhrer (bis) La croix gammée sur l’œil On montre avec orgueil Qu’on est un grand champion Dans la course à l’abjection

REFRAIN

Voilà les gars de la vermine Chevaliers de la bassess’ Voilà les Waffen SS Voyez comme ils ont fière mine C’est dans le genr’ crapuleux Ce qui s’fait d’mieux Avant qu’on ne les extermine Regardez-les consciencieus’ment Voilà les gars de la vermine Du plus p’tit jusqu’au plus grand Du simple voyou à Darnan ILS SONT ALLEMANDS

La Complainte de fin d’année

sur l’air de La Romance de Paris (1943)

musique de Charles TRÉNET

Une année finit, l’autre commence, L’un après l’autre les mois s’avancent Apportant dans leur cortège bleu La promesse de jours plus heureux Et pendant que la Victoir’ s’apprête À revêtir ses habits de fête Le voil’ noir des désastres s’étend, oui Sur le Reich et ses derniers Amis.
C’est la complainte des nazis, Le crépuscule avant la nuit, Qui met au cœur des Hitlériens L’âpre terreur du lendemain. Elle exprime par ses accents La sourde angoiss’ du châtiment
Dans la tempête et dans les cris C’est la complainte des nazis (bis)
Miliciens, mouchards, tristes apôtres Cett’ complainte est également la vôtre Vous, les traîtr’s, les vendus, les vomis, Vous les lâches, elle est la vôtre aussi Tortionnair’s, bourreaux et mercenaires Elle rythme votre heure dernière Collaborateurs écoutez-la bien C’est pour vous que chante ce refrain
C’est la complainte des nazis C’est la complainte des pourris Qui met au ventre des salauds La peur d’la corde ou du poteau Elle accompagne en quelques mots L’agonie de l’ordre nouveau
À vos potenc’s homm’s de Vichy C’est la complainte des nazis (bis)

La Polka du désarroi

sur l’air de La Polka du Roi (1944)

musique de Charles TRÉNET

I

Connaissez-vous la nouvell’ danse Qui fait fureur partout chez les nazis C’est un cocktail de révérences De pas d’cours’ et de saut d’cabri Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) Quelle trouvaille Quelle pagaye Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) C’est la, c’est la polka du désarroi.

II

Dans cette danse réaliste Trois figur’s se suiv’nt en décomposant Un’ figur’ longue, un’ figur’ triste Et un’ figur’ d’enterrement Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) Quelle attitude Quelle inquiétude Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) C’est la, c’est la polka du désarroi.

III

À un’ cadenc’ sans cesse accrue Les collaborateurs la dans’nt toutl’temps Le cœur battant, la têt’ perdue Tout agités de tremblements Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) Quelle colique Quelle panique Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (bis) C’est la, c’est la polka du désarroi.

M.O.U

En 1965, à l’heure de la première élection du président de la République au suffrage universel, Pierre Dac se porte candidat à la magistrature suprême. Il crée un parti qu’il baptise le M.O.U., c’est-à-dire le Mouvement Ondulatoire Unifié, dont le cri de ralliement est : « Les temps sont durs, vive le M.O.U. »

Sous la pression des conseillers du général de Gaulle, que ce canular n’amuse pas du tout, Pierre Dac va se retirer en expliquant ainsi sa décision : « Jean-Louis Tixier-Vignancourt se présente au nom de l’extrême droite. Dans la course à l’Élysée, il y a désormais plus loufoque que moi, je n’ai plus la moindre chance… »

Tout avait commencé par une conférence de presse à l’Élysée-Matignon, le restaurant-club où se retrouvaient alors les têtes d’affiche du Tout-Paris. Le candidat, accueilli par une marée de photographes, avait félicité les cuisiniers en train de faire griller des poulets avant de répondre, avec gravité, aux questions des journalistes présents.

— Comment allez-vous, monsieur le Président ?

— À part quelques troubles glandulaires et une légère ptose stomacale, je me porte bien. Tranquillisez-vous, je n’ai pas l’intention d’avaler mon bulletin de naissance avant d’avoir rendu le dernier soupir.

— Que pensez-vous, monsieur le Président, du ministère de l’Éducation nationale ?

— C’est un problème très important. Il entre dans mes intentions d’en créer un.

— Comment comptez-vous, monsieur le Président, régler le problème de la circulation ?

— Il s’agit là d’un dossier extrêmement épineux qui est actuellement à l’étude de Me Legrand-Schlem, notaire à Issoubly-sous-l’Huy, dans le département de la Meuse.

— Quel est, monsieur le Président, votre point de vue sur l’Europe ?

— À ce problème majeur, nous sommes en mesure d’apporter non pas une solution, mais la solution : l’Europe des Suisses. Je m’explique : ce petit État a de tout temps, et au travers des pires bouleversements, suscité et gardé la confiance et les capitaux du monde entier.

Nous considérons donc que c’est vers ce but idéal que doivent converger tous nos efforts. Certes, ne nous faisons pas d’illusions, l’Europe des Suisses n’est pas pour demain. Toutefois, une première étape peut, dès maintenant, être hardiment abordée. Pour préparer les peuples à cette grandiose idée, nous préconisons la création dans chaque pays à vocation européenne d’un territoire suisse dont l’emplacement exact sera déterminé, en toute indépendance, par les divers gouvernements favorablement responsables.

— Comment envisagez-vous, monsieur le Président, les rapports franco-allemands ?

— Il entre dans mes intentions de poursuivre jusqu’à ce qu’on la rattrape la politique de rapprochement franco-allemand avec, toutefois, une nuance restrictive : il nous paraît indispensable de veiller à ce que ce rapprochement, aussi souhaitable soit-il, ne prenne pas une tournure exceptionnelle susceptible de finir en un corps à corps, comme ce fut le cas à trois reprises en quatre-vingt-quinze ans.