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Une paix jalouse (ревнивый мир), mais rarement troublée (но редко нарушаемый; troubler — мутить, возмущать; нарушать спокойствие, порядок), régnait entre ces cinq femmes (царил между этими пятью женщинами), grâce à la sagesse conciliante de Madame (благодаря мудрому умиротворяющему влиянию: «примиряющей мудрости» Хозяйки) et à son intarissable bonne humeur (и её неиссякаемому добродушию; tarir — иссякать).

Les deux femmes du rez-de-chaussée, Louise, surnommée Cocote, et Flora, dite Balançoire parce qu'elle boitait un peu, l'une toujours en Liberté avec une ceinture tricolore, l'autre en Espagnole de fantaisie avec des sequins de cuivre qui dansaient dans ses cheveux carotte à chacun de ses pas inégaux, avaient l'air de filles de cuisine habillées pour un carnaval. Pareilles à toutes les femmes du peuple, ni plus laides, ni plus belles, vraies servantes d'auberge, on les désignait dans le port sous le sobriquet des deux Pompes.

Une paix jalouse, mais rarement troublée, régnait entre ces cinq femmes, grâce à la sagesse conciliante de Madame et à son intarissable bonne humeur.

L'établissement, unique dans la petite ville, était assidûment fréquenté. Madame avait su lui donner une tenue si comme il faut; elle se montrait si aimable, si prévenante envers tout le monde; son bon cœur était si connu, qu'une sorte de considération l'entourait. Les habitués faisaient des frais pour elle, triomphaient quand elle leur témoignait une amitié plus marquée; et lorsqu'ils se rencontraient dans le jour pour leurs affaires, ils se disaient: «A ce soir, où vous savez», comme on se dit: «Au café, n'est-ce pas? après dîner.»

Enfin la maison Tellier était une ressource, et rarement quelqu'un manquait au rendez-vous quotidien.

L'établissement (заведение), unique dans la petite ville (единственное в маленьком городке), était assidûment fréquenté (было усердно посещаемо). Madame avait su lui donner (Хозяйка сумела придать ему; savoir) une tenue si comme il faut (такой приличный вид); elle se montrait si aimable (она была: «показывала себя» такой любезной), si prévenante envers tout le monde (такой предупредительной ко всем; envers — по отношению к); son bon cœur était si connu (её доброе сердце было так /хорошо/ известно), qu'une sorte de considération l'entourait (что её окружало своего рода почтение). Les habitués faisaient des frais pour elle (завсегдатаи старались ей угодить; faire des frais pour qn — стараться для кого-л; frais — усилия), triomphaient (/и/ торжествовали) quand elle leur témoignait une amitié plus marquée (когда она выказывала им более явное расположение; amitié — дружба); et lorsqu'ils se rencontraient dans le jour pour leurs affaires (а когда им случалось встретиться среди дня по своим делам), ils se disaient (они говорили друг другу): «A ce soir, où vous savez» (до вечера, вы знаете где), comme on se dit (как говорят друг другу): «Au café, n'est-ce pas? après dîner (/увидимся/ после обеда в кафе, не так ли?)

Enfin la maison Tellier était une ressource (словом, заведение Телье было источником /истинной отрады/), et rarement quelqu'un manquait au rendez-vous quotidien (и редко /случалось, чтобы/ кто-нибудь отсутствовал на ежедневном свидании).

L'établissement, unique dans la petite ville, était assidûment fréquenté. Madame avait su lui donner une tenue si comme il faut; elle se montrait si aimable, si prévenante envers tout le monde; son bon cœur était si connu, qu'une sorte de considération l'entourait. Les habitués faisaient des frais pour elle, triomphaient quand elle leur témoignait une amitié plus marquée; et lorsqu'ils se rencontraient dans le jour pour leurs affaires, ils se disaient: «A ce soir, où vous savez», comme on se dit: «Au café, n'est-ce pas? après dîner.»

Enfin la maison Tellier était une ressource, et rarement quelqu'un manquait au rendez-vous quotidien.

Or, un soir, vers la fin du mois de mai, le premier arrivé, M. Poulin, marchand de bois et ancien maire, trouva la porte close. La petite lanterne, derrière son treillage, ne brillait point; aucun bruit ne sortait du logis, qui semblait mort. Il frappa, doucement d'abord, avec plus de force ensuite; personne ne répondit. Alors il remonta la rue à petits pas, et, comme il arrivait sur la place du Marché, il rencontra M. Duvert, l'armateur, qui se rendait au même endroit. Ils y retournèrent ensemble sans plus de succès. Mais un grand bruit éclata soudain tout près d'eux, et, ayant tourné la maison, ils aperçurent un rassemblement de matelots anglais et français qui heurtaient à coups de poings les volets fermés du café.

Or, un soir (однако как-то вечером), vers la fin du mois de mai (ближе к концу месяца мая), le premier arrivé (пришедший первым), M. Poulin, marchand de bois (г-н Пулен, торговец лесом) et ancien maire (и бывший мэр), trouva la porte close (нашел дверь запертою). La petite lanterne (маленький фонарь), derrière son treillage (за своей решеткой), ne brillait point (не горел; point — совсем; нисколько); aucun bruit (ни малейшего шума; aucun — никакой) ne sortait du logis (не доносилось: «не выходило» из дому), qui semblait mort (который казался вымершим). Il frappa (он постучал), doucement d'abord (сначала тихо; doux — нежный; кроткий), avec plus de force ensuite (затем громче: «с большей силой»); personne ne répondit (никто не ответил). Alors il remonta la rue (тогда он пошел обратно по улице; monter — подниматься; remonter — вновь подниматься) à petits pas (неторопливо: «маленькими шагами»), et, comme il arrivait sur la place du Marché (и, когда он пришёл на базарную площадь), il rencontra M. Duvert (он встретил г-на Дювера), l'armateur (судохозяина), qui se rendait au même endroit (который направлялся в то же место; rendre — доставлять). Ils y retournèrent ensemble (они вернулись туда вместе) sans plus de succès (/но/ также без успеха). Mais un grand bruit éclata soudain (но вдруг раздался страшный шум) tout près d'eux (совсем рядом с ними), et, ayant tourné la maison (и, обойдя дом), ils aperçurent un rassemblement (они увидали толпу: «сборище»; rassembler — собирать; apercevoir — замечать) de matelots anglais et français (английских и французских матросов) qui heurtaient à coups de poings (стучавших кулаками: «ударами кулаков») les volets fermés du café (/в/ закрытые ставни кафе).