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Des sorciers et des sorcières vêtus de robes vertes arpentaient les rangées de malades et leur posaient des questions en écrivant sur un bloc-notes semblable à celui d’Ombrage. Harry remarqua l’emblème brodé sur leur poitrine : une baguette magique et un os croisés.

– Ce sont des médecins ? demanda-t-il à Ron à mi-voix.

– Des médecins ? s’étonna Ron. Tu veux dire ces Moldus cinglés qui coupent les gens en morceaux ? Non, eux, ce sont des guérisseurs.

– Par ici ! appela Mrs Weasley en couvrant le nouveau bruit de cloche que venait de faire le sorcier à la tête vibrante.

Ils la rejoignirent dans la queue qui s’était formée devant une petite sorcière blonde et replète assise à un comptoir où était écrit : « Renseignements ». Derrière elle, le mur était couvert d’avis et d’affiches sur lesquels on pouvait lire des slogans du genre : DANS UN CHAUDRON PROPRE LES POTIONS NE SE TRANSFORMENT PAS EN POISONS, ou LES ANTIDOTES SONT DE LA CAMELOTE S’ILS NE SONT PAS APPROUVÉS PAR UN GUÉRISSEUR QUALIFIÉ. Il y avait aussi un grand portrait d’une sorcière aux longues boucles argentées sous lequel on pouvait lire :

Dilys Derwent

guérisseuse à Ste Mangouste 1722-1741

directrice de l’école de sorcellerie de Poudlard 1741-1768

Dilys observait les Weasley comme si elle avait voulu les compter. Lorsque Harry croisa son regard, elle lui adressa un imperceptible clin d’œil, se dirigea vers le bord du cadre et disparut.

Le premier de la file était un jeune sorcier qui dansait sur place une étrange gigue en s’efforçant, entre deux cris de douleur, d’expliquer ses ennuis à la sorcière assise derrière le comptoir.

– Ce sont – Aïe ! – ces chaussures que mon frère m’a données – houlà ! –, elles me dévorent les – OUILLE ! – pieds, elles doivent être – AARG ! – ensorcelées et je n’arrive pas – AAAAARG ! – à les retirer.

Le sorcier sautait d’un pied sur l’autre comme s’il dansait sur des charbons ardents.

– Vos chaussures ne vous empêchent pas de lire, j’imagine ? dit la sorcière blonde d’un air agacé en montrant un grand écriteau à gauche du comptoir. Vous devez vous rendre au service de pathologie des sortilèges, au quatrième étage. Il suffit de consulter le plan. Suivant !

Tandis que le sorcier s’éloignait dans une suite de cabrioles et d’entrechats, les Weasley et leurs amis avancèrent de quelques pas et Harry put lire le plan affiché au mur :

ACCIDENTS MATÉRIELS Rez-de-chausséeExplosions de chaudron, courts-circuits de baguettes, chutes de balai, etc.     BLESSURES PAR CRÉATURES VIVANTES Premier étageMorsures, piqûres, brûlures, enfoncements d’épines, etc.     VIRUS ET MICROBES MAGIQUES Deuxième étageMaladies contagieuses, ex. : variole du dragon, disparition pathologique, scrofulites, etc.     EMPOISONNEMENT PAR POTIONS  ET PLANTES Troisième étageUrticaires, régurgitation, fous rires incontrôlables, etc.     PATHOLOGIE DES SORTILÈGES Quatrième étageMaléfices chroniques, ensorcellements, ensorcellements,     SALON DE THÉ / BOUTIQUE DE L’HÔPITAL Cinquième étage

SI VOUS NE SAVEZ PAS OÙ ALLER, SI VOUS ÊTES INCAPABLE DE VOUS EXPRIMER NORMALEMENT OU DE VOUS RAPPELER POURQUOI VOUS ÊTES ICI,

NOTRE SORCIÈRE D’ACCUEIL SERA HEUREUSE DE VOUS AIDER.

Le premier de la file était à présent un très vieux sorcier au dos voûté, un cornet acoustique dans l’oreille. Il s’avança vers le comptoir d’un pas traînant.

– Je suis venu voir Broderick Moroz ! dit-il d’une voix sifflante.

– Salle 49, mais j’ai bien peur que vous perdiez votre temps, répondit la sorcière d’un ton dédaigneux. Il a le cerveau complètement ramolli. Il se prend toujours pour une théière. Suivant !

Un sorcier à l’air épuisé tenait fermement par la cheville une fillette qui voletait autour de sa tête grâce à d’immenses ailes couvertes de plumes qui avaient poussé à travers sa barboteuse.

– Quatrième étage, dit la sorcière d’une voix lasse sans poser de question.

L’homme disparut par la double porte, à côté du comptoir, en tenant sa fille comme un étrange ballon.

– Suivant !

Mrs Weasley s’approcha du comptoir.

– Bonjour, dit-elle, mon mari Arthur Weasley devait être transféré dans une autre salle ce matin. Pourriez-vous m’indiquer…

– Arthur Weasley ? dit la sorcière en parcourant une longue liste du doigt. Oui, premier étage, deuxième porte à droite, salle Dai Llewellyn.

– Merci, dit Mrs Weasley. Venez, vous autres.

Ils la suivirent à travers la double porte puis le long d’un couloir étroit où s’alignaient d’autres portraits de guérisseurs célèbres. L’endroit était éclairé par des globes de cristal remplis de chandelles, semblables à des bulles de savon géantes. D’autres sorcières et sorciers vêtus de robes vertes allaient et venaient en tous sens. Un gaz jaunâtre et malodorant flottait dans le couloir lorsqu’ils passèrent devant l’une des portes et ils entendaient de temps en temps un gémissement lointain. Ils montèrent une volée de marches et arrivèrent dans le couloir du service des blessures par créatures vivantes. Sur la deuxième porte à droite, une plaque indiquait : « Salle Dai Llewellyn, dit le Dangereux : morsures graves ». Au-dessous, sur une carte glissée dans un support de cuivre, on pouvait lire, écrit à la main : « Guérisseur-en-chef : Hippocrate Smethwyck. Guérisseur stagiaire : Augustus Pye ».

– On va attendre dans le couloir, Molly, dit Tonks. Arthur ne voudra sûrement pas voir trop de visiteurs à la fois… il faut laisser la famille d’abord.

Fol Œil approuva d’un grognement et s’appuya contre le mur, son œil magique pivotant de tous côtés. Harry resta également en arrière, mais Mrs Weasley tendit la main et le poussa à l’intérieur.

– Ne sois pas stupide, dit-elle, Arthur veut te remercier.

La salle était petite et plutôt sinistre, en raison de l’unique et étroite fenêtre aménagée tout en haut du mur qui faisait face à la porte. La lumière qui éclairait l’endroit provenait principalement d’autres globes de cristal accrochés au centre du plafond. Les murs étaient recouverts de lambris de chêne et un tableau représentait un sorcier à l’air méchant sous lequel une plaque indiquait : « Urquhart Rackharrow, 1612-1697, inventeur du maléfice de Videntrailles ».

Il n’y avait que trois patients. Mr Weasley occupait le lit situé tout au fond de la salle, près de la minuscule fenêtre. Harry fut content et soulagé de voir qu’il était adossé contre une pile d’oreillers et lisait La Gazette du sorcier à la lueur de l’unique rayon de soleil qui filtrait par la fenêtre. Il leva les yeux à leur entrée et son visage s’éclaira d’un sourire radieux lorsqu’il les reconnut.

– Bonjour, lança-t-il en jetant La Gazette à côté de lui. Bill vient de partir, Molly, il fallait qu’il aille travailler mais il m’a dit qu’il passerait te voir un peu plus tard.

– Comment ça va, Arthur ? demanda Mrs Weasley.

L’air anxieux, elle se pencha pour l’embrasser sur la joue.

– Tu parais encore un peu faible.

– Je me sens en pleine forme, répondit Mr Weasley d’un ton joyeux en tendant son bras valide pour serrer Ginny contre lui. Si seulement ils m’enlevaient ces bandages, je serais en état de rentrer à la maison.