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Elle n’était pas la seule à se comporter étrangement à l’approche des B.U.S.E. Ernie Macmillan avait pris l’habitude exaspérante de poser des questions aux autres sur leur façon de réviser.

– Vous y passez combien d’heures par jour, vous ? demanda-t-il à Harry et à Ron, une lueur démente dans les yeux, alors qu’ils attendaient le début du cours de botanique.

– J’en sais rien, répondit Ron. Quelques-unes.

– Plus ou moins de huit ?

– Moins, sans doute, dit Ron, l’air un peu inquiet.

– Moi, j’en fais huit, affirma Ernie en gonflant la poitrine. Huit ou neuf. Je travaille une heure chaque jour avant le petit déjeuner. Huit, c’est ma moyenne. Pendant les week-ends, je peux en faire dix les bons jours. J’en ai fait neuf et demie lundi dernier. Mardi, c’était moins bien, seulement sept heures un quart. Mais mercredi…

Harry fut profondément reconnaissant au professeur Chourave d’être apparue à cet instant précis pour les faire entrer dans la serre numéro trois, forçant Ernie à interrompre sa litanie.

Drago Malefoy, lui, avait trouvé un autre moyen de semer la panique.

– Évidemment, ce n’est pas du tout ce qu’on croit, l’avait-on entendu dire à Crabbe et à Goyle alors qu’ils attendaient le cours de potions, quelques jours avant les examens. C’est une question de relations. Pendant des années, mon père a entretenu des rapports amicaux avec la présidente de l’Académie des examinateurs magiques, la vieille Griselda Marchebank, on l’a invitée à dîner, et tout ça…

– Tu crois que c’est vrai ? murmura Hermione à Harry et à Ron, soudain inquiète.

– Si ça l’est, de toute façon, on n’y peut rien, répondit sombrement Ron.

– Moi, je ne crois pas que ce soit vrai, dit Neville derrière eux. Tout simplement parce que Griselda Marchebank est une amie de ma grand-mère et qu’elle ne lui a jamais parlé des Malefoy.

– De quoi elle a l’air ? demanda aussitôt Hermione. Elle est très stricte ?

– Elle ressemble un peu à grand-mère, répondit Neville d’une voix étouffée.

– Le fait de la connaître ne peut pas faire de mal, non ? lui dit Ron d’un ton encourageant.

– Oh, je ne pense pas que ça changera grand-chose, répliqua Neville, encore plus accablé. Grand-mère n’arrête pas de dire au professeur Marchebank que je ne suis pas aussi doué que mon père… Enfin, bon, vous avez vu comment elle est quand on s’est rencontrés à Ste Mangouste…

Neville fixait le sol. Harry, Ron et Hermione échangèrent un regard mais ne surent que dire. C’était la première fois que Neville évoquait leur rencontre à l’hôpital des sorciers.

Dans le même temps, un marché noir florissant s’était développé parmi les cinquième et les septième année pour vendre des produits destinés à augmenter la concentration et l’agilité mentale, et à diminuer le besoin de sommeil. Ron et Harry étaient très tentés par la bouteille d’Élixir Cérébral de Baruffio que leur proposait Eddie Carmichael, un élève de sixième année de Serdaigle. Il jurait que c’était uniquement grâce à cela qu’il avait obtenu neuf mentions « Optimal » lorsqu’il avait passé ses B.U.S.E. et il leur en proposait un demi-litre pour seulement douze Gallions. Ron promit à Harry qu’il lui rembourserait sa part le jour où il quitterait Poudlard et qu’il gagnerait sa vie mais avant qu’ils n’aient pu conclure le marché, Hermione confisqua la bouteille à Carmichael et la vida dans les toilettes.

– Hermione, on voulait l’acheter ! s’écria Ron.

– Ne sois pas stupide, répliqua-t-elle d’un ton exaspéré, pourquoi ne pas prendre la griffe de dragon en poudre de Harold Dingle, pendant que tu y es ?

– Dingle a de la griffe de dragon en poudre ? demanda Ron, intéressé.

– Plus maintenant, répondit Hermione. Je l’ai également confisquée. De toute façon, aucun de ces trucs-là n’est efficace, tu sais ?

– Je te demande pardon, mais la griffe de dragon, ça marche ! protesta Ron. Il paraît que ça stimule vraiment le cerveau, on a l’esprit beaucoup plus éveillé pendant quelques heures… Hermione, donne-m’en juste une petite pincée, allez, quoi, ça ne peut pas faire de mal…

– Si, justement, répondit-elle d’un ton grave. J’y ai jeté un coup d’œil et, en fait, ce sont des crottes de Doxy séchées.

Cette révélation modéra singulièrement l’envie de Harry et de Ron de recourir à des stimulants intellectuels.

Leurs horaires d’examen et les détails de la marche à suivre leur furent communiqués lors du cours de métamorphose.

– Comme vous pouvez le constater, commenta le professeur McGonagall tandis qu’ils recopiaient les dates et les heures d’examen affichées au tableau noir, vos épreuves de B.U.S.E. sont réparties sur deux semaines. Vous passerez la théorie le matin et la pratique l’après-midi. Bien entendu, votre épreuve pratique d’astronomie aura lieu la nuit. Je dois maintenant vous avertir que les sortilèges les plus stricts ont été mis en œuvre pour lutter contre la fraude. Les Plumes à Réponses Intégrées sont interdites dans les salles d’examen, ainsi que les Rapeltouts, les Manchettes Copieuses et l’Encre Autocorrectrice. Chaque année, hélas, il se trouve au moins un élève pour penser qu’il ou elle parviendra à contourner le règlement de l’Académie des examinateurs magiques. J’espère simplement que ce ne sera pas quelqu’un de Gryffondor. Notre nouvelle… directrice – le professeur McGonagall prononça ce mot avec la même expression que celle de la tante Pétunia lorsqu’elle se trouvait confrontée à une tache particulièrement tenace – a demandé aux responsables des maisons de prévenir les élèves que toute tentative de tricherie sera très sévèrement punie car, bien sûr, les résultats de vos examens refléteront le nouveau régime imposé par la direction de l’école…

Le professeur McGonagall laissa échapper un infime soupir. Harry vit frémir les narines de son nez pointu.

– Ce n’est cependant pas une raison pour ne pas donner le meilleur de vous-mêmes. Vous devez d’abord penser à votre propre avenir.

– S’il vous plaît, professeur, dit Hermione, la main en l’air, quand connaîtrons-nous nos résultats ?

– Un hibou vous sera envoyé au mois de juillet, répondit le professeur McGonagall.

– Très bien, commenta Dean dans un murmure parfaitement audible, comme ça, on aura l’esprit tranquille jusqu’aux vacances.

Harry s’imagina six semaines plus tard, assis dans sa chambre de Privet Drive, attendant les résultats de ses B.U.S.E. Enfin, au moins, pensa-t-il, il était sûr de recevoir un peu de courrier cet été.

Leur premier examen, théorie des sortilèges, devait avoir lieu le lundi matin. Le dimanche après déjeuner, Harry accepta de tester les connaissances d’Hermione mais il le regretta presque aussitôt. Très agitée, elle n’arrêtait pas de lui arracher le livre des mains pour vérifier l’exactitude de sa réponse. Finalement, elle lui donna un coup sur le nez avec le coin de Réussir ses sortilèges.