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– Tu n’as qu’à te tester toi-même, dit-il d’un ton ferme en lui rendant le livre, les yeux humides.

Pendant ce temps, Ron relisait deux ans de notes prises pendant les cours de sortilèges. Il s’était bouché les oreilles et ses lèvres remuaient silencieusement. Seamus Finnigan, allongé par terre sur le dos, récitait la définition d’un sortilège Autonome que Dean vérifiait dans Le Livre des sorts et enchantements, niveau 5. Quant à Parvati et Lavande, elles pratiquaient les charmes de Locomotion en faisant faire à leurs boîtes de crayons une course autour de la table.

Ce soir-là, le dîner ne fut guère animé. Harry et Ron ne parlèrent pas beaucoup mais mangèrent de bon appétit après avoir passé une rude journée en révisions diverses. Hermione, en revanche, posait sans cesse son couteau et sa fourchette et plongeait sous la table pour y prendre son sac d’où elle retirait un livre dans lequel elle vérifiait un fait ou un chiffre. Ron avait commencé à lui dire qu’elle ferait bien de prendre un bon repas si elle voulait dormir cette nuit lorsque la fourchette d’Hermione lui glissa des doigts et tomba dans son assiette avec un tintement sonore.

– Oh, ma parole, dit-elle d’une voix faible en fixant des yeux le hall d’entrée. Ce sont eux ? Les examinateurs ?

Harry et Ron pivotèrent instantanément sur leur banc. Par la porte de la Grande Salle, on apercevait Ombrage en compagnie d’un petit groupe de sorcières et de sorciers apparemment très âgés. Harry fut heureux de constater qu’Ombrage avait l’air assez nerveuse.

– Vous voulez qu’on aille voir de plus près ? proposa Ron.

Harry et Hermione acquiescèrent d’un signe de tête et tous trois se précipitèrent vers le hall, ralentissant l’allure au moment où ils franchissaient la porte afin de passer d’un pas tranquille devant les examinateurs. Harry pensa que le professeur Marchebank devait être la minuscule sorcière voûtée, au visage si ridé qu’on l’aurait cru enveloppé de toiles d’araignée. Ombrage s’adressait à elle avec déférence. Le professeur Marchebank semblait un peu sourde et lui répondait en élevant la voix, bien qu’elle ne fût qu’à cinquante centimètres d’elle.

– Oh, le voyage s’est très bien passé, très bien passé, nous l’avons déjà fait souvent ! disait-elle d’un ton impatient. Je n’ai pas eu de nouvelles de Dumbledore, ces temps derniers ! ajouta-t-elle en scrutant le hall comme si elle espérait le voir soudain surgir d’un placard à balais. Vous n’avez aucune idée de l’endroit où il se trouve, je suppose ?

– Pas la moindre, répondit Ombrage.

Elle jeta un regard malveillant à Harry, Ron et Hermione qui traînaient au pied de l’escalier pendant que Ron faisait semblant de renouer les lacets de ses chaussures.

– Mais j’imagine que le ministère de la Magie retrouvera bientôt sa trace.

– J’en doute, cria la minuscule sorcière. Pas si Dumbledore a décidé de rester caché ! Je suis bien placée pour le savoir… C’est moi-même qui étais son examinatrice quand il a passé ses A.S.P.I.C. de métamorphose et de sortilèges… Il a fait avec sa baguette magique des choses que je n’avais encore jamais vues.

– Oui… eh bien…, reprit le professeur Ombrage, alors que Harry, Ron et Hermione montaient l’escalier aussi lentement que possible, permettez-moi de vous conduire à la salle des professeurs. Je pense que vous prendrez bien une tasse de thé après votre voyage.

La soirée ne fut pas très détendue. Chacun essayait de se lancer dans des révisions de dernière minute mais personne ne semblait arriver à grand-chose. Harry monta se coucher de bonne heure et resta étendu les yeux ouverts pendant ce qui lui parut des heures. Il se rappela son entretien d’orientation et la déclaration furieuse de McGonagall disant qu’elle l’aiderait à devenir un Auror, même si c’était la dernière chose qu’elle devait faire dans sa vie. Maintenant que les examens étaient là, il regrettait de ne pas avoir formulé une ambition plus accessible. Il savait qu’il n’était pas le seul à rester éveillé mais personne ne parla dans le dortoir et ils finirent par s’endormir l’un après l’autre.

Le lendemain, au petit déjeuner, les cinquième année ne parlèrent pas davantage. Parvati murmurait des formules magiques devant sa salière agitée de soubresauts. Hermione relisait Réussir ses sortilèges si vite que ses yeux paraissaient flous. Neville, lui, ne cessait de faire tomber sa fourchette et son couteau et de renverser la marmelade.

À la fin du petit déjeuner, les cinquième et les septième année se rassemblèrent dans le hall d’entrée tandis que les autres élèves se rendaient à leurs cours. Puis, à neuf heures et demie, ils furent appelés classe par classe pour revenir dans la Grande Salle qui avait été réaménagée exactement comme Harry l’avait vue dans la Pensine, lorsque son père, Sirius et Rogue passaient eux-mêmes leurs B.U.S.E. Les quatre grandes tables avaient disparu, remplacées par des tables individuelles alignées côte à côte. À l’autre bout de la salle, le professeur McGonagall faisait face aux élèves. Lorsque tout le monde se fut assis et que le silence revint, elle annonça :

– Vous pouvez commencer.

Elle se tourna alors vers un énorme sablier posé à côté d’elle sur un bureau où s’étalaient également des plumes, des encriers et des rouleaux de parchemin de secours.

Le cœur battant, Harry retourna son questionnaire – trois rangées à sa droite, à quatre tables devant lui, Hermione avait déjà commencé à écrire – et lut la première question : « a) Donnez la formule et b) décrivez le mouvement de baguette magique permettant de faire voler un objet. »

Harry eut le souvenir fugitif d’une massue qui s’élevait très haut dans les airs et retombait avec un craquement sinistre sur le crâne épais d’un troll… Esquissant un sourire, il se pencha sur son parchemin et commença à écrire.

– Ce n’était pas trop difficile, hein ? demanda Hermione deux heures plus tard, dans le hall d’entrée.

L’air anxieux, elle serrait toujours son questionnaire contre elle.

– Je me demande si j’ai dit tout ce que je savais sur les charmes de Réjouissance. Il ne me restait plus assez de temps. Vous avez parlé de l’antisort contre les hoquets ? Je ne savais pas s’il fallait le mettre, peut-être que ça faisait trop… Et à la question vingt-trois…

– Hermione, l’interrompit Ron d’un air grave, ne recommence pas… On ne va pas refaire chaque examen après coup, c’est déjà assez pénible de le passer une seule fois.

Les cinquième année déjeunèrent avec les autres élèves (les quatre grandes tables avaient été remises en place à midi) puis se rendirent dans la petite pièce adjacente à la Grande Salle où ils attendirent de passer leur épreuve pratique. Tandis que de petits groupes étaient appelés par ordre alphabétique, ceux qui restaient derrière marmonnaient des incantations et s’exerçaient à des mouvements de baguette en se donnant parfois des coups involontaires dans l’œil ou dans le dos.

On appela le nom d’Hermione. Tremblante, elle sortit en compagnie d’Anthony Goldstein, Gregory Goyle et Daphné Greengrass. Les élèves qui avaient déjà passé leur épreuve ne revenaient pas dans la pièce. Harry et Ron n’eurent donc aucune idée de la façon dont Hermione s’en était tirée.

– Elle a sûrement réussi, souviens-toi, elle a obtenu cent vingt pour cent de bonnes réponses à l’un des tests de sortilèges qu’on lui a fait passer, dit Ron.

Dix minutes plus tard, Flitwick appela :

– Parkinson, Pansy – Patil, Padma – Patil, Parvati – Potter, Harry.