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Les jumeaux tournèrent la tête d’un même mouvement et regardèrent Harry.

– On pensait que ce serait toi à coup sûr ! dit Fred, d’un ton qui laissait entendre que Harry avait dû leur jouer un tour.

– On croyait que Dumbledore serait forcé de te choisir, ajouta George d’un ton indigné.

– Après avoir remporté le Tournoi des Trois Sorciers et tout ça ! dit Fred.

– J’imagine que toutes ces histoires de folie ont dû jouer contre lui, dit George à Fred.

– Ouais, répondit Fred d’une voix lente. Ouais, tu as causé trop d’ennuis, mon vieux. Enfin, il y en a au moins un de vous deux qui sait où sont ses priorités.

Il s’approcha de Harry et lui donna une claque dans le dos tandis qu’il foudroyait Ron du regard.

Préfet… Le petit Ronnie préfet.

– Maman va devenir intenable, grogna George en rendant à Ron son insigne, comme s’il avait eu peur d’être contaminé.

Ron, qui n’avait toujours rien dit, contempla l’insigne pendant un bon moment puis le tendit à Harry comme pour lui demander de confirmer son authenticité. Harry examina l’objet. Un grand P était inscrit sur le lion de Gryffondor. Il avait vu le même sur la poitrine de Percy le premier jour où il était arrivé à Poudlard.

La porte de la chambre s’ouvrit à la volée et Hermione fit irruption, cheveux au vent, les joues écarlates. Elle tenait une enveloppe à la main.

– Vous avez… Vous avez eu… ?

Elle vit l’insigne dans la main de Harry et laissa échapper un cri perçant.

– Je le savais ! s’exclama-t-elle, surexcitée, en brandissant sa lettre. Moi aussi, Harry, moi aussi !

– Non, dit précipitamment Harry qui remit l’insigne dans la paume de Ron. C’est Ron, pas moi.

– C’est… Quoi ?

– C’est Ron qui est préfet, pas moi, répéta Harry.

Ron ? dit Hermione, bouche bée. Tu es sûr ? Je veux dire…

Elle rougit un peu plus lorsque Ron se tourna vers elle avec un air de défi.

– C’est à moi que la lettre est adressée, dit-il.

– Je…, balbutia Hermione, abasourdie. Je… Eh ben dis donc ! Wouaooo ! Bravo, Ron ! C’est vraiment…

– Inattendu, acheva George en hochant la tête.

– Oh non, répondit Hermione, de plus en plus rouge. Non, ce n’est pas… Ron a fait beaucoup de… il est très…

Derrière elle, la porte s’ouvrit un peu plus et Mrs Weasley entra dans la chambre à reculons, les bras chargés d’une pile de robes fraîchement lavées.

– Ginny m’a dit que les listes de livres étaient enfin arrivées, dit-elle en jetant un coup d’œil aux enveloppes.

Elle alla poser les robes sur le lit et commença à les séparer en deux tas.

– Vous n’aurez qu’à me les donner, j’irai faire un tour sur le Chemin de Traverse cet après-midi et je prendrai vos livres pendant que vous préparerez vos valises. Ron, il faut que je t’achète d’autres pyjamas, les tiens sont trop courts d’au moins quinze centimètres. C’est fou ce que tu grandis vite… Quelle couleur tu voudrais ?

– Prends-les rouge et or pour aller avec son insigne, ricana George.

– Aller avec quoi ? dit Mrs Weasley d’un air absent en roulant une paire de chaussettes violettes qu’elle plaça sur la pile de Ron.

– Son insigne, dit Fred avec l’air de quelqu’un qui se dépêche d’annoncer le pire. Son magnifique insigne tout neuf et tout brillant de préfet.

Les paroles de Fred mirent un certain temps à éclipser les préoccupations de Mrs Weasley en matière de pyjamas.

– Son… Mais… Ron, tu n’es pas…

Ron montra son insigne.

Mrs Weasley poussa un cri aussi perçant que celui d’Hermione.

– Je n’arrive pas à le croire ! Je n’arrive pas à le croire ! Oh, Ron, c’est tellement merveilleux ! Un préfet ! Tout le monde l’a été dans la famille !

– Et Fred et moi, on est qui ? Des voisins de palier ? s’indigna George.

Sa mère l’écarta et serra dans ses bras son plus jeune fils.

– Quand ton père saura ça ! Ron, je suis si fière de toi, quelle fabuleuse nouvelle, tu deviendras peut-être préfet-en-chef, comme Bill et Percy, c’est le premier pas ! Oh, quelle joie au milieu de tous ces soucis, je suis enchantée, oh, Ronnie

Derrière son dos, Fred et George faisaient semblant de vomir, mais Mrs Weasley n’y prêta aucune attention. Les bras serrés autour du cou de Ron, elle couvrait de baisers son visage devenu plus écarlate que son insigne.

– Maman… Non… Maman, calme-toi…, marmonna-t-il en essayant de la repousser.

Elle le lâcha enfin et dit d’une voix haletante :

– Alors, qu’est-ce que ça va être ? On avait offert un hibou à Percy mais tu en as déjà un.

– Que… Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Ron comme s’il n’osait pas en croire ses oreilles.

– Il faut bien te récompenser ! dit Mrs Weasley d’un ton affectueux. Tu veux des nouvelles tenues de soirée ?

– On lui en a déjà acheté, dit Fred avec amertume, comme s’il regrettait sincèrement cette générosité.

– Ou un chaudron neuf ? Le tien est tout rouillé, il faut dire qu’il date du temps de Charlie. Ou peut-être un autre rat ? Tu as toujours aimé Croûtard…

– Maman, dit Ron, plein d’espoir, est-ce que je pourrais avoir un nouveau balai ?

Les traits de Mrs Weasley s’affaissèrent légèrement. Les balais étaient chers.

– Pas un vraiment beau ! s’empressa d’ajouter Ron. Simplement un neuf, pour changer.

Mrs Weasley hésita puis sourit.

– Bien sûr que tu l’auras… Bon, je ferais bien de me dépêcher si je dois aussi acheter un balai. À tout à l’heure, vous tous… Le petit Ronnie, préfet ! Et n’oubliez pas de faire vos bagages… Préfet… Oh, j’en suis toute retournée !

Elle embrassa à nouveau Ron sur la joue, renifla bruyamment puis se hâta de sortir.

Fred et George échangèrent un regard.

– J’espère que tu ne seras pas fâché si on s’abstient de t’embrasser, Ron ? dit Fred d’un ton faussement anxieux.

– On peut remplacer ça par une révérence si tu préfères, dit George.

– Ça suffit, répliqua Ron avec un froncement de sourcils.

– Sinon, quoi ? dit Fred, un sourire malveillant s’étalant sur ses lèvres. Tu vas nous donner une retenue ?

– J’aimerais beaucoup qu’il essaye, ricana George.

– Il pourrait très bien, si vous ne faites pas attention à vous ! intervint Hermione avec colère.

Fred et George éclatèrent de rire.

– Laisse tomber, Hermione, grommela Ron.

– Il va falloir qu’on surveille notre conduite, George, dit Fred qui faisait mine de trembler. Avec ces deux-là pour nous surveiller…

– Oui, j’ai bien peur que la belle époque où on se fichait du règlement soit terminée, dit George avec un hochement de tête.

Et dans un nouveau « crac ! » sonore, les jumeaux transplanèrent.

– Ah, ceux-là ! dit Hermione d’un ton furieux.

Elle leva les yeux au plafond d’où leur parvenaient les éclats de rire de Fred et George qui étaient retournés dans leur chambre, juste au-dessus.

– Ne fais pas attention à eux, Ron, ils sont jaloux, c’est tout.

– Je ne crois pas, répondit-il d’un air sceptique, en regardant également le plafond. Ils ont toujours dit qu’il n’y a que les imbéciles qui deviennent préfets… N’empêche, ajouta-t-il d’un ton plus joyeux, ils n’ont jamais eu de balais neufs, eux ! J’aimerais bien pouvoir le choisir avec maman… Elle n’aura pas les moyens d’acheter un Nimbus mais il y a le nouveau Brossdur qui vient de sortir, ce serait super… Oui, je vais aller lui dire que je voudrais un Brossdur, comme ça, elle saura quoi prendre…