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Scrimgeour fit simplement un geste, se dirigeant déjà vers la cheminée.

"Bien, c'est vraiment tout que j'avais à dire ! Je vous tiendrai au courant des futurs développements, premier ministre… ou, au moins, comme je serai probablement trop occupé pour venir personnellement, je vous enverrai Fudge. Il a consentit à rester comme consultant."

Fudge tenta de sourire, mais sans succès. Il donnait plutôt l'impression d'avoir mal aux dents. Scrimgeour sortait déjà de sa poche une poudre mystérieuse qui fit tourner le feu au vert. Le premier ministre regarda fixement désespérément la paire de sorciers pendant un moment, puis les mots qu'il avait retenus toute la soirée éclatèrent enfin hors de lui.

"Mais dans bon sang... Vous êtes des sorciers ! Vous pouvez faire de la magie ! Sûrement que vous pouvez … enfin… tout arranger !"

Scrimgeour se retourna lentement sur place et échangea un regard incrédule avec Fudge, qui, cette fois, réussit vraiment à sourire en disant, "la difficulté est, que les autres aussi peuvent faire de la magie, premier ministre."

Et sur ces mots, les deux sorciers l'un après l'autre disparurent dans les flammes vert-clair.

Chapitre 2: La fin d'un espion

De nombreux milles plus loin, la brume fraîche qui s'était formée sur les fenêtres du premier ministre, dérivait au-dessus d'un fleuve sale qui s'écoulait entre des rives envahies de déchets. Une immense cheminée, relique d'un moulin hors d'usage, s'élevait ombragée et sinistre. Il n'y avait aucun bruit provenant de l'eau noire ni aucun autre signe de vie qu'un renard famélique venant flairer les bords du fleuve à la recherche de vieux emballages de poisson-frite dans les hautes herbes.

Mais alors, avec un bruit très faible, une mince figure encapuchonnée apparut dans un filet d'air sur le bord du fleuve. Le renard se figea, les yeux fixés sur ce phénomène étrange. La figure sembla onduler pendant quelques instants, puis dans une lumière blafarde, lentement, un long manteau bruissa au-dessus de l'herbe.

Dans un second bruit, plus fort, une autre figure à capuchon se matérialisa.

"Attends!"

Le cri dur fit sursauter le renard, qui se tapit presque à plat dans la broussaille. Il bondit de sa cachette et sauta. Il y eut comme un flash de lumière verte, un jappement, et le renard tomba, raide mort.

La deuxième figure retourna l'animal avec son orteil.

"Juste un renard," dit la voix d'une femme dissimulée sous le capuchon. "I J'ai pensé que c'était peut-être un Auror… Cissy, attends!"

Mais sa compagne, qui avait fait une pause et avait regardé en arrière le flash de la lumière, disparaissait déjà au-dessus du bord du fleuve alors que le renard venait juste de tomber.

"Cissy… Narcissa… écoute-moi…"

La deuxième femme rattrapa la première et la saisit par le bras, mais l'autre le retira.

" Va-t-en, Bella!"

"Tu dois m'écouter!"

"J’ai déjà écouté. J'ai pris ma décision. Laisse-moi seule !"

La femme appelée Narcissa gagna le haut de la rive, là où une ligne de vieilles balustrades séparait le fleuve d'une étroit, rue pavée. L'autre femme, Bella, la suivit immédiatement. Côte à côte elles regardèrent de l'autre côté de la rue les rangées et des rangées des maisons en briques, aux fenêtres opaques et aveugles dans l'obscurité.

"Il vit ici ?" demanda Bella d'une voix méprisante. "Ici ? Dans ce trou de Moldus? Nous devons être les premiers de notre sorte à y avoir jamais posé le pied…"

Mais Narcissa n'écoutait pas : elle s'était glissée dans un espace entre les balustrades rouillées et se dépêchait déjà de traverser la rue.

"Cissy, attends !"

Bella suivit, son manteau flottant derrière, et vit Narcissa s'engouffrer par un passage entre les maisons dans une seconde rue, presque identique.

Certains des lampadaires étaient cassés et les deux femmes passèrent des endroits éclairés à l'obscurité la plus profonde. La poursuivante rejoint sa sœur juste comme celle-ci tournait un autre coin de rue, réussissant cette fois à lui agripper le bras et l'obligeant à se retourner pour lui faire face.

"Cissy, tu ne dois pas faire ça, tu ne peux pas le croire…"

"Le Seigneur des ténèbres le croit bien lui ? N'est-ce pas ?"

" Le Seigneur des ténèbres... je crois... a été dupé !" haleta Bella, et ses yeux brillèrent un instant sous sa capuche pendant qu'elle regardait autour pour vérifier qu'elles étaient bien seules. " De toute façon, on nous a dit de ne pas parler du plan à n'importe qui. Ce serait trahir le Seigneur des ténèbres !…"

"Va-t'en, Bella!" grogna Narcissa, et elle tira une baguette magique de sous son manteau, la tenant face à l'autre visage. Bella rit simplement.

" Ta propre sœur? Tu ne voudrais pas…"

" Il n'y a rien à faire de plus!" soupira Narcissa, une note d'hystérie dans la voix, et alors qu'elle tenait la baguette magique comme un couteau, il y eut un autre flash de lumière. Bella lâcha le bras de sa sœur comme s'il brûlait.

"Narcissa!"

Mais Narcissa s'était déjà précipité vers l'avant. Frottant sa main, Bella suivit encore, gardant désormais ses distances. Elles entrèrent plus profond dans le labyrinthe des maisons de brique abandonnées. Finalement, Narcissa se précipita vers le haut d'une rue appelée End of Spinner's, au-dessus de laquelle la cheminée très haute d'un moulin semblait dominer comme un doigt de colère géant. Ses pas résonnaient sur les galets pendant qu'elle passait au milieu des maisons aux fenêtres cassées, jusqu'à ce qu'elle ait atteint la toute dernière maison, dans laquelle filtrait, à travers les rideaux, une faible lumière.

Elle avait frappé à la porte avant que Bella, la maudissant dans un souffle, ne l'ait rejointe. Ensemble elles attendirent, haletant légèrement, respirant l'odeur du fleuve sale que la brise nocturne portait vers elles . Après quelques secondes, elles entendirent un mouvement derrière la porte une fente apparut. Un ruban par lequel un homme pouvait regarder dehors, un homme avec de longs cheveux noirs, séparés en deux bandeaux autour d'un visage cireux aux yeux noirs.

Narcissa rejeta son capuchon en arrière. Elle était si pâle qu'elle semblait briller dans l'obscurité. Ses longs cheveux blonds autour d'elle lui donnant le regard d'une personne noyée.

"Narcissa!" dit l'homme en ouvrant la porte un plus, de façon que la lumière les éclaires, elle et sa sœur. "Quelle agréable surprise!

"Severus," chuchota-t-elle, tendue. "Puis-je te parler ? C'est urgent."

"Mais bien sûr."

Il ouvrit davantage pour lui permettre d'enter dans la maison. Sa sœur encore couverte de sa capuche suivit sans invitation.

"Rogue," dit-elle en passant près de lui.

"Bellatrix," répondit-il, ses lèvres minces se courbant dans un sourire légèrement railleur pendant qu'il fermait la porte derrière elles.

Ils entrèrent directement dans un salon minuscule, qui était un peu semblable à une obscure cellule capitonnée. Les murs étaient complètement couverts de livres, la plupart recouverts en vieux cuir noir ou brun. Un divan au tissu râpé, un vieux fauteuil, et une minuscule table étaient groupés ensemble dans un même cercle de faible lumière sous un suspendu au plafond. L'endroit avait un aspect négligé, comme s'il n'était généralement pas habité.

Rogue indiqua d'un geste le divan à Narcissa. Elle retira son manteau, le posa à côté, et s'assit, regardant fixement ses mains blanches et de tremblantes qu'elle serrait très fort. Bellatrix abaissa sa capuche avec lenteur. Brune autant que sa sœur était blonde , avec un regard très dur et la mâchoire serrée, elle ne lâcha pas Rogue des yeux pendant qu'elle s'installait juste derrière Narcissa.

"Alors, que puis-je faire pour vous ?" demanda Rogue, s'installant dans le fauteuil en face des deux sœurs.