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– Ça paraît encore pire vu d’ici, tu ne trouves pas ? dit Harry en regardant le chien tirer Ron entre les racines de l’arbre. Aïe, regarde, je viens de prendre une branche dans la figure… et toi aussi… C’est vraiment bizarre de se voir comme ça…

Ils regardèrent le Saule cogneur donner de grands coups de branches qu’ils essayaient d’éviter. Puis, soudain, l’arbre s’immobilisa.

– Ça, c’est Pattenrond qui appuie sur la racine, dit Hermione.

– Ça y est, on entre…

Dès qu’ils eurent disparu dans le tronc, l’arbre se remit à gesticuler avec fureur. Quelques instants plus tard, ils entendirent des bruits de pas qui se rapprochaient. Dumbledore, Macnair, Fudge et le vieux membre de la Commission retournaient au château.

– Juste après qu’on est descendus dans le passage, dit Hermione. Si seulement Dumbledore était venu avec nous…

– Macnair et Fudge seraient venus aussi, dit Harry d’un ton amer. Et je te parie ce que tu veux que Fudge aurait ordonné à Macnair de tuer Sirius sur-le-champ…

Ils regardèrent les quatre hommes monter l’escalier et disparaître à l’intérieur du château. Les environs étaient déserts à présent. Mais quelques minutes plus tard…

– Voilà Lupin, dit Harry.

Une silhouette venait de descendre l’escalier et courait vers le Saule. Harry regarda le ciel. Les nuages cachaient entièrement la lune.

Ils virent Lupin ramasser une branche morte et s’en servir pour appuyer sur le nœud de la racine, au pied du tronc. L’arbre s’immobilisa et Lupin disparut à son tour dans l’ouverture.

– Si seulement il avait pris la cape, dit Harry. Elle est là, par terre.

Il se tourna vers Hermione.

– Et si je me précipitais pour la ramasser ? suggéra-t-il. Rogue ne la trouverait pas et…

– Harry, il ne faut pas qu’on nous voie !

– Comment peux-tu supporter ça ? dit-il d’un ton abrupt. Rester là à regarder les choses se passer sans intervenir… Je vais chercher la cape ! ajouta-t-il après un instant d’hésitation.

– Harry, non !

Hermione rattrapa Harry par le pan de sa robe juste à temps. Au même moment, ils entendirent quelqu’un chanter. C’était Hagrid qui se dirigeait vers le château en chantant à tue-tête, la démarche incertaine. Il avait une grande bouteille à la main.

Tu vois ? chuchota Hermione. Tu vois ce qui aurait pu se passer ? Nous devons absolument rester cachés ! Non, Buck !

L’hippogriffe tirait frénétiquement sur la corde pour essayer de rejoindre Hagrid. Harry tira à son tour sur la corde pour le retenir. Ils regardèrent Hagrid avancer en zigzag vers le château puis entrer à l’intérieur. Buck cessa de se débattre et baissa la tête d’un air triste.

Deux minutes plus tard, environ, la porte du château s’ouvrit une nouvelle fois et Rogue se précipita au-dehors, courant en direction du Saule.

Harry serra les poings en voyant Rogue s’arrêter devant l’arbre, regarder autour de lui, puis ramasser la cape d’invisibilité.

– Enlève tes sales pattes de ma cape, grogna Harry dans un souffle.

– Chut !

Rogue prit la branche que Lupin avait utilisée pour immobiliser l’arbre. Il appuya à son tour sur le nœud de la racine et disparut sous la cape.

– Et voilà, dit Hermione, on est tous descendus… Et maintenant, il faut attendre que nous soyons ressortis…

Elle prit l’extrémité de la corde à laquelle Buck était attaché et la noua autour de l’arbre le plus proche. Puis elle s’assit par terre, les bras autour des genoux.

– Harry, il y a quelque chose que je ne comprends pas… dit-elle. Pourquoi les Détraqueurs n’ont-ils pas capturé Sirius ? Je me souviens de les avoir vus arriver et puis je me suis évanouie… Ils étaient si nombreux…

Harry s’assit à côté d’elle et lui raconta ce qu’il avait vu. Lorsque le Détraqueur qui se trouvait devant lui avait approché sa bouche, une longue silhouette argentée était arrivée au galop et avait obligé le Détraqueur à reculer.

– Qu’est-ce que c’était ? demanda Hermione, stupéfaite.

– Il n’y a qu’une seule chose qui aurait pu faire fuir les Détraqueurs, dit Harry. Un Patronus suffisamment puissant…

– Mais qui l’aurait fait apparaître ?

Harry ne répondit rien. Il repensait à la personne qu’il avait vue sur la rive opposée du lac. Une personne dont il croyait connaître l’identité… Mais comment était-ce possible ?

– Un professeur, peut-être ? suggéra Hermione.

– Non, ce n’était pas un professeur, répondit Harry.

– Il fallait un sorcier aux pouvoirs très puissants pour chasser tous ces Détraqueurs… Si le Patronus brillait à ce point, tu aurais dû voir qui l’a…

– Je l’ai vu, dit lentement Harry. Mais peut-être que je l’ai imaginé… Je n’avais pas l’esprit très clair… Je me suis évanoui juste après…

– C’était qui, à ton avis ?

– Je crois…

Harry s’interrompit. Il savait que ce qu’il allait dire paraîtrait absurde.

– Je crois que c’était mon père, murmura-t-il enfin.

Hermione resta bouche bée. Elle le regardait avec un mélange d’inquiétude et de compassion.

– Harry, ton père est… Il est mort, dit-elle à voix basse.

– Je le sais, répondit précipitamment Harry.

– Tu crois que tu as vu son fantôme ?

– Je ne sais pas… Non, il avait l’air bien vivant…

– Mais alors…

– Peut-être que j’ai eu une hallucination, dit Harry… Mais, d’après ce que j’ai vu… Il lui ressemblait… J’ai des photos de lui…

Hermione continuait de l’observer comme si elle s’inquiétait pour sa santé mentale.

– Je sais que ça semble dément, reprit Harry.

Il se tourna vers Buck qui creusait le sol avec son bec, à la recherche de vers de terre. Mais ce n’était pas à l’hippogriffe qu’il pensait, c’était à son père, son père et ses trois amis… Lunard, Queudver, Patmol, Cornedrue… Est-ce que tous les quatre s’étaient trouvés dans le parc, cette nuit ? Queudver avait réapparu alors que tout le monde le croyait mort… Était-il donc impossible que son père ait fait de même ? Avait-il eu une vision ? La silhouette était trop lointaine pour la voir distinctement… Pourtant, il avait eu cette certitude dans l’instant qui avait précédé son évanouissement…

La brise agita les feuilles au-dessus de leur tête. La lune apparaissait et disparaissait derrière les nuages qui filaient dans le ciel. Hermione attendait, le regard fixé sur le Saule.

Enfin, après plus d’une heure…

– On arrive ! murmura Hermione.

Ils se relevèrent. Buck dressa la tête. Ils virent Lupin, Ron et Pettigrow s’extraire maladroitement de l’ouverture, au pied de l’arbre, suivis de Rogue, inconscient, qui flottait dans les airs. Ce fut ensuite le tour de Harry, Hermione et Black. Ils se dirigeaient vers le château.

Le cœur de Harry se mit à battre à tout rompre. Il leva les yeux au ciel. À tout moment, la lune allait apparaître derrière le nuage…

– Harry, murmura Hermione comme si elle avait deviné ses pensées. Nous ne devons surtout pas bouger. Il ne faut pas qu’on nous voie. De toute façon, nous ne pouvons rien faire…

– Alors, on va laisser Pettigrow s’échapper une fois de plus… dit Harry à voix basse.

– Comment pourrait-on retrouver un rat dans le noir ? répondit Hermione. On ne peut rien ! Nous sommes revenus pour aider Sirius, nous ne devons rien faire d’autre !

D’accord !

Le nuage dévoila la lune. Ils virent les minuscules silhouettes s’arrêter au loin.