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– Qu’est-ce que c’est que ça ? dit Madame Pomfresh d’un air inquiet.

Ils entendaient à présent des voix furieuses qui se rapprochaient. Madame Pomfresh se tourna vers la porte.

– Ils vont réveiller tout le monde ! Où est-ce qu’ils se croient ?

Harry essaya de comprendre ce que disaient les voix.

– Il a dû transplaner, Severus. Il aurait fallu laisser quelqu’un avec lui dans la pièce. Quand ça va se savoir…

– IL N’A PAS TRANSPLANÉ ! rugit Rogue qui semblait tout proche, à présent. IL EST IMPOSSIBLE DE TRANSPLANER À L’INTÉRIEUR DE CE CHÂTEAU ! JE SUIS SÛR QUE POTTER EST DANS LE COUP !

– Severus… soyez raisonnable… Harry était enfermé…

BANG !

La porte de l’infirmerie s’ouvrit à la volée.

Fudge, Rogue et Dumbledore firent irruption dans la salle. Seul Dumbledore semblait parfaitement calme. Il avait même l’air de s’amuser. Fudge paraissait en colère. Mais Rogue était véritablement hors de lui.

– ÇA SUFFIT, MAINTENANT, POTTER ! cria-t-il. QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FABRIQUÉ ?

– Professeur Rogue ! s’indigna Madame Pomfresh. Contrôlez-vous, je vous prie !

– Allons, Rogue, soyez raisonnable, dit Fudge. Cette porte était verrouillée, nous l’avons bien vu…

– ILS L’ONT AIDÉ À S’ENFUIR, JE LE SAIS ! hurla Rogue en pointant l’index sur Harry et Hermione.

Les traits de son visage étaient convulsés et ses vociférations s’accompagnaient d’un nuage de postillons.

– Allons, calmez-vous ! lança Fudge. Ce que vous dites n’a pas de sens !

– VOUS NE CONNAISSEZ PAS POTTER ! s’écria Rogue. C’EST LUI QUI A FAIT ÇA, JE SAIS QUE C’EST LUI !

– Ça suffit, Severus, dit tranquillement Dumbledore. Réfléchissez un peu. Cette porte a été verrouillée depuis que j’ai quitté l’infirmerie il y a dix minutes. Madame Pomfresh, avez-vous vu ces élèves quitter leurs lits ?

– Bien sûr que non, répliqua Madame Pomfresh, exaspérée. Je ne les ai pas quittés depuis que vous êtes parti !

– Vous voyez bien, Severus, dit Dumbledore. À moins que vous ne vouliez nous faire croire que Harry et Hermione ont la faculté de se trouver en même temps dans deux endroits différents, je ne vois pas de raison de les importuner davantage.

Rogue resta immobile, bouillant de rage, en regardant alternativement Fudge qui paraissait outré par sa conduite et Dumbledore dont les yeux pétillaient derrière ses lunettes. Rogue tourna soudain les talons, les pans de sa robe tourbillonnant dans son sillage, et quitta l’infirmerie à grands pas furieux.

– Ce bonhomme ne me semble pas très équilibré, dit Fudge en le regardant sortir. Si j’étais vous, Dumbledore, je le surveillerais de près.

– Oh, il n’est pas déséquilibré, dit Dumbledore d’un ton très calme. Je crois simplement qu’il a subi une très profonde contrariété…

– Il n’est pas le seul ! soupira Fudge. La Gazette du sorcier va s’en donner à cœur joie ! Nous avions capturé Black et il a réussi à nous filer entre les doigts, une fois de plus ! Il ne manquerait plus qu’on apprenne la fuite de cet hippogriffe et je serai la risée de tout le monde ! Enfin… Je ferais bien de retourner au ministère pour expliquer ce qui s’est passé…

– Et les Détraqueurs ? demanda Dumbledore. J’imagine que vous n’allez pas les laisser aux abords de l’école ?

– En effet, ils n’ont plus rien à faire ici, désormais, dit Fudge en se passant machinalement les doigts dans les cheveux. Jamais je n’aurais pensé qu’ils essaieraient de donner un baiser à un garçon innocent… Impossible de les contrôler… Je vais les renvoyer à Azkaban dès ce soir. Nous pourrions peut-être poster des dragons aux entrées de l’école…

– Hagrid en serait enchanté, dit Dumbledore en adressant un sourire complice à Harry et à Hermione.

Lorsqu’il sortit de la salle en compagnie de Fudge, Madame Pomfresh se hâta de verrouiller à nouveau la porte. En marmonnant des paroles incompréhensibles d’un air furieux, elle retourna ensuite dans son bureau.

Il y eut alors un gémissement à l’autre bout de la salle. Ron venait de se réveiller. Il se redressa dans son lit et regarda autour de lui en se massant la tête.

– Qu’est-ce qui… Qu’est-ce qui s’est passé ? grogna-t-il. Harry ? Qu’est-ce qu’on fait là ? Où est Sirius ? Et Lupin ?

Harry et Hermione échangèrent un regard.

– C’est toi qui racontes, dit Harry en reprenant un peu de chocolat.

Lorsqu’ils quittèrent l’infirmerie le lendemain à midi, Harry, Ron et Hermione retrouvèrent un château presque désert. La chaleur étouffante et la fin des examens avaient incité tout le monde à profiter d’une dernière sortie à Pré-au-lard. Mais ni Ron, ni Hermione n’avaient envie d’aller rejoindre les autres, préférant se promener dans le parc en compagnie de Harry. Assis au bord du lac, ils se demandaient où pouvaient bien être Sirius et Buck, à présent. Harry perdit le fil de la conversation : il regardait la rive opposée, là où il avait vu le cerf galoper la nuit précédente…

Une ombre les enveloppa soudain et ils virent apparaître Hagrid qui s’essuyait le visage avec un mouchoir de la taille d’une nappe. Il avait le regard un peu vitreux, mais arborait un grand sourire.

– Je sais que je ne devrais pas être très content de ce qui s’est passé hier soir, dit-il. La fuite de Black et tout ça… Mais devinez un peu ce qui est arrivé ?

– Quoi ? demandèrent-ils en faisant semblant d’avoir l’air curieux.

– Buck ! Il s’est échappé ! Il est libre ! J’ai fêté ça toute la nuit !

– C’est merveilleux ! s’exclama Hermione en jetant un regard noir à Ron qui semblait sur le point d’éclater de rire.

– Oui, je n’ai pas dû l’attacher assez solidement, reprit Hagrid. Ce matin, j’avais un peu peur qu’il soit tombé sur le professeur Lupin, mais Lupin affirme qu’il n’a rien dévoré la nuit dernière…

– Quoi ? dit aussitôt Harry.

– Vous n’êtes pas au courant ? répondit Hagrid dont le sourire s’effaça un peu.

Bien qu’il n’y eût personne aux alentours, il baissa la voix et poursuivit :

– Rogue a tout raconté aux Serpentard, ce matin… Je croyais que tout le monde le savait à l’heure qu’il est… Le professeur Lupin est un loup-garou. Et hier soir, il était en liberté dans le parc. Maintenant, bien sûr, il fait ses valises.

– Ses valises ? s’exclama Harry. Pourquoi ?

– Il s’en va, bien sûr, dit Hagrid, surpris que Harry ait posé la question. Il a donné sa démission à la première heure ce matin. Il a dit qu’il ne voulait pas prendre le risque que ça se reproduise.

Harry se releva d’un bond.

– Je vais aller le voir, dit-il à Ron et à Hermione.

– Mais s’il a démissionné ?

– Je ne crois pas qu’on puisse faire grand-chose…

– Ça m’est égal, je veux quand même le voir. Je vous retrouve ici.

La porte du bureau de Lupin était ouverte. Il avait presque fini de ranger ses affaires. L’aquarium vide du strangulot était posé à côté de sa vieille valise ouverte. Lupin était penché sur son bureau et ne releva la tête qu’en entendant Harry frapper à la porte.

– Je vous ai vu arriver, dit Lupin avec un sourire.

Il montra le morceau de parchemin sur lequel il était resté penché : c’était la carte du Maraudeur.

– Je viens de voir Hagrid, dit Harry. Il m’a dit que vous aviez démissionné. C’est vrai ?