Выбрать главу

"Tu veux connaître mon plan ?" dit Draco. "Voilà mon plan. Je ne vais rien faire cette fois et comme ça la prochaine fois que les gens penseront que je fomente quelque chose, ils n'en seront pas certains."

"Euh..." dit le garçon en cinquième année. "Je ne pense pas que je te crois, ça n'a vraiment pas l'air assez fourbe pour être ça -"

"C'est ce qu'il veut que tu penses," dit la fille en cinquième année.

"Albus," dit Minerva d'un ton menaçant, "avez-vous planifié tout cela ?"

"Allons, si j'avais claqué des doigts sous la table, je ne te le dirais pas -"

La main tremblante du professeur de Défense fit retomber sa cuillère dans sa soupe.

"Comment ça, on vous a piégées ?" dit Millicent. Elles étaient toutes les deux assises sur le lit de Daphné après être venues là directement après le déjeuner dans la grande salle. "Avec mes yeux de voyante capables de voir à travers le Temps lui-même, je vous ai vues gagner."

Daphné fixa Millicent de ses yeux de simples mortels qui se trouvaient être fort plissés : "Ce garçon nous attendait."

"Ben ouais !" dit Millicent. "Tout le monde sait que vous faites la chasse aux brutes !"

"Hannah s'est prise un sortilège vraiment douloureux en plein visage," dit Daphné. "Elle a dû aller voir un guérisseur, Millicent ! En tant qu'amie, tu aurais dû me prévenir !"

"Écoute, Daphné, je te l'ai dit, -" la Serpentard s'interrompit, comme si elle essayait de se souvenir de quelque chose, puis elle dit : "je veux dire, je t'ai dit que ce que je vois doit se produire. Si j'essaie de le changer, si quiconque essaie de le changer, des choses vraiment terribles, atroces, pas bien, extrêmement mauvaises auront lieu. Et ensuite ça se produira quand même. Si je vois que tu vas te faire frapper, je ne peux pas te le dire parce que tu essaieras de l'éviter, et alors -" Millicent se tut.

"Et alors ?" dit Daphné d'un ton sceptique. "Par exemple, qu'est-ce qui se passe si je n'y vais tout simplement pas ?"

"Je ne sais pas !" dit Millicent. "Mais comparé à ça, se faire manger par des Moremplis ressemble probablement à une partie de plaisir !"

"Écoute, même moi je sais que les prophéties ne marchent pas comme ça," dit Daphné, puis elle marqua une pause. "En tout cas elles ne marchent pas comme ça dans les pièces de théâtre..." Il fallait convenir qu'il existait toutes sortes de tragédies ou essayer d'éviter la prophétie la déclenchait, ou d'autres où au contraire, le fait d'essayer de les suivre était la seule raison qui les faisait se produire. Mais il était possible de s'arranger pour que les prophéties se déroulent à votre avantage si vous étiez assez malin et si quelqu'un de suffisamment amoureux de vous pouvait prendre votre place, et avec assez d'efforts il était possible de carrément briser une prophétie... mais après tout, les voyantes des pièces ne se souvenaient jamais de ce qu'elles avaient vues...

Millicent dut remarquer l'hésitation de Daphné car elle commença à prendre un peu d'assurance. "Eh bien," dit Millicent d'une voix sèche, "ce n'est pas une pièce ! Écoute, je te dirai si je vois une bataille facile ou une bataille difficile. Mais c'est tout ce que je peux faire, tu comprends ? Et si je dis 'difficile', tu ne peux pas être absente ! Ou - ou -" les yeux de Millicent remontèrent dans ses orbites et elle entonna d'une voix creuse : "Ceux qui tentent de tromper leur destin connaîtrons des tristes et sombres fins -"

Le professeur Chourave secoua la tête, le visage pincé.

"Mais -" dit Susan. "Mais vous avez aidé Harry Potter cette fois-là -"

"Et l'on m'a clairement fait comprendre," dit le professeur Chourave d'une voix qui donnait l'impression que quelqu'un utilisait un sortilège de rétrécissement pour lui serrer la gorge, "que c'était le travail du professeur Rogue et pas le mien de faire régner l'ordre dans la maison Serpentard - mademoiselle Bones, s'il vous plaît, vous n'avez pas à faire ça si -"

"Si, je dois le faire," dit Susan avec tristesse. "Je suis une Poufsouffle, on doit être loyaux."

"Un parchemin mystérieux sous ton oreiller ?" dit Harry Potter en relevant les yeux dans le renfoncement où ils étaient assis et étudiaient. Les yeux verts du garçon se plissèrent. "Il ne venait pas du père noël ?"

Silence.

"Alors," dit Hermione, "je ne vais pas te poser de question, tu ne vas rien me dire et on va tous les deux faire comme si tu n'avais jamais dit ça et que je n'étais pas au courant -"

Susan s'approcha de la table dès que la fille plus âgée se retrouva seule et jeta un regard autour d'elle pour vérifier que personne dans la salle commune Poufsouffle ne regardait (comme sa tante le lui avait enseigné, de façon à ce qu'il ne soit pas évident qu'elle vérifiait).

"Hé, Susie," dit la Poufsouffle en septième année. "Est-ce que tu as déjà besoin de plus de -"

"Est-ce qu'on pourrait parler en privé un moment ?" dit Susan.

Jaime Astorga, Serpentard en septième année et jusqu'à récemment considéré comme un petit arriviste prometteur sur la scène des duettistes junior se tenait droit comme un piquet dans le bureau du professeur Rogue, dents serrées très fort et de la sueur dans le dos.

"Je me souviens clairement," dit le directeur de sa maison d'une voix traînante et pleine d'ironie, "vous avoir prévenu, ainsi que nombre d'entre vous ce matin même, qu'il y avait certaines filles de première année qui pourraient s'avérer agaçantes si un combattant se montrait imprudent et se permettait d'être pris par surprise."

Le professeur Rogue déambulait lentement autour de lui.

"Je -" dit Jaime alors que de la sueur perlait sur son front. Il savait à quel point c'était ridicule, à quel point c'était une excuse pathétique. "Monsieur, elles n'auraient pas dû être capables de -" une fille de première année n'aurait pas dû être capable de briser son Protego, peu importe le sortilège ancien qu'elle maniait - Greengrass avait dû recevoir de l'aide -

Mais il était très clair que son directeur de maison n'allait pas croire ça.

"Oh, je suis tout à fait d'accord," murmura Rogue d'un ton bas, emplit de menace. "Elles n'auraient pas dû. Je commence à me demander si M. Malfoy, quelles que soient ses manigances, n'a pas raison, Astorga. Ça ne peut qu'être mauvais pour la réputation de Serpentard si nos combattants, plutôt que de faire montre de leur force, perdent face à de petites filles !" la voix de Rogue avait monté d'un ton. "Il est heureux que vous ayez eu le bon goût d'être vaincu par une petite fille elle-même venue de Serpentard, sans quoi je vous aurais moi-même enlevé des points !"

Les poings de Jaime Astorga se contractèrent contre ses hanches mais il ne trouva rien à répondre.

Il fallut longtemps avant que Jaime Astorga soit autorisé à être excusé auprès de son directeur de maison.

Et ensuite, seuls les murs, le plancher et le plafond furent témoin du sourire de Severus Rogue.

Ce soir là, Draco reçut la visite de la chouette de son père, Tanaxu, qui n'était pas verte uniquement parce que les chouettes vertes n'existaient pas. Le mieux que Père avait pu trouver était une chouette aux ailes de l'argent le plus pur, aux yeux verts étincelants et au bec aussi pointu et cruel que les crocs d'un serpent. Le parchemin enroulé autour de la jambe de Tanaxu était court et allait droit au but :