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"Et ceci me concerne pour quelle raison ?" dit le professeur Quirrell en sirotant son thé.

"Oui, eh bien," dit Harry, "je vais juste ferme les yeux sur - oh, professeur Quirrell, arrêtez ça, vous avez comploté pour rétablir la réputation de Serpentard depuis au moins le premier vendredi de cette année."

Peut-être y avait-il eu l'ombre d'un sourire aux bords de ces lèvres fines et pâles, mais peut-être pas. "Je pense que la maison Serpentard finira par s'en tirer assez bien, M. Potter, quel que soit le sort réservé à cette fille. Mais je dois admettre que les perspectives actuelles ne sont pas favorables à votre jeune amie. Les brutes de deux maisons, nombre d'entre elles dotées de familles puissantes et bien entourées, voient Mlle Granger comme une menace contre leur réputation et comme un affront à leur fierté. Aussi puissant que soit ce motif de lui faire du mal, il ne tient pas la comparaison face à la jalousie brute des Gryffondor qui voient une étrangère obtenir les lauriers de l'héroïsme dont ils rêvent depuis l'enfance." Le sourire sur les lèvres du professeur Quirrell était maintenant certain, bien que léger. "Et il y a ceux de Serpentard qui entendent dire que le fantôme de Salazar Serpentard les a abandonnés en faveur d'une Sang-de-Bourbe. Je me demande si vous pouvez même concevoir, M. Potter, comment de tels gens peuvent réagir à cela ? Ceux qui n'y croient pas tueraient Mlle Granger avec joie pour lui faire payer cette insulte. Quant à ceux qui, au fond, dans quelque endroit secret de leur esprit, se demandent si ça ne pourrait pas être vrai... leur état panique intérieure est à peine envisageable." Le professeur Quirrell sirota calmement son thé. "Lorsque vous aurez plus d'expérience, M. Potter, vous verrez ce genre de conséquence avant l'exécution de vos plans. En l'état, vous êtes desservi par votre choix d'ignorer tous les aspects de la nature humaine que vous trouvez déplaisants."

Harry sirota son thé.

"Ah..." dit Harry. "Professeur Quirrell... aidez-moi ?"

"J'ai déjà offert mon aide à Mlle Granger," dit le professeur Quirrell, "dès que j'ai prévu ce qui allait se produire. Mon élève m'a dit en termes polis de ne pas me mêler de ses affaires. Non que je m'attende à ce qu'elle vous réponde autre chose. Comme je n'ai que peu à gagner ou à perdre dans cette affaire, je ne compte guère insister sur ce point." Le professeur de Défense haussa les épaules, sa tasse stable, tenue exactement comme il le fallait. "Ne vous inquiétez pas trop, M. Potter. Mlle Granger est entourée d'une effervescence émotionnelle mais elle est moins en danger que vous ne l'imaginez. Lorsque vous serez plus âgé, vous apprendrez qu'avant toute autre chose, la décision la plus courante qu'un individu prend est celle de ne rien faire."

L'enveloppe que le système Serpentard avait livrée à Daphné au déjeuner n'était pas signée, comme toujours ; le parchemin enclos indiquait une heure, un lieu et, simplement : "Difficile."

Ce n'était pas un problème pour Daphné. Ce qui l'inquiétait, c'était que Millicent n'avait semblé regarder ni Tracey ni elle de tout le déjeuner. Elle avait juste gardé ses yeux braqués vers son assiette et s'était contenté de manger. Daphné n'avait pu voir Millicent lever les yeux qu'une seule fois, vers la table Poufsouffle, avant de les rabaisser rapidement, même si elle avait été trop loin pour voir l'expression du visage de Millicent puisque cette dernière s'était assise très à l'écart de Tracey et Daphné.

Elle avait réfléchi à cela pendant le déjeuner, saisie par d'une nausée plus forte que tout ce qu'elle avait ressenti auparavant et qui l'avait poussée à arrêter de manger après avoir fini la moitié du premier plat.

Ce que je vois doit se produire... comparé à ça, se faire manger par des Moremplis ressemble à une partie de plaisir...

Ce ne fut pas une décision consciente, ça ne ressemblait en rien à ce que les Serpentard étaient censés faire, aucun bénéfice personnel ne fut soupesé.

Au lieu de ça -

Daphné dit à Hannah, à Susan et à tout le monde que son informateur l'avait prévenu que le prochain ennemi allait viser les Poufsouffle en particulier et qu'il avait l'intention de prendre le risque de subir le courroux des professeur, de vraiment faire mal à Hannah ou à Susan, genre sérieusement, et que ces deux là devraient rester à l'écart cette fois-ci;

Hannah avait accepté de rester à l'écart.

Susan avait -

"Qu'est-ce que tu fais là ?" s'écria le général Granger, bien ce fut une sorte de cri et de chuchotement mêlés.

Le visage rond de Susan ne changea pas d'expression, comme si la Poufsouffle avait soudain développé le genre d'air compassé que la mère de Daphné utilisait. "Je suis là, vraiment ?" dit Susan d'un ton calme.

"Tu avais dit que tu ne viendrai pas !"

"J'ai dit ça ?" dit Susan. Elle faisait tourner sa baguette d'une main, nonchalamment, appuyée contre le mur de pierre du couloir où elles attendaient, ses cheveux châtain-rouge toujours parfaitement disposés autour des bordures jaunes de ses robes de sorcière. "Je me demande pourquoi. Peut-être que je ne voulais pas que Hannah se fasse des idées. Loyauté Poufsouffle, tout ça."

"Si tu ne pars pas," dit le général Soleil, "j'ordonnerai une annulation de la mission et nous retournons toutes à nos devoirs, Mlle Bones !"

"Hé !" dit Lavande. "On n'a pas voté pour -"

"Ça me va," dit Susan, qui regardait fixement l'autre bout du couloir, là où il débouchait sur la grande pièce dallées où on leur avait dit qu'elles trouveraient la brute. "Je resterai là toute seule alors."

"Pourquoi -" dit Daphné. Elle avait le cœur au bord des lèvres. Si j'essaie de changer ça, si quiconque essaie de changer ça, des choses vraiment terribles, atroces, pas bien, extrêmement mauvaises se produiront. Et alors ça aura lieu quand même.... "Pourquoi est-ce que tu fais ça ?"

"Ça ne me ressemble pas," dit Susan. "Je sais. Mais -" elle haussa les épaules. "Les gens ne se ressemblent pas tout le temps, tu sais."

Elle plaidèrent.

Elles supplièrent.

Susan ne parlait même plus, elle ne faisait que regarder, attendre.

Daphné pleurait presque, elle continuait à se demander si elle était la cause de tout cela, si essayer de changer le destin avait empiré les choses -

"Daphné," dit Hermione d'une voix plus aiguë que d'habitude, "vas chercher un professeur. Cours."

Daphné pivota sur ses talons et partit à toute vitesse vers l'autre bout du couloir pierreux, puis elle comprit, se retourna et revint voir toutes les autres filles qui l'avaient regardée partir, sauf Susan, et Daphné, avec l'impression d'être sur le point de vomir, dit : "Je ne peux pas..."

"Quoi ?" dit Hermione.

"Parfois ça devient pire quand on essaie de lutter," dit Daphné. C'était ce qui arrivait parfois dans les pièces.

Hermione la regarda fixement puis dit : "Padma."

L'autre Serdaigle s'arracha sans discuter. Daphné la regarda partir, sachant que Padma ne courait pas aussi vite qu'elle, se demandant à présent si cela s'avérerait peut-être être la seule raison pour laquelle l'aide allait arriver trop tard...

"Les brutes sont là," dit Susan d'un ton laconique. "Oh, elles ont un otage."

Elles tournoyèrent de concert, regardèrent, et virent -

Trois brutes plus âgées qu'elles, les yeux de Daphné reconnurent Reese Belka, qui était un lieutenant de haut rang dans l'une des armées de septième année, Randolph Lee, qui était numéro deux du club de duel de Poudlard, et pire que tout, Robert Jugson III, en sixième année, dont le père était presque certainement un Mangemort.

Ils étaient tous les trois entourés de sortilèges de protection qui formaient des nuages bleus scintillants sous une surface de rubans d'autres couleurs et qui laissaient parfois voir des facettes externes, des boucliers à plusieurs couches, comme s'ils s'attendaient à se battre contre des duettistes expérimentés et qu'ils avaient fait les efforts adéquats pour s'y préparer.