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Les barrières noires à chaque extrémité du couloir étaient parties en fumée comme si une pression immense les avait vaporisées mais leur évaporation révéla des sorties scellées, bloquées par des lames empilées faites d'un métal noir qui semblait avoir été taché de sang ; et lorsque Tracey chanta "Lermarchand, Lamente, Lemarchand", une terrible lumière bleutée commença à filtrer entre et sous les lames de métal, les six paires de portes se refermèrent d'un grand coup et des brutes en robes blanches paniquées commencèrent à tambouriner dessus et à hurler.

Puis la baguette de Tracey fit un grand geste vers la gauche et elle s'écria : "Khornath !", puis derrière elle : "Slaaneth !", au-dessus d'elle : "Nurgolth !" puis, vers la droite : "TZINTCHI !"

Tracey s'interrompit et prit une profonde inspiration, Hermione retrouva alors sa voix et s'écria : "Arrête, Tracey, arrête-toi !"

Mais il y avait un grand et étrange sourire sur le visage de Tracey. Elle leva sa baguette encore plus haut et claqua des doigts une troisième fois ; et lorsqu'elle parla de nouveau, sous sa voix aiguë et féminine on crut entendre le murmure d'un chœur plus grave qui l'accompagnait.

"Ténèbre au-delà des ténèbres, plus profonde que la dernière obscurité.

Enterrée sous le flot du temps...

De ténèbre en ténèbre, ta voix fait écho au cœur du néant,

Ignorée de la mort, inconnue de la vie."

"Qu'est-ce que tu fabriques ?" glapit Parvati, et la Gryffondor tendit une main comme pour tirer la Serpentard vers elle, mais celle-ci commençait à s'éleva en l'air ; Daphné et Susan attrapèrent toutes deux le bras de Parvati en même temps et Daphné s'écria: "Non, on ne sait pas ce qui se passe quand le rituel est interrompu !"

"Ouais et qu'est-ce qui se passe s'il est ACCOMPLI ?" hurla Hermione, plus proche qu'elle ne l'avait jamais été d'une défaillance mentale complète.

Le visage de Susan était blanc comme de la craie et elle murmura : "Je suis désolée, Fol-Oeil..."

Et Tracey continua, son corps flottant de plus en plus haut, ses cheveux noirs fouettant l'air autour d'elle, portés par les vents froids.

"Toi qui connais la porte, qui es la porte, la clé et le gardien de la porte :

Je t'ordonne de lui ouvrir la voie et de manifester son pouvoir devant moi !"

Le couloir fut alors plongé dans un noir complot et un silence absolu absolu, si bien que seule Tracey pouvait être vue et entendue, comme si plus rien dans l'univers n'existait à part elle et la lumière qui l'éclairait, venue d'une source sans nom.

La fille lumineuse leva la main une dernière fois et avec une affreuse solennité appuya son pouce contre son majeur.

Et depuis les ténèbres Hermione regarda le visage de Tracey et vit que les yeux de la Serpentard avaient maintenant, à la nuance près, le vert des yeux de Harry Potter.

"Harry James Potter-Evans-Verres !

Harry James Potter-Evans-Verres !

HARRY JAMES POTTER-EVANS-VERRES !"

Il y eut un claquement de tonnerre, et alors -

Harry avait choisi une posture détendue, assit sur une petite chaise face à l'imposant bureau du directeur de Poudlard : une jambe posée sur son genoux, ses bras nonchalamment étendus sur les accoudoirs. Harry faisait de son mieux pour ignorer le son venu des appareils alentours, même s'il avait quelque difficultés à ignorer celui situé directement derrière lui et qui faisait le bruit d'une chouette hululant désespérément alors qu'on la fourrait dans une déchiqueteuse à bois.

"Harry," dit le vieux sorcier, assit derrière son bureau, la voix âgée et égale, ses yeux bleus perçants derrière ses scintillantes lunettes en demi-lune. Le directeur s'était habillé de robes d'un pourpre nocturne et non pas d'un noir formel mais toujours assez sombre pour approcher le sérieux le plus mortel selon la mode du monde des sorciers. "Es-tu... responsable de ce qui a eu lieu ?"

"Je ne peux nier que mon influence ait joué un rôle," dit Harry.

Le vieux sorcier ôta ses lunettes et se pencha pour regarder directement Harry, ses yeux bleus braqués vers les yeux verts. "Je te poserai une seule question," continua-t-il d'une voix plus basse. "Penses-tu que ce que tu as fait aujourd'hui était - convenable ?"

"Des brutes étaient là, et elles étaient arrivées dans ce couloir avec l'intention de faire du mal à Hermione Granger et aux sept autres enfants de première année," dit Harry d'une voix égale. "Si je ne suis pas trop jeune pour être la cible de jugements moraux, alors eux non plus. Non, directeur, ils ne méritaient pas de mourir. Mais ils méritaient d'être entièrement déshabillés et collés au plafond."

Le vieux sorcier remit ses lunettes. Pour la première fois depuis que Harry le connaissait, les mots semblaient manquer au directeur. "Merlin lui-même m'en soit témoin," dit Dumbledore, "je n'ai pas la plus vague idée de la façon dont je devrais réagir à cela."

"C'est plus ou moins l'effet que j'espérais produire," dit Harry. Il sentait qu'il aurait dû siffler un air gai, mais il n'avait malheureusement jamais appris à siffler de façon fiable.

"Je n'ai pas besoin de te demander qui est directement responsable," dit le directeur. "Seuls trois sorciers à Poudlard pourraient être assez puissants. Je n'y suis pour rien. Severus m'a assuré qu'il n'est pas impliqué. Et le troisième..." le directeur secoua la tête avec consternation. "Tu as prêté ta Cape au professeur de Défense, Harry. Je ne pense pas que ce soit sage. Car maintenant qu'il a échappé à la détection par de simples sortilèges, il sait certainement que c'est une Relique de la Mort - si, de fait, il ne l'a pas su à la seconde où il est entré en contact avec elle."

"Le professeur Quirrell avait déjà déduit que je possédais une cape d'invisibilité," dit Harry. "Et le connaissant, il a probablement deviné que c'est une Relique de la Mort. Mais dans ce cas, directeur, il se trouve que le professeur Quirrell était sous une des robes blanches dotées de voiles."

Il y eut un autre silence.

"Que c'est rusé," dit le directeur. Il s'enfonça dans son fauteuil et soupira. "J'ai discuté avec le professeur de Défense. Juste avant toi, à vrai dire. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Je lui ai expliqué que ce n'était pas là la politique approuvée par Poudlard en matière d'infractions aux règles en vigueur dans les couloirs et que je ne trouvais pas qu'il était convenable pour un professeur de Poudlard de faire ce qu'il avait fait."

"Et que le professeur Quirrell a-t-il répondu à cela ?" dit Harry, qui n'était en rien impressionné par les politiques actuelles de maintien des règles en vigueur dans les couloirs.

Le directeur avait l'air résigné. "Il a dit : Renvoyez-moi."

Harry parvint sans savoir comment à ne pas acclamer le professeur à voix haute.

Le directeur fronça les sourcils. "Mais pourquoi a-t-il fait cela, Harry ?"