Millicent avait alors eu l'air passablement effrayée et Hermione avait donc détendu ses poings serrés contre ses hanches, puis elle s'était calmée et avait pris le soin de dire qu'elle était heureuse que Millicent les aie aidées mais qu'elles étaient parfois tombées dans des pièges en suivant les instructions de celle-ci et que Hermione voulait vraiment savoir d'où les messages étaient vraiment venus.
Et Millicent avait dit d'une petite voix :
Mais, mais elle m'a dit qu'elle était voyante...
Hermione avait dit à Daphné de ne pas insister après que Millicent ait refusé de révéler sa source. Ce n'était juste s'était sentie très mal en voyant l'air effrayé de Millicent. Elle avait aussi eu la forte impression que si elles trouvaient la personne qui avait révélé des choses à Millicent, eh bien elles se retrouvaient juste le lendemain matin avec des enveloppes sous leur oreiller.
Elle commençait à ressentir le même désespoir que celui qu'elle avait ressenti avant la bataille qui avait précédé Noël en regardant le diagramme de Zabini, toutes ses lignes et ses rectangles colorés et... et elle ne comprit que maintenant ce que cela signifiait que ce soit Zabini qui lui ait montré ce diagramme.
Elle avait l'impression que même pour une Serdaigle, il était possible d'avoir une vie trop compliquée.
Hermione commença à monter une courte spirale de marches en marbre jaune qui émergeait d'un moyeu central, un "secret" mal gardé qui était en fait l'un des moyens les plus rapides de passer des donjons Serpentard à la tour Serdaigle mais que seules les sorcières pouvaient traverser (le fait que les filles en particulier aient besoin d'un moyen rapide de passer de Serdaigle à Serpentard et de Serpentard à Serdaigle laissait Hermione légèrement perplexe). Au sommet de l'escalier, maintenant qu'elle s'éloignait des locaux Serpentard et entrait dans le corps principal de Poudlard, Hermione s'arrêta et ôta la cape d'invisibilité de Harry.
Après que sa bourse ait avalé la cape, Hermione tourna à droite et commença à avancer le long d'une coursive de quelques mètres, gardant maintenant sous surveillance son environnement automatiquement, sans vraiment y penser, et ses yeux en mouvement perpétuel passèrent sur une alcôve ombragée -
(brève désorientation)
- puis une décharge de peur qui frappa son corps comme l'aurait fait un sortilège d'étourdissement, et elle découvrit que sans une pensée ni une décision consciente, sa baguette avait bondi dans sa main et pointait déjà vers...
...une cape noire si large et ondulante qu'il était impossible de dire si la silhouette qui s'y trouvait était celle d'un homme ou d'une femme, et au-dessus de la cape, un chapeau noir à larges bords ; et un brouillard noir qui semblait s'amonceler au-dessous et obscurcir le visage de celui qui ou de ce qui se trouvait derrière le brouillard.
"Rebonjour, Hermione," chuchota une voix sifflante située sous le chapeau et derrière le brouillard noir.
Le cœur de Hermione battait déjà à tout rompre dans sa poitrine, ses robes de sorcières étaient déjà humides de sueur et collaient à sa peau, elle pouvait déjà sentir le goût de la peur ; elle ne savait pas pourquoi elle était si soudainement emplie d'adrénaline mais sa main se resserra sur sa baguette. "Qui êtes-vous ?" demanda Hermione d'un ton autoritaire.
Le chapeau s'inclina légèrement ; la voix chuchotante, lorsqu'elle émergea du brouillard noir, était sèche comme de la poussière. "Le dernier allié," dit le chuchotement sifflant. "Celui qui répond enfin, quand aucun autre ne le fera. Je suis peut-être le seul véritable ami que tu aies dans tout Poudlard, Hermione. Car tu as maintenant découvert comment les autres sont restés silencieux lorsque tu t'es retrouvée dans le besoin -"
"Quel est votre nom ?"
La cape noire tourna légèrement de gauche à droite. Ça ne ressemblait pas à un haussement d'épaules mais ça en transmettait le sens. "C'est là l'énigme, jeune Serdaigle. Jusqu'à ce que tu la résolves, tu peux m'appeler comme tu le souhaites."
Hermione pouvait sentir que sa paume suait déjà et elle ressentit de la gratitude pour les lignes striées qui aidaient sa main à garder une prise stable sur le bois. "Eh bien, M. Incroyablement Suspect," dit Hermione, "que me voulez-vous ?"
"Ce n'est pas la bonne question," répondit le chuchotement du brouillard noir. "Tu devrais plutôt me demander ce je peux t'offrir à toi."
"Non," dit la jeune fille d'un ton assez calme, "franchement, je ne pense pas que je devrais vous demander ça."
Un gloussement aigu émergea du brouillard noir. "Pas du pouvoir," chuchota la voix, "ni des richesses, car te soucies peu de telles choses, n'est-ce pas, jeune Serdaigle ? Du savoir. C'est ce que je possède. Je sais ce qui se déroule dans cette école, tous les plans et les joueurs secrets, les réponses à toutes les énigmes. Je connais la raison derrière le froid que tu vois dans les yeux de Harry Potter. Je connais la véritable nature de la maladie mystérieuse du professeur Quirrell. Je sais qui Dumbledore craint vraiment."
"Tant mieux pour vous," dit Hermione Granger. "Mais savez-vous combien de coups de langues il faut pour arriver au centre chocolat d'une sucette Tootsie ?"
Le brouillard noir sembla s'assombrir légèrement et la voix sembla plus basse, comme déçue. "Alors tu n'es même pas seulement curieuse, jeune Serdaigle, de connaître les vérités qui se cachent derrière les mensonges ?"
"Cent quatre-vingt sept," dit-elle. "J'ai essayé de compter un jour." Sa main glissait presque sur sa baguette et elle avait les doigts fatigués, comme si elle l'avait tenue pendant plusieurs heures au lieu de plusieurs minutes.
La voix siffla : "Le professeur Rogue est secrètement un Mangemort."
Hermione faillit laisser tomber sa baguette."
"Ah," chuchota la voix, satisfaite. "Je pensais que cela pourrais t'intéresser. Donc, Hermione. Y a-t-il quoi que ce soit que tu désires savoir au sujet de tes ennemis ou de ceux que tu appelles tes amis ?"
Elle leva les yeux vers le brouillard noir qui surplombait l'immense cape en essayant frénétiquement de mettre de l'ordre dans ses pensées. Le professeur Rogue était un Mangemort ? Qui lui dirait une chose pareille, pourquoi, qu'est-ce qui se passait ? "C'est -" dit Hermione. Sa voix tremblait. "C'est extrêmement sérieux si c'est vrai. Pourquoi le dire à moi et pas au directeur ?"
"Dumbledore n'a rien fait pour arrêter Rogue," chuchota le brouillard noir. "Tu l'as vu, Hermione. La pourriture de Poudlard commence à son sommet. Tout ce qui ne va pas dans cette école commence avec le directeur fou. Toi seule a osé le dire haut et fort - et c'est pour cela que je te parle."
"Et avez-vous aussi parlé à Harry Potter alors ?" dit Hermione en gardant sa voix aussi stable que possible. Si c'était ça le fantôme qui aidait Harry -