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Le brouillard noir s'assombrit, s'éclaircit, comme un non de la tête. "Harry Potter m'effraie," chuchota-t-il. "La froideur de son regard et les ténèbres qui grandissent derrière celui-ci m'effraient. Harry Potter est un tueur et tous ceux qui lui font obstacle vont mourir. Même toi, Hermione Granger. Si tu oses t'opposer vraiment à lui, alors les ténèbres derrière son regard sortiront et te détruiront. Cela, je le sais."

"Alors vous ne savez pas la moitié de ce que vous prétendez savoir," dit Hermione d'une voix un peu plus ferme. "Moi aussi, j'ai peur de Harry. Mais pas à cause de ce qu'il pourrait me faire. À cause de ce qu'il pourrait faire pour me protéger -"

"Faux." Le chuchotement était direct, dur, comme s'il ne comportait pas la possibilité d'un rejet. "Harry Potter finira par se retourner contre toi, Hermione, lorsque les ténèbres l'auront entièrement pris. Il ne versera pas une larme, il ne le remarquera même pas, le jour où ses pas t'écraseront enfin."

"Doublement faux !" dit-elle en élevant la voix même si des frissons descendaient le long de son échine. L'une des paroles de Harry lui revint : "Que penses-tu savoir, au juste, et comment crois-tu que tu le sais ?"

"Le temps -" la voix sembla se reprendre. "Le temps d'en parler viendra plus tard. Pour l'instant, pour aujourd'hui, Harry Potter n'est en effet pas ton ennemi. Et pourtant tu cours un terrible danger."

"Ça, je veux bien le croire," dit Hermione Granger. Elle souhaitait désespérément faire passer sa baguette à son autre main car elle avait l'impression de devoir saisir son bras juste pour le garder levé ; sa tête la faisait souffrir comme si elle avait regardé le brouillard noir pendant des jours ; elle ne savait pas comment elle s'était épuisée si vite.

"Lucius Malfoy t'a remarqué, Hermione." Le chuchotement avait monté d'un cran, il avait pris un timbre, un ton d'inquiétude audible. "Tu as humilié la maison Serpentard, tu as vaincu son fils au combat. Même avant cela, tu étais une gêne pour tous ceux du camp des Mangemort, car tu es née-Moldue et possèdes pourtant des capacités magiques supérieures à celles de n'importe quel Sang Pur. Et tu commences maintenant à être connue, à être observée par le monde extérieur. Lucius Malfoy cherche à t'écraser, Hermione, à te faire mal, peut-être même à te tuer, et il a les moyens de le faire !" Le chuchotement était devenu pressant.

Il y eut un silence.

"Ce sera tout ?" dit Hermione. Si elle avait été l'ex-colonel Zabini ou Harry Potter, elle aurait probablement posé des questions intelligentes afin d'obtenir plus d'informations, mais son esprit était ralenti, fatigué. Il fallait vraiment qu'elle parte de là et qu'elle aille s'allonger un moment.

"Tu ne me crois pas," dit le chuchotement, à présent plus doux et plus triste. "Pourquoi pas, Hermione. J'essaie de t'aider."

Hermione fit un pas en arrière pour s'éloigner de l'alcôve ombragée.

"Pourquoi pas, Hermione ?" exigea la voix, redevenue un sifflement. "Tu me dois cela ! Dis-moi, et alors -" la voix s'interrompit et recommença, plus basse. "Et alors tu pourras partir, je suppose. Seulement dis-moi... pourquoi..."

Peut-être n'aurait-elle pas dû répondre ; peut-être aurait-elle dû juste se retourner et fuir, ou encore mieux, commencer par lancer une barrière prismatique et courir ensuite en hurlant à s'en percer les poumons ; mais la note de douleur sincère dans la voix la saisit et elle répondit.

"Parce que vous avez l'air incroyablement sombre et suspect," dit Hermione en gardant un ton poli et en maintenant sa baguette pointée vers l'immense cape noire et le brouillard sans visage.

"C'est tout ?" dit la voix, incrédule. Elle semblait imprégnée de tristesse. "J'attendais mieux de toi, Hermione. Une Serdaigle telle que toi, la plus intelligente à faire l'honneur de sa présence à Poudlard depuis une génération, devrait sûrement savoir que les apparences peuvent être trompeuses."

"Oh, je sais bien," dit Hermione. Elle fit un pas de plus en arrière, ses doigts fatigués resserrés sur la baguette. "Mais ce que les gens oublient parfois, c'est que même si les apparences peuvent être trompeuses, elles ne le sont généralement pas."

Il y eut un silence.

"C'est toi qui es intelligente," dit la voix, puis le brouillard s'évapora et ne dissimula plus rien ; Hermione vit le visage qui se trouvait en-dessous et le reconnaître envoya une décharge d'adrénaline et de terreur à travers son corps -

(brève désorientation)

- puis une décharge de peur qui frappa son corps comme l'aurait fait un sortilège d'étourdissement, et elle découvrit que sans une pensée ni une décision consciente, sa baguette avait bondi dans sa main et pointait déjà vers...

...une dame scintillante, sa longue robe blanche ondulante comme agitée de vents invisibles, on ne pouvait voir ni ses mains ni ses pieds, son visage était caché par un voile blanc et elle irradiait de lumière, pas comme un fantôme, pas transparente, juste entourée d'une douce lumière blanche.

Hermione regarda la douce apparition, bouche bée, en se demandant pourquoi son cœur tambourinait déjà dans sa poitrine et pourquoi elle se sentait aussi effrayée.

"Rebonjour, Hermione." Le chuchotement bienveillant émanait de la lueur blanche derrière le voile. "J'ai été envoyée pour vous aider, aussi ne soyez pas effrayée. Je vous servirai en toutes choses, car vous, ma Dame, êtes promise au plus merveilleux des destins..."

...

...

...

*Chapter 78*: Prélude à Compromis Tabous : Tricherie

NdT : Voilà ! Désolé pour ce retard d'une journée, je viens de rentrer de vacances et je n'ai pas pu le publier hier !

Nous étions le samedi 4 avril 1992.

M. et Mme Davis semblaient plutôt nerveux, assis dans un partie assez spéciale des gradins du stade de Quidditch de Poudlard - bien qu'aujourd'hui les bancs rembourrés ne donnaient pas sur des balais volants mais sur un immense carré fait d'une matière semblable à du parchemin : une immensité blanche et vide qui allait bientôt projeter l'image vacillante d'herbe et de soldats. Pour l'instant, elle ne montrait que le reflet de la couleur gris terne du ciel nuageux (qui semblait assez orageux, mais les sorciers-météo avaient promis que la pluie ne tomberait pas avant la nuit).

Il était d'ordinaire traditionnel à Poudlard que les simples parents se doivent de Rester à L'écart pour exactement les même raisons qui poussent à interdire aux enfants d'entrer dans la cuisine et de se mêler des affaires du cuisinier. La seule cause possible à une rencontre parent-professeur aurait été qu'un professeur trouve qu'un parent ne rentrait pas assez dans le moule. Des circonstances exceptionnelles étaient requises pour que ce soit l'administration de Poudlard qui aie le sentiment d'avoir à se justifier auprès de vous. La plupart du temps et dans le cas général, l'administration de Poudlard était soutenue par huit cent ans d'une éminente Histoire et vous ne l'étiez pas.

C'est donc avec une certaine trépidation que M. et Mme Davis avaient insisté pour avoir une audience avec la directrice adjointe, le professeur McGonagall. Il leur était difficile de se sentir suffisamment indigné alors qu'ils se confrontaient à la même digne sorcière qui, douze ans et quatre mois plus tôt, leur avaient donné à chacun deux semaine de retenue après les avoir surpris dans l'acte de concevoir Tracey.

Cela dit, M. et Mme Davis avaient retrouvé beaucoup de courage en agitant furieusement un exemplaire du Chicaneur dont le gros titre disait, d'un texte gras et de couleur vive afin que tout le monde puisse bien le voir :

PACTES AVEC POTTER ?