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"Bien sûr," répondit-elle. "Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ?"

"Parce que..." dit Harry. "Je veux dire... toi et moi n'avons pas... pendant les derniers jours... "

La ferme, suggéra un composant interne de Harry qui semblait avoir été récemment alloué à la résolution des problèmes liés à Hermione.

Cette dernière ne semblait de toute façon pas lui prêter une attention particulière. Elle regarda juste son assiette, puis, au bout environ dix secondes d'un silence gêné, elle commença à manger ses tranches de tomate, l'une après l'autre, sans s'interrompre.

Harry détourna les yeux de Hermione et commença à manger une part de tarte qui, comme il le découvrait à l'instant, venait de se matérialiser dans son assiette.

"Donc !" dit soudain Hermione Granger après avoir silencieusement expédié quasiment tout le contenu de son assiette. "Il se passe quelque chose aujourd'hui ?"

"Euh..." dit Harry. Il regarda autour de lui avec désespoir comme à la recherche d'une chose-se-passant qu'il aurait pu utiliser comme chair à conversation.

Et il fut donc le premier à les voir et à pointer du doigt vers eux sans dire un mot, même si le crescendo soudain de murmures qui traversa la grande salle révéla que de nombreux autres les avaient aussi vus.

La teinte distinctement cramoisi des robes aurait été reconnaissable n'importe où, mais le cerveau de Harry mit quand même quelques instants à remettre les visages. Un homme au visage pseudo-asiatique, solennel, et aujourd'hui plutôt sinistre. Un homme dont le regard perçant balayait la salle, ses longs cheveux noirs attachés dans son dos en queue de cheval. Un homme fin, pâle et mal rasé, avec un visage si inexpressif qu'on l'aurait cru de pierre. Harry mit un moment à remettre les visages et à se souvenir des noms, de ce lointain jour de janvier où le Détraqueur était venu à Poudlard : Komodo, Butnaru, Goryanof.

"Un trio d'Aurors ?" dit étrange d'une voix étrangement joyeuse. "Eh bien, je me demande ce qu'ils font ici."

Dumbledore était lui aussi avec eux, l'air plus inquiet que Harry ne l'avait jamais vu ; et après quelques instants d'immobilité pendant lesquels les yeux du sorcier parcoururent la grande salle et que les élèves murmurèrent par-dessus leurs assiettes, il pointa le doigt...

...droit vers Harry.

"Oh, quoi maintenant," marmonna Harry. Ses pensées étaient bien plus paniquées et il se demandait avec désespoir si quiconque était parvenu à le relier à l'intrusion à Azkaban. Il regarda la table d'honneur en essayant de rendre son coup d'œil nonchalant et se rendit compte que le professeur Quirrell était introuvable ce matin...

Les Aurors s'approchèrent de lui à grands pas vifs, Auror Goryanof depuis l'autre côté de la table Serdaigle comme pour bloquer toute fuite dans cette direction, Aurors Komodo et Butnaru depuis le flanc de Harry, et le directeur sur les talons de Komodo.

Toutes les conversations s'était figées en un silence absolu.

Les Aurors s'approchèrent de la place de Harry et l'encerclèrent sur trois côtés.

"Oui ?" dit Harry aussi normalement que possible. "Qu'y a-t-il ?"

"Hermione Granger," dit Auror Komodo d'une voix sans timbre, "vous êtes en état d'arrestation pour avoir tenté d'assassiner Draco Malfoy."

*Chapter 79*: Compromis Tabous, pt 1

"Hermione Granger," dit l'Auror Komodo d'une voix sans timbre, "vous êtes en état d'arrestation pour avoir tenté d'assassiner Draco Malfoy."

Les mots chutèrent dans l'esprit de Harry et brisèrent ses pensées en un milliers d'éclats d'incrédulité. Le choc causé par l'adrénaline causa tant de confusion que...

"Elle..." dit-il. "Elle... Elle ne... QUOI ?"

Les Aurors ne faisaient pas attention à lui. Komodo parla de nouveau, toujours de cette voix fade. "M. Malfoy a repris conscience à Ste Mangouste et vous a nommé, vous, Hermione Granger, comme son agresseur. Il a répété ces accusations sous l'effet de deux gouttes de Veritaserum. Le sortilège de refroidissement sanguin que vous lancé sur M. Malfoy l'aurait tué s'il n'avait pas été trouvé et soigné, et il nous faut supposer que vous saviez que ce sortilège est fatal. Vous êtes donc inculpée d'un crime sérieux : je vous arrête pour tentative de meurtre. Vous serez mise sous garde du ministère et interrogée sous l'effet de trois gouttes de Veritaserum..."

"Vous êtes dingues ?" les mots jaillirent de la bouche de Harry alors qu'il se levait violemment de la table Serdaigle, un instant avant que la main de l'Auror Butnaru ne se pose avec force sur son épaule. Harry l'ignora. "Vous essayez d'arrêter Hermione Granger, la plus gentille fille de Serdaigle, elle aide les Poufsouffles à faire leurs devoirs, elle mourrait plutôt que d'essayer de tuer qui que ce soit..."

Le visage de Hermione s'était effondré. "Je l'ai fait," chuchota-t-elle. "C'était moi."

Un autre rocher immense tomba sur les pensées de Harry, broya leur fragile structure, fit tomber des fragments de compréhension en poussière.

Le visage de Dumbledore semblait avoir vieilli de plusieurs décennies en quelques secondes. "Pourquoi, Mlle Granger ?", dit-il d'une voix qui dépassait à peine le niveau du murmure. "Pourquoi feriez-vous un chose pareille ?"

"Je," dit Hermione, "je, je suis... Désolée... Je ne sais pas pourquoi j'ai..." Elle sembla s'effondrer sur elle-même, sa voix n'était plus que des sanglots, et les seuls mots qu'on put comprendre furent : "Je pensais... L'ai tué... Désolée..."

Et Harry aurait dû dire quelque chose, faire quelque chose, bondir de son siège, étourdir les trois Aurors, trouver quelque chose d'incroyablement intelligent à faire ensuite, mais les fragments par deux fois brisés de ses pensées ne pouvaient plus rien produire. La main de Butnaru ramena gentiment mais fermement Harry sur son banc et Harry se retrouva coincé là comme s'il y avait été collé. Il essaya de se saisir de sa baguette pour lancer un Finite mais elle ne voulait pas sortir de sa poche. Les trois Aurors et Dumbledore escortèrent Hermione hors de la grande salle au milieu d'une tempête naissante de cris de protestations et les portes commencèrent à se refermer derrière eux – plus rien n'avait de sens, l'irréalité avait atteint son apogée, comme s'il avait été transporté dans un monde parallèle, l'esprit de Harry revint alors en un éclair à un autre jour de confusion, et dans un acte d'inspiration désespérée il comprit enfin ce que les jumeaux Weasleys avaient fait à Rita Skeeter. Sa voix s'éleva, devenue un cri : "HERMIONE CE N'ÉTAIT PAS TOI ON T'À LANCÉ UN SORT DE FAUX SOUVENIRS !"

Mais les portes s'étaient déjà refermées.

Minerva n'aurait pas pu rester immobile. Elle marchait de long en large dans le bureau du directeur, s'attendant à demi consciemment à ce que Severus ou Harry lui disent d'arrêter et de s'asseoir, mais ni le maître des potions ni le Survivant ne semblaient très préoccupés par elle et leurs regards à tous les deux étaient concentrés sur Albus Dumbledore, qui venait d'émerger de la cheminée. Il y avait des sons environnants mais personne ne les entendait. Severus semblait plus détaché que jamais, assis dans une petite chaise rembourrée située à côté du bureau du directeur. Le vieux sorcier s'élevait, terrible et droit, à côté du feu encore allumé, vêtu d'une robe de nuit sans lune, irradiant de pouvoir et de désarroi. Toutes les pensées de Minerva étaient faite de confusion et d'horreur pure. Harry Potter était assis sur un tabouret de bois, les doigts rivés au siège, et ses yeux étaient faits de furie et de glace.