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À six heures et trente-trois minutes du matin, Quirinus Quirrell avait appelé Ste Mangouste par cheminette depuis son propre bureau pour y faire immédiatement récupérer Draco Malfoy. Le professeur Quirrell avait trouvé M. Malfoy dans la salle des trophées de Poudlard, à l'article de la mort, victime des effets prolongés d'un sortilège de refroidissement sanguin qui avait lentement abaissé la température de son corps. Le professeur Quirrell avait immédiatement dissipé le charme, avait lancé des sortilèges stabilisants sur M. Malfoy et l'avait fait léviter jusqu'à son bureau afin de l'envoyer à Ste Mangouste par cheminette pour que son traitement s'y poursuive ; Après cela, le professeur Quirrell avait informé le directeur, mentionnant brièvement les faits avant de disparaître dans la cheminette : les Aurors, avisés par Ste Mangouste, avaient requis sa présence afin qu'il soit questionné.

Il était clair que l'intention derrière le sortilège de refroidissement sanguin avait été de tuer Draco Malfoy si lentement que les systèmes de sécurité de Poudlard, réglés pour détecter les blessures, ne se déclenchent pas. Interrogé par les Aurors, le professeur Quirrell leur avait dit qu'il avait lancé plusieurs sortilèges de surveillance sur Draco Malfoy après son retour des vacances de Yule. Il avait lancé ces sortilèges de surveillance car il avait appris l'existence d'une personne qui possédait un motif de faire du mal à M. Malfoy. Le professeur Quirrell avait refusé d'identifier cette personne. Les sortilèges de surveillances lancés par le professeur avaient été déclenchés lorsque la santé de M. Malfoy était tombée en-dessous d'un certain niveau plutôt qu'à cause de changements soudains et avait donc alerté le professeur Quirrell avait que M. Malfoy ne meure.

Deux gouttes de Veritaserum, suffisantes pour empêcher M. Malfoy d'omettre tout qualificatif de ses déclarations, qu'il soit mélioratif ou péjoratif, avaient révélées que ce dernier avait – légalement selon les lois des maisons Nobles, illégalement selon les règles de Poudlard – provoqué Hermione Granger en duel. M. Malfoy avait gagné le duel mais avait alors, en partant, été attaqué dans le dos par Mlle Granger qui lui avait lancé un sortilège d'étourdissement. M. Malfoy ignorait tout de ce qui s'était passé ensuite.

Trois gouttes de Veritaserum, qui l'avaient forcée à spontanément fournir toute information en rapport avec l'affaire, avaient permises de voir Hermione Granger confesser qu'elle avait étourdit M. Malfoy par derrière et avait alors, sur un coup de colère, lancé le sortilège de refroidissement sanguin à son encontre avec l'intention de le tuer assez lentement pour échapper à toute détection par les systèmes de sécurité de Poudlard dont elle avait appris le fonctionnement en lisant Poudlard : Une Histoire. Elle avait été horrifiée par son acte en se réveillant le lendemain matin mais n'avait dit à personne ce qu'elle avait fait, croyant que M. Malfoy était déjà mort – comme il l'aurait certainement été au bout de sept heures si la magie de son propre corps n'avait pas résisté aux effets du sortilège de refroidissement sanguin.

"Son procès," dit Albus Dumbledore, "est prévu pour demain, midi."

"Quoi ?" les mots jaillirent de Harry Potter. Le Survivant ne se leva pas de sa chaise mais Minerva vit les doigts de ce dernier blanchir lorsqu'ils agrippèrent le tabouret de bois sur lequel il était assis. "C'est de la folie ! On ne peut pas faire une enquête de police en vingt-quatre heures..."

Le maître des potions éleva la voix. "Nous ne sommes pas en Angleterre moldue, M. Potter !" Le visage de Severus était aussi inexpressif que d'habitude mais le mordant de ses mots était acéré. "Les Aurors ont une accusation sous Veritaserum et une confession sous Veritaserum. De leur point de vue, cette enquête est terminée."

"Pas tout à fait," dit Dumbledore au moment où Harry sembla être sur le point d'exploser. "J'ai insisté auprès d'Amelia afin que cette affaire soit l'objet d'un examen des plus approfondis. Malheureusement, comme le funeste duel s'est déroulé à minuit..."

"Duel supposé," dit Harry d'un ton brusque.

"Comme le duel supposé était à minuit – oui Harry, tu as tout à fait raison – il est hors de portée de tout Retourneur de Temps..."

"Supposément aussi," dit le Survivant avec froideur. "Et assez étrangement, puisque la présumée coupable de meurtre ignore l'existence des Retourneur de Temps. J'espère qu'un Auror invisible a été envoyé dans le passé aussi loin que possible afin d'observer..."

Dumbledore inclina la tête. "J'y ai été moi-même, Harry, au moment où je l'ai appris. Mais lorsque j'ai atteint la salle des trophées, M. Malfoy était déjà inconscient et Mlle Granger était partie..."

"Non," dit Harry Potter. "Vous avez atteint la salle des trophées et avez vu Draco inconscient. C'est tout ce que vous avez observé, M. le directeur. Vous n'avez pas vu Hermione dans la salle, pas plus que vous ne l'avez vue partir. Distinguons les observations des inférences." Le visage du garçon se tourna vers elle. "Imperius, Oubliettes, Sortilège de faux souvenirs, Légilimancie. Professeur McGonagall, ais-je omis un sortilège affectant l'esprit qui aurait pu pousser Hermione à faire ça ou à lui faire croire qu'elle l'a fait ?"

"Le sortilège de confusion," dit-elle. Et elle n'avait jamais étudié les arts noirs, mais elle savait... "ainsi que certains rituels noirs. Mais aucun d'entre eux ne pourrait être réalisé à Poudlard sans provoquer d'alarme."

Le garçon hocha la tête. Ses yeux s'adressaient toujours directement à elle. "Lesquels de ces sortilèges peuvent être détectés ? Lesquels les Aurors essaieraient-ils de détecter ?"

"Le sortilège de confusion s'estomperait au bout de quelques heures," dit-elle après avoir rassemblé ses pensées pendant quelques instants. "Mlle Granger se souviendrait de l'Imperius. Oubliettes ne peut être détecté par aucun moyen connu, mais seul un professeur aurait pu lancer ce sortilège sur un élève sans provoquer d'alerte dans les systèmes de sécurité de Poudlard. La Légilimancie... ne peut être détectée que par un autre Legilimens, il me semble..."

"J'ai demandé à ce que Mlle Granger soit examinée par le Legilimens de la cour," dit Dumbledore. "L'examen a montré..."

"Faisons-nous confiance à cet homme ?" dit Harry.

"À cette femme," dit Dumbledore. "Sophie McJorgenson, dont je me souviens comme d'une honnête élève de Serdaigle, et elle liée par un vœu indéfaisable à révéler sincèrement ce qu'elle a vu..."

"Quelqu'un d'autre aurait-il pu se polynectarer en elle ?" dit Harry Potter, interrompant de nouveau. "Qu'avez-vous observé, M. le directeur ?"

Albus dit d'un ton grave, "une personne qui ressemblait à Mme McJorgenson nous a dit qu'un seul Legilimens avait légèrement touché l'esprit de Mlle Granger il y a plusieurs mois. Cela date de janvier, Harry, lorsque j'ai communiqué avec Mlle Granger au sujet d'un certain Détraqueur. Cela était attendu, mais ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est le reste de ce que Sophie a découvert." Le vieux sorcier pivota et regarda dans le feu de cheminette, laissant les flammes oranges se refléter sur son visage. "Comme tu l'as dit, Harry, un sortilèges de faux souvenirs constitue une possibilité ; lorsqu'ils sont parfaitement lancés, ils sont indistinguables de véritables souvenirs..."

"Cela ne me surprend pas," interrompit Harry. "Les études ont montré que les souvenirs humains sont plus ou moins réécris à chaque fois que l'on se les remémore..."

"Harry," dit doucement Minerva, et la bouche de Harry se referma d'un coup sec.

Le vieux sorcier continua "… mais un sortilège de faux souvenirs d'une telle qualité demande autant de temps qu'il en faut pour créer un véritable souvenir. Créer un souvenir détaillé de dix minutes exige dix minutes d'efforts. Et selon le Legilimens de la cour," le visage d'Albus semblait maintenant encore plus fatigué et ridé qu'avant, "Mlle Granger est obsédée par M. Malfoy depuis le jour où Severus... lui a crié dessus. Elle a songé à comment M. Malfoy pourrait être en lice avec le professeur Rogue, comment il pourrait se préparer à faire du mal à elle et à Harry, elle l'a imaginé pendant des heures, tous les jours... il serait impossible de créer de faux souvenirs d'une durée aussi longue."