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"L'apparence de la folie..." murmura doucement Severus, comme s'il se parlait à lui-même. "Cela pourrait-il être naturel ? Non, c'est trop désastreux pour être un pur accident ; trop utile à quelqu'un, je n'en doute pas. Une drogue moldue, peut-être ? Mais cela ne suffirait pas... la folie de Mlle Granger devrait être guidée..."

"Ah !" dit soudain Harry. "J'ai compris. Le premier sortilège de faux souvenirs a été lancé sur Hermione après que le professeur Rogue lui ait crié dessus et lui montrait, disons, que Draco et le professeur Rogue complotaient dans le but de la tuer. La nuit dernière, le faux souvenir a été enlevé par un sortilège d'Oubliettes, laissant derrière les souvenirs de sa fixation sans raison apparente sur Draco, et au même moment, lui et Draco ont reçu de faux souvenirs du duel."

Minerva cilla de surprise. Elle n'aurait pas pensé à cette possibilité en mille ans de réflexion.

Le maître de des potions fronçait pensivement les yeux, comme absorbé. "La réaction à un sortilège de faux souvenirs est difficile à prédire, M. Potter, sans Légilimancie. Le sujet ne réagit pas toujours comme prévu lorsqu'il se souvient pour la première fois du faux souvenir. Cela aurait été un stratagème risqué. Mais j'imagine que c'est l'un des moyens que le professeur Quirrell aurait pu employer."

"Le professeur Quirrell ?" dit Harry. "Quel motif pourrait-il avoir pour..."

Le maître des potions dit sèchement : "Le professeur de Défense est toujours un suspect, M. Potter. Vous remarquerez cette tendance, avec le temps."

Albus leva un main, demandant le silence, et leurs têtes se tournèrent pour le regarder. "Mais dans ce cas, il y a un autre suspect," dit doucement Albus. "Voldemort."

Le plus mortel des mots imprononçables sembla faire écho à travers la pièce et oblitérer la chaleur des flammes oranges du foyer.

"J'ignore," dit lentement le vieux sorcier, "je ne sais que trop peu des méthodes par lesquelles Voldemort compte atteindre l'immortalité. Je crois qu'il s'est mis en quête de ces livres avant que je ne le fasse. Tout ce que j'ai pu trouver, ce sont d'anciennes légendes, éparpillés entre trop de volumes pour qu'il puisse tous les subtiliser. Mais trouver la vérité entre plusieurs histoires constitue aussi l'un des arts sorciers, et je me suis efforcé d'y parvenir. Il y a un sacrifice humain, un meurtre ; de cela, je suis certain. Commis du sang le plus froid, la victime morte d'horreur. Et de vieilles, de très vieilles légendes de sorciers possédés, commettant des actes fous, se clamant être des Seigneur des Ténèbres qu'on croyait vaincus ; et il y a souvent un appareil possédé par ce Seigneur des Ténèbres que le sorcier manie..." Albus regarda Harry, les yeux anciens scrutant les pupilles plus jeunes. "Harry, je pense – mais tu diras que ce n'est qu'une inférence – que commettre un meurtre sépare l'âme en deux. Que par un rituel de l'horreur la plus sombre, le fragment d'âme arraché est enchaîné à ce monde. À un objet matériel appartenant à ce monde. Et qui doit être ou qui devient alors un artefact chargé de puissance."

Horcruxe. Le terrible mot fit écho dans l'esprit de Minerva, même s'il semblait que – pour une raison qu'elle ignorait – Albus se refusait à prononcer ce mot devant Harry.

"Et par conséquent," conclut doucement le vieux sorcier," le reste de l'âme est liée à cette partie enchaînée et demeure ici alors que son corps a été détruit. Je pense que ce serait une existence triste et douloureuse, plus vile que celle d'un esprit, plus vile que celle du pire des fantômes..." Les yeux du vieux sorcier étaient fixés sur ceux de Harry, qui le regardait en retour en plissant les yeux. "Il faudrait du temps pour que cette âme mutilée récupère un semblant de vie. Je crois que c'est pour cela que nous avons eu ce sursis de dix ans, que c'est pour cela que Voldemort n'est pas encore revenu. Mais à force... ce revenant pourrait devenir capable de s'élever à nouveau." Le vieux sorcier s'exprimait avec une précision sinistre. "Il est clair, selon les histoires, que les Seigneur des Ténèbres qui revinrent en possédant le corps d'un autre étaient maîtres d'une magie inférieure à celles qu'ils avaient jadis connue. Je ne pense pas que Voldemort se satisfera de cela. Il choisirait un autre moyen de revivre. Mais Voldemort était plus Serpentard que Salazar, il se saisissait de la moindre opportunité. Il utiliserait cet état piteux, il utiliserait sa capacité à prendre possession d'un autre s'il avait une raison de le faire. S'il pouvait bénéficier de... l'explicable furie d'un autre." La voix d'Albus n'était presque plus qu'un murmure. "Je soupçonne que c'est cela qui est arrivé à Mlle Granger."

La gorge de Minerva devint très sèche. "Il est ici," hoqueta-t-elle. "Ici, à Poudlard..."

Puis elle se tut, car la raison pour laquelle Voldemort était venu à Poudlard...

Le vieux sorcier ne la regarda que brièvement et dit, toujours de ce murmure : "Je suis navré Minerva, tu avais raison."

La voix de Harry était tranchante. "Raison à quel sujet ?"

"Son meilleur moyen de revivre," dit Dumbledore avec gravité. "La voie qu'il désire le plus, par laquelle il s'élèverait à nouveau, plus fort et plus terrible que jamais auparavant. Elle est gardée ici, dans ce château..."

"Excusez-moi," dit poliment Harry. "Est-ce que vous êtes stupide ?"

"Harry," dit-elle, mais voix était dénuée de force.

"Je veux dire, peut-être que vous n'avez pas remarqué, M. le directeur, mais ce château est plein D'ENFANTS..."

"Je n'avais pas le choix !" mugit Dumbledore. Les yeux bleus étincelaient à présent sous les verres en demi-lune. "Je ne la possède pas, cette chose que Voldemort désire. Elle appartient à un autre et elle est maintenue ici avec son consentement ! J'ai demandé si elle pouvait être gardée au département des mystères. Mais il ne l'a pas permis – il a dit qu'elle devait être dans l'enceinte de Poudlard, sous la protection de ses Fondateurs -" Dumbledore se passa une main se le front." Non," continua le vieux sorcier d'une voix plus basse. "Je ne peux pas lui transmettre le blâme. Il a raison. Cette chose contient trop de pouvoir, trop de choses désirée par les hommes. J'ai reconnu que le piège devait être tendu derrière les murs de Poudlard, là où mon pouvoir réside." Le vieux sorcier inclina la tête. "Je savais que Voldemort parviendrait à se faufiler jusqu'ici et je comptais le prendre au piège. Je ne pensais pas – je ne rêvais pas – qu'il s'éterniserait dans une forteresse ennemie un instant de plus que nécessaire."

"Mais ," dit Severus, assez perplexe, "que le Seigneur des Ténèbres pourrait-il avoir à gagner en tuant le seul descendant de Lucius ?"

"Remarque d'ordre pratique," dit Harry Potter, un tranchant acéré dans la voix. "Les motifs de la personne qui est derrière tout cela, quelle qu'elle soit, ne sont pas le problème principal. Notre principale priorité pour l'instant est qu'un élève innocent de Poudlard a des problèmes !"

Les yeux verts se braquèrent sur le bleu lorsque Albus Dumbledore rendit son regard au Survivant...