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"Mon plan," dit Harry, "est d'aller voir la salle des trophées ou le supposé duel a eu lieu et de voir si je peux découvrir quoi que ce soit d'anormal. Si vous pouviez dire aux Aurors sur l'enquête de me laisser passer..."

"Quels Aurors sur l'enquête ?" dit Severus d'une voix sans timbre.

Harry Potter prit une profonde inspiration, la laissa lentement s'échapper, puis parla de nouveau. "Dans les livres policiers, un crime met généralement plus d'une journée à être résolu, mais vingt-quatre heures représentent – non, trente heures représentent mille huit cent minutes. Et je peux songer à au moins un autre endroit important où chercher des indices – même si ce devra être fait par quelqu'un qui peut se rendre dans le dortoir des filles de Serdaigle. Lorsque Hermione se battait contre les brutes, elle trouvait des mots sous son oreiller chaque matin qui lui disaient où aller..."

"Albus..." gronda Minerva.

"Je ne les ai pas envoyées," dit le vieux sorcier. Ses sourcils blancs s'étaient élevés sous le coup de la surprise. "J'ignorais tout de cela. Pensez-vous qu'on se jouait d'elle, Harry ?"

"C'est une possibilité," dit-il. "D'autant plus que vous ne connaissez pas encore une autre pièce puzzle." La voix de Harry baissa d'un ton et devint plus intense. "M. le directeur, vous savez déjà que j'ai obtenu la cape d'invisibilité de mon père par quelqu'un qui a laissé un mot sous mon oreiller en disant que c'était un cadeau de Noël en avance. Je pense que nous devons supposer que c'est la même personne qui laissait des mots sous l'oreiller de Hermione..."

"Harry," dit le vieux sorcier, et il hésita l'espace d'un instant. "Te rendre la cape de ton père ne semble pas être le fait d'un ennemi..."

"Écoutez," dit Harry Potter avec une note d'urgence dans la voix. "Ce que vous ignorez c'est qu'après que Bellatrix Black se soit échappée d'Azkaban, j'ai trouvé un autre mot sous mon oreiller, signé 'Père Noël', qui me disait qu'il avait entendu dire que vous m'enfermiez à Poudlard et qu'il me donnait une issue vers l'institut des sorcières de Salem, aux États-Unis. Le mot état accompagné d'un jeu de carte dont le roi de cœur est censé être un Portoloin..."

"M. Potter !" s'écria le professeur McGonagall, elle avait parlé sans même y songer. "Cela pourrait très bien être une tentative d'enlèvement ! Vous auriez dû..."

"Oui, professeur, j'ai réagi de façon sensée", dit le garçon d'un ton égal. "Au vu des circonstances, j'ai réagi de façon sensée. J'en ai parlé au professeur Quirrell. Et selon le professeur Quirrell, ce Portoloin va quelque part à Londres – il n'est définitivement pas assez puissant pour être un Portoloin international. Il demeure possible que la personne qui m'a envoyé le mot soit honnête et que cet endroit à Londres ne soit qu'une gare intermédiaire." Le garçon fouilla dans ses robes et en sortit un jeu de cartes ainsi qu'un papier plié. "Je vous fais confiance pour ne pas débarquer arme au poing – je veux dire baguette au poing – juste au cas où l'émetteur serait un de mes alliés ou un des vôtres. Mais si c'est un piège, je propose que nous le déclenchions maintenant. Et qui que soit cette personne, prenez-la vivante afin que nous puissions la présenter au Magenmagot. Je ne saurais trop insister sur ce point."

Severus se leva de sa chaise, l'air résolu, et s'avança vers Harry. "J'aurais besoin de l'un de vos cheveux pour le Polynectar, M. Potter..."

"Ne soyons pas hâtifs !" dit Albus. "Nous n'avons pas encore examiné les mots envoyés à Mlle Granger ; peut-être n'y aura-t-il aucune ressemblance. Severus, pourriez-vous vous rendre dans son dortoir et voir si vous pouvez les trouver ?"

Harry Potter, debout afin d'offrir au maître des potions un meilleur accès au fatras de ses cheveux, venait d'élever les sourcils. "Vous pensez que deux personne différentes se promènent dans Poudlard en laissant des mots sous des oreillers ?"

Severus eut un bref rire sardonique au moment où sa main s'avança et arracha un cheveux qui fut bientôt précautionneusement enrobé de soie. "C'est tout à fait possible. S'il y a quelque chose que j'ai appris à mon poste de directeur de Serpentard, c'est l'absurdité des pagailles qui émergent lorsque sont présents plus d'un comploteur et plus d'un complot. Mais M. le directeur... je pense que M. Potter a raison et que je devrais suivre ce Portoloin et voir où il mène."

Albus hésita puis hocha la tête avec réticence. "Dans ce cas, je te parlerai avant que tu y ailles."

Alors même que Harry Potter quittait la pièce pour mener sa propre enquête, Severus pivota sur ses talons et avança vers le bocal de poudre de cheminette à une vitesse telle que sa cape s'éleva à sa traîne. "Je vais prendre du Polynectar brut, ajouter le cheveu et partir. M. le directeur, pourriez-vous rester ici pour -"

"Albus," dit Minerva, surprise par la stabilité de la propre voix, "est-ce vous qui avez laissé ces mots sous l'oreiller de M. Potter ?"

La main de Severus s'arrêta un instant avant de lancer la poudre dans le feu.

Dumbledore hocha la tête à l'intention de McGonagall mais son sourire était un peu creux. "Tu ne me connais que trop bien, ma chère."

"Et j'imagine que le Portoloin mène à un foyer accueillant où M. Potter aurait été gardé à l'abri jusqu'à ce que vous veniez le récupérer et le ramener à Poudlard ?" Sa voix était serrée – c'était raisonnable, elle ne pouvait pas le nier, mais cela lui semblait pourtant un peu cruel.

"Cela aurait dépendu des circonstances," dit doucement le vieux sorcier. "Si Harry en était arrivé là... je l'aurais peut-être laissé profiter de son évasion pendant un moment. Mieux valait savoir où il allait et s'assurer que ce soit un endroit sûr, peuplé d'amis..."

"Et dire," continua le professeur McGonagall, "que j'avais pensé à réprimander M. Potter pour ne pas nous avoir fait part de ce fait important ! À lui reprocher de ne pas avoir le bon sens de nous faire confiance !" Sa voix avait monté d'un cran. "J'imagine que je sauterai cette leçon !"

Severus regardait fixement le directeur en plissant les yeux. "Et les mots à Mlle Granger..."

"Le professeur de Défense, très probablement," dit le vieux sorcier. "Mais...ce n'est qu'une supposition."

"J'irai les chercher," dit Severus. "Et je suppose que je commencerai ensuite à chercher Vous-Savez-Qui." Il fronça brièvement les sourcils. "Une tâche pour laquelle je ne sais absolument pas par où commencer. Connaîtriez-vous des magies permettant de trouver une âme, M. le directeur ?"

La salle de cours divination était éclairée par la lumière rouge tamisée de milles petits feux où brûlaient milles encens différents, si bien que si vous aviez cherché à savoir, en un mot, à quoi cette pièce ressemblait, la réponse aurait été : à de la fumée (en supposant que vous vous seriez fatigué à regarder quoi que ce soit alors que votre nez menaçait de surchauffer et de mourir). Si votre regard pouvait percer ces vapeurs humides, vous verriez une petite pièce encombrée où quarante fauteuils rembourrés, la plupart d'entre eux inusités, étaient amassés autour d'un petit espace ouvert au centre de la pièce où une trappe circulaire attendait que vous vous évadiez.

"Le sinistre !" dit le professeur Trelawney d'une voix chevrotante en jetant un œil dans la tasse à thé de George Weasley. "Le sinistre ! C'est un signe de mort ! Une personne que tu connais, George – quelqu'un que tu connais va mourir ! Et bientôt – oui, ce sera très bientôt, je pense – à moins bien sûr que ce ne soit plus tard -"

Fred et George songèrent que cela aurait été bien plus effrayant si elle n'avait pas dit la même chose à tous les autres élèves de leur cours de Divination. À ce stade, ils écoutaient à peine ; toutes leurs pensées étaient concentrés sur le désastre d'aujourd'hui...