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"Tu ne les devras qu'en sortant de Poudlard," dit le vieux sorcier depuis son perchoir. "Mais j'ai peur que Lord Malfoy n'ait certains droits sur toi avant ce terme."

Lucius Malfoy demeurait immobile et regardait Harry, les sourcils froncés. "Qui est-elle pour vous, alors ? Qu'est-elle pour vous, pour que vous soyez prêt à payer autant dans le but de l'épargner ?"

"Mon amie," dit doucement le garçon.

Les yeux de Lucius Malfoy se plissèrent. "Selon le rapport que j'ai reçu, vous ne pouvez pas lancer le Patronus, et Dumbledore le sait. Le pouvoir d'un seul Détraqueur a failli vous tuer. Vous n'oseriez pas vous approcher d'Azkaban en personne..."

"C'était en janvier," dit Harry. "Nous sommes en avril."

Les yeux de Lucius Malfoy demeurèrent froids et calculateurs. "Vous prétendez pouvoir détruire Azkaban et Dumbledore prétend le croire."

Harry ne répondit pas.

L'homme aux cheveux blancs se détourna légèrement vers le centre du demi-cercle comme pour s'adresser aux étages supérieurs du Magenmagot. "Je retire mon offre !" cria Lord Malfoy. "Je n'accepterai pas la dette de la maison Potter en paiement, pas même pour cent mille Gallions ! La dette de sang que la fille doit à la maison Malfoy tient !"

De nouveau un rugissement de voix. "Déshonorant !" s'écria quelqu'un. "Vous reconnaissez votre dette envers la maison Potter et pourtant vous..." puis cette voix se tut abruptement.

"Je reconnais la dette, mais je ne suis pas strictement obligé par la loi de l'accepter en annulation de l'autre," dit Lucius Malfoy avec un lugubre sourire. "Cette fille ne fait pas partie de la maison Potter ; la dette que je dois à cette maison n'est pas sienne. Quant au déshonneur..." Lucius Malfoy s'interrompit. "Quant à la grave honte que je ressens au sujet de mon ingratitude envers les Potter qui ont tant fait pour moi..." Lucius Malfoy inclina la tête. "Puissent mes ancêtres me pardonner."

"Eh bien, mon garçon ?" dit l'homme balafré assis à la droite de Lord Malfoy. "Vas donc, et détruis Azkaban !"

"J'aimerais voir ça," dit une autre voix. "Vendrez-vous des tickets pour le spectacle ?"

Il va sans dire que Harry ne choisit pas cet instant pour abandonner.

Cette fille ne fait pas partie de la maison Potter...

À vrai dire, il avait vu la solution à ce dilemme presque instantanément.

Il aurait peut-être mis plus longtemps s'il n'avait pas récemment surpris plusieurs conversations entre des filles de Serdaigle plus âgées et lu un certain nombre d'articles du Chicaneur.

Il avait néanmoins du mal à l'accepter.

C'est ridicule dit une partie de Harry qui venait de se surnommer le Vérificateur de Cohérence Interne. Nos actes sont complètement incohérents. D'abord tu ressens moins de réticence émotionnelle à risquer ta VIE et à probablement MOURIR pour Hermione que de te séparer d'un tas d'or stupide. Et maintenant tu rechignes juste à te marier ?

ERREUR SYSTÈME.

Tu sais quoi ? Dit le Vérificateur de Cohérence Interne, tu es stupide.

Je n'ai pas dit non, songea Harry. Je disais juste ERREUR SYSTÈME.

Je vote pour qu'on détruise Azkaban, dit Gryffondor. Ça devra être fait de toute façon.

Vraiment, vraiment stupide, dit le Vérificateur de Cohérence Interne. Oh, et puis merde, je prends le contrôle de notre corps.

Le garçon prit une profonde inspiration, ouvrit la bouche...

À ce stade, Harry Potter avait entièrement oublié l'existence du professeur McGonagall, qui était resté assise pendant tout ce temps et avait subi un certain nombre d'intéressants changements d'expression faciale que Harry n'avait pas regardés parce qu'il était distrait. Il aurait été trop dur de dire que Harry l'avait oubliée parce qu'il ne la voyait pas comme un PJ. Il aurait pu être plus généreux de dire que le professeur McGonagall n'était une solution potentielle à aucun de ses problèmes actuels et qu'elle ne faisait donc pas partie de l'univers.

Donc Harry, qui à ce stade avait une bonne dose d'adrénaline dans le sang, sursauta de façon assez visible lorsque le professeur McGonagall dont les yeux étincelaient maintenant d'un espoir impossible et dont les joues étaient couvertes de larmes à moitié sèches bondit et s'écria : "Avec moi, M. Potter !" et qui sans attendre de réponse descendit quatre à quatre les marches des escaliers qui menaient à la plate-forme inférieure où attendait une chaise de métal noir.

Il mit un moment à le faire, mais Harry courut après elle, même s'il mit plus longtemps qu'elle à atteindre l'étage le plus bas après qu'elle ait sauté au-dessus de la dernière moitié des marches d'un mouvement étrangement félin et qu'elle ait atterrit alors que le trio d'Aurors à l'air abasourdi pointait déjà ses baguettes vers elle.

"Mlle Granger !" s'écria le professeur McGonagall. "Pouvez-vous parler ?"

Comme pour le professeur McGonagall, on pouvait d'une certaine façon dire que Harry avait oublié l'existence de Hermione Granger, car il avait incliné son cou en arrière pour regarder vers le haut plutôt que vers le bas et parce qu'il ne l'avait considérée comme une solution à aucun de ses problèmes actuels. Quoi qu'il fut loin d'être de certain, et il n'était même pas probable du tout, que la situation eut été améliorée de quelque façon que ce soit si Harry s'était souvenu de regarder Hermione ou de penser à ce qu'elle devait ressentir.

Harry atteint le bas des escaliers et vit Hermione de pied en cap...

Sans y penser, sans pouvoir même s'en empêcher, Harry ferma les yeux. Mais il avait vu.

Ses robes autour de son cou, inondées de larmes.

Le façon dont elle avait détourné les yeux à sa vue.

Et l'œil du souvenir et de l'empathie, qu'on ne pouvait jamais refermer, qui ne pouvait pas détourner le regard, sut que Hermione venait de raconter la pire honte de sa vie face aux nobles d'Angleterre magique, face au professeur McGonagall, face à Dumbledore et à Harry ; et qu'elle avait été condamnée à Azkaban, où elle serait exposée aux ténèbres, au froid et à ses pires souvenirs jusqu'à devenir folle et à mourir ; et qu'elle avait ensuite entendu que Harry allait perdre tout son argent et s'endetter pour la sauver et qu'il allait peut-être même sacrifier sa vie

avec le Détraqueur quelques pas à peine derrière elle

elle n'avait rien dit...

"O-oui," murmura la voix de Hermione Granger. "Je p-peux parler."

Harry rouvrit les yeux et vit son visage qui le regardait à présent. Ce visage ne communiquait rien qui puisse laisser comprendre ce qu'il pensait que Hermione ressentait, car les visages ne pouvaient rien dire d'aussi compliqué, et tout ce que les muscles faciaux pouvaient faire, c'était de se contorsionner et de se nouer.

"H-H-Harry, j-je suis tellement, je suis tellement..."

"La ferme," suggéra Harry.

"d-d-désolée..."

"Si tu ne m'avais pas rencontré dans le train tu n'aurais aucun ennui à l'heure qu'il est. Alors la ferme," dit Harry Potter.

"Arrêtez de vous comporter comme des idiots, tous les deux," dit le professeur McGonagall de son ferme accent écossais (il était étrange de constater à quel point l'accent aidait). "M. Potter, tendez votre baguette pour que les doigts de Mlle Granger puissent la toucher. Mlle Granger, répétez après moi. Sur ma vie et ma magie..."

Harry fit ce qu'on lui avait dit et avança sa baguette afin qu'elle touche les doigts de Hermione, puis la faible voix de cette dernière dit : "Sur ma vie et ma magie..."

"Je jure de servir la maison Potter..." dit le professeur McGonagall.