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Et Hermione dit, sans attendre d'instructions supplémentaire, les mots s'écoulant d'elle à toute vitesse : "Je jure de servir la maison Potter, d'obéir à son maître ou à sa maîtresse, de me tenir à leur droite, de combattre selon leurs ordres et de les suivre où ils iront jusqu'au jour de ma mort."

Tous ces mots avaient été déballés dans une expiration désespérée, avant que Harry ne puisse penser ou dire quoi que ce soit, au cas où il aurait été assez fou pour interrompre.

"M. Potter, répétez ces mots," dit le professeur McGonagall. "Moi, Harry, héritier et dernier descendant des Potter, accepte que vous me serviez jusqu'à la fin du monde et de sa magie."

Harry prit une profonde inspiration et dit : "Moi, Harry, héritier et dernier descendant des Potter, accepte que vous me serviez jusqu'à la fin du monde et de sa magie."

"C'est fait," dit le professeur McGonagall. "Bien joué."

Harry leva les yeux et vit que tout le Magenmagot, dont il avait oublié l'existence, les regardait fixement.

Puis Minerva McGonagall qui, bien qu'elle n'en ait pas toujours l'air, était directrice de Gryffondor, leva les yeux vers l'endroit où Lucius Malfoy se tenait, et elle lui dit, face à tout le Magenmagot : "Je regrette chaque point que je t'ai donné en Métamorphose, espèce de vil petit vers."

Quoi que Lucius ait été sur le point de répondre, cela fut réduit au silence par un coup du court bâton dans la main de Dumbledore. "Ahem !" dit le vieux sorcier sur son podium de pierre noire. "Cette séance a déjà duré un certain temps et si elle ne s'achève pas bientôt, certains pourraient manquer leur déjeuner. La loi en la matière est claire. Vous avez déjà voté sur les termes de l'échange, et Lord Malfoy ne peut légalement le décliner. Comme nous avons de beaucoup dépassé le temps qui nous est alloué et en accord avec la dernière décision des survivants du quatre-vingt huitième Magenmagot, je lève la séance."

Le vieux sorcier frappa trois fois de son bâton de pierre.

"Idiots !" s'écria Lucius Malfoy. Les cheveux blancs se secouaient autant que si un vent les avait agités et le visage en-dessous était rendu pâle par la furie. "Vous pensez pouvoir vous en tirer avec ce que vous avez fait aujourd'hui ? Vous pensez que cette fille peut essayer de tuer mon fils et s'en sortir sans dommages ?"

La femme-crapaud au maquillage rose dont Harry ne pouvait se remémorer le nom se leva de son siège. "Allons, mais bien sûr que non," dit-elle avec un sourire écœurant. "Après tout, cette fille est toujours une meurtrière, et je pense que le ministère s'intéressera de très près à ses actes – il semble fort peu sage qu'on l'autorise à déambuler dans les rues, après tout..."

Harry en eut assez.

Sans finir d'écouter, il pivota sur ses talons et marcha à grands pas vers...

L'horreur que seul lui pouvait vraiment voir, l'absence de couleur et d'espace, la blessure dans le monde au-dessus de laquelle flottait une cape en lambeaux ; des plus imparfaitement gardée par un écureuil à l'éclat lunaire et par un moineau d'argent voltigeant.

Son côté obscur avait lui aussi remarqué, lorsqu'il avait parcouru l'intégralité de la pièce à la recherche de toute chose pouvant être utilisée comme arme, que l'ennemi avait été assez sot pour mettre un Détraqueur en présence de Harry. C'était bel et bien une arme puissante, mais une que Harry manierait peut-être mieux que ses supposés maîtres. Après tout, Azkaban avait un jour vu Harry dire à douze Détraqueurs de faire volte-face et de partir, et ils étaient partis.

Les Détraqueurs sont la Mort et le Patronus marche en ayant des pensées heureuses au lieu de penser à la Mort.

Si la théorie de Harry était correcte, cette phrase seule était tout ce qui était nécessaire pour faire éclater les Patronus des Aurors comme des bulles de savon et s'assurer que personne à portée d'oreille ne pourrait en lancer un autre.

Je vais annuler les Patronus et empêcher d'autres Patronus d'être lancés. Puis mon Détraqueur, plus rapide que n'importe quel balais volant, va Embrasser tous ceux ici qui ont voté pour envoyer une fille de douze ans à Azkaban.

Dire cela pour mettre en place les attentes et patienter jusqu'à ce que les gens comprennent et rient. Puis dire la fatale vérité, et lorsque les Patronus des Aurors se seraient volatilisés, confirmant les dires de Harry, alors soit l'anticipation que les autres auraient au sujet du vide sans esprit soit les menaces de destruction de Harry pousseraient le Détraqueur à obéir. Ceux qui avaient cherché à faire des compromis avec les ténèbres seraient consumés par elle.

C'était l'autre solution que son côté obscur avait inventée.

Ignorant les halètements de surprises qui s'élevaient derrière lui, Harry passa entre les deux Patronus et s'avança à un unique pas de la Mort. Sa peur, qui n'était plus entravée, jaillit autour de lui comme un tourbillon, comme s'il venait de mettre le pied à côté du siphon d'une baignoire géante dont on aurait été en train de vider l'eau ; mais sans les faux Patronus pour obscurcir la nature de leur interaction, Harry pouvait atteindre le Détraqueur autant que celui-ci pouvait l'atteindre lui. Il regarda droit dans le vide attracteur et...

la Terre au milieu des étoiles

tous son triomphe d'avoir sauvé Hermione

un jour, la réalité dont tu es une ombre cessera d'exister

Harry se saisit de toutes les émotions argentées qui alimentaient son Patronus, les poussa vers le Détraqueur, s'attendit à ce que l'ombre de la Mort le fuie...

...et tout en faisant cela, il leva les mains et s'écria : "BOUH !"

Le vide battit vivement en retraite jusqu'à être acculé contre la pierre noire.

Un silence mortel emplissait la salle.

Harry se détourna du néant vide et leva les yeux vers l'endroit où se tenait la femme-crapaud. Elle était pâle sous son maquillage rose et sa bouche s'ouvrait et se fermait comme celle d'un poisson.

"Je vous fais cette seule offre," dit le Survivant. "Je n'apprends jamais que vous avez interféré avec moi ou les miens. Et vous n'apprenez jamais pourquoi le monstre mangeur d'âme intuable a peur de moi. Maintenant asseyez-vous et fermez-la."

La femme-crapaud retomba sur son banc sans un mot.

Harry leva les yeux encore plus haut.

"Une devinette, Lord Malfoy !" s'écria le Survivant à travers la Très Ancienne Chambre. "Je sais que vous n'étiez pas à Serdaigle, mais essayez quand même de répondre à celle-là ! Qu'est-ce qui détruit des Seigneur des Ténèbres, fait peur aux Détraqueurs et vous doit soixante mille Gallions ?"

L'espace d'un instant, Lord Malfoy se tint là, les yeux légèrement écarquillés ; puis son visage retomba à un mépris calme et sa réponse fut fraîche et maîtrisée : "Me menacez-vous ouvertement, M. Potter ?"

"Je ne vous menace pas," dit le Survivant. "Je vous fais peur. Il y a une différence."

"Assez, M. Potter," dit le professeur McGonagall. "Nous allons déjà être assez en retard pour le cours de Métamorphose de cet après-midi. Et revenez ici, vous terrifiez encore ce pauvre Détraqueur." Elle se tourna vers les Aurors. "M. Kleiner, si vous voulez bien !"

Harry revint jusqu'à eux et l'Auror à qui on avait parlé s'avança, appuya un court bâton de métal noir sur la chaise de métal noir et marmonna un inaudible mot révocatoire.

Les chaînes glissèrent aussi souplement qu'elles étaient venues, Hermione se releva de sa chaise aussi rapidement qu'elle en était capable, courut et tituba à moitié de quelques pas.

Harry tendit les bras...

...Hermione bondit et tomba à moitié dans les bras du professeur McGonagall en commençant à sangloter de façon hystérique.

Hhmpf, dit une voix à l'intérieur de Harry. Je pensais qu'on l'avait mérité, celle là.