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"Et si cela échoue à vous convaincre, Mlle Granger, considérez aussi que M. Potter, ne serait-ce qu'aujourd'hui à l'heure du déjeuner, a menacé Lucius Malfoy, Albus Dumbledore et l'intégralité du Magenmagot, juste parce qu'il est incapable de réfléchir lorsque quelque chose menace de vous arracher à lui. N'avez-vous pas peur de ce qu'il fera ensuite ?"

Cela se tenait. De façon terrible. De façon atroce, épouvantable.

Cela se tenait trop bien...

Elle n'aurait pas pu décrire avec des mots ce qui déclencha la compréhension, à moins que ce ne soit la simple pression que le professeur de Défense exerçait sur elle.

Si le professeur de Défense était derrière tout ça – alors le professeur Quirrell avait fait tout ça juste pour l'écarter du chemin tracé par les plans qu'il avait concernant Harry.

Sans décision conscience elle déplaça son centre de gravité vers son autre jambe et écarta son corps du professeur de Défense...

"Donc vous pensez que je suis le responsable ?" dit le professeur Quirrell. Sa voix fut un peu triste lorsqu'il dit cela et le cœur de Hermione s'arrêta presque lorsqu'elle l'entendit. "J'imagine que je ne peux pas vous en vouloir. Je suis le professeur de Défense de Poudlard après tout. Mais Mlle Granger, même en supposant que je suis votre ennemi, le bon sens devrait quand même vous dire de vous écarter de moi très vite. Vous ne pouvez pas utiliser le sortilège de la Mort, la bonne tactique est donc de Transplaner au loin. Cela ne me dérange pas d'être le méchant de votre imagination si cela rend les choses plus claires. Quittez Poudlard, et laissez-moi à ceux qui peuvent s'occuper de moi. J'arrangerai votre transport par une famille de bonne réputation et M. Potter saura me blâmer si vous n'arrivez pas entière."

"Je..." elle avait froid, l'air de la nuit rafraîchissait sa peau, à moins qu'il ne fut rafraîchi par elle. "Je dois y penser..."

Le professeur Quirrell secoua la tête. "Non, Mlle Granger. Je mettrai du temps à arranger votre départ et j'ai moins de temps que vous ne le pensez. Cette décision sera peut-être douloureuse mais elle ne doit pas être ambiguë ; il y a beaucoup de poids sur cette balance, mais il est n'est pas équitablement réparti. Je dois savoir ce soir si vous comptez partir."

Et si non...

Le professeur de Défense la mettait-il en garde ? Que si elle ne partait pas il frapperait de nouveau ?

Pourquoi était-ce si important, que le professeur Quirrell voulait-il faire de Harry ?

Hermione Granger, je serai moins subtil que les vieux sorciers le sont habituellement et je vous annonce catégoriquement que vous ne pouvez pas imaginer à quel point les choses pourraient mal tourner si les événements qui gravitent autour de Harry Potter prenaient un mauvais détour.

Le plus puissant sorcier du monde lui avait dit cela en lui parlant de l'importance qu'il y avait à ce qu'elle ne cesse pas d'être l'amie de Harry.

Hermione déglutit, elle chancela un peu, debout sur le balcon de pierre d'un château magique. La mortelle absurdité de la situation sembla soudain s'élever et la saisir à la gorge, des filles de douze ans ne devraient pas être en danger, ne devraient pas penser à de telles choses, et Maman lui dirait de S'ENFUIR, et son père aurait une crise cardiaque s'il savait seulement les questions auxquelles elle faisait face.

Et elle sut alors, comme Harry et Dumbledore avaient essayé de la mettre en garde, que tout ce qu'elle avait toujours cru sur la condition d'héroïne avait été erroné. Qu'il n'y avait rien de tel que des héros à l'extérieur des histoires. Seulement un horrible danger, être arrêtée par des Aurors, mise en cellule à côté de Détraqueurs, de la douleur, et de la peur et...

"Mlle Granger ?" dit le professeur de Défense.

Elle ne dit rien. Tous les mots étaient bloqués dans sa gorge.

"Il me faut une décision, Mlle Granger."

Elle garda sa mâchoire coincée et ne laissa aucun mot sortir.

Le professeur de Défense finit par soupirer. Lentement la lumière blanche disparut et lentement la porte derrière s'ouvrit, si bien qu'il fut de nouveau une silhouette noire détourée par l'ouverture. "Bonne nuit, Mlle Granger," dit-il, puis il lui tourna le dos et partit vers Poudlard.

Il lui fallut un moment pour que sa respiration ralentisse. Quoi qu'il se soit produit ici, cette nuit, cela ne ressemblait en rien à une victoire. Elle s'était battu si fort pour ne pas dire oui face à la pression du professeur de Défense, et elle ne savait même pas si ça avait été la bonne décision.

Puis elle revint à son tour vers la lumière et commença à monter les escaliers vers son dortoir.

Les autres filles étaient probablement déjà endormies, elles ne la regardaient pas plus qu'elles ne détourneraient les yeux...

Elle sentit les larmes couler et cette fois elle n'essaya pas de les arrêter.

*Chapter 85*: Compromis Tabous, Après coup 3: Distance

[NdT : Reprise de la traduction après 10 mois d'interruption ! Les parutions devraient être rapides avec un minimum de 1 chapitre tous les 4 jours jusqu'au chapitre 96 (le dernier paru en anglais). Si vous avez oublié ce qui est en train de se passer, relire les chapitres 80 et 81 vous donnera les événements principaux, mais 82-84 sont aussi importants.]

Ce chapitre a été en grande partie revu le 16 décembre 2012. Le changement principal commence à mi-chemin – cherchez le mot "trivial" pour le trouver. [NdT : ce chapitre a été traduit après l'application du changement mentionné]

Lent et ardu, le long escalier qui menait jusqu'au sommet de Serdaigle. De l'intérieur, il semblait monter en ligne droite, mais on pouvait voir de l'extérieur qu'il devait en toute logique monter en spirale. On ne pouvait atteindre le sommet de la tour Serdaigle qu'en suivant cette ascension, sans prendre de raccourci, une marche de pierre après l'autre ; elles défilaient sous les chaussures de Harry, poussées par ses jambes de plus en plus fatiguées.

Il s'était assuré de la sécurité de Hermione jusqu'à ce qu'elle se couche.

Puis il était demeuré dans la salle commune de Serdaigle suffisamment longtemps pour récolter quelques signatures qui pourraient par la suite être utiles à Hermione. Peu d'élèves avaient signé ; les sorciers n'avaient pas été entraînées à penser selon la méthode scientifique Moldue du prouves-le ou tais-toi, aussi appelée prends un risque et fais une prédiction ou arrêtes de prétendre que tu crois à ta théorie. La plupart d'entre eux n'avaient rien trouvé d'incongru à l'idée d'être trop nerveux pour signer un contrat disant que Hermione se réservait le droit de les faire payer jusqu'à la fin de leurs vies s'ils avaient eu tort tout en affichant ouvertement leur confiance en sa culpabilité. Mais le simple fait d'avoir demandé ces signatures constituerait une démonstration suffisante, après révélation de la vérité, si jamais quelqu'un soupçonnait à nouveau Hermione d'agissements obscurs. Au moins, elle n'aurait pas à traverser cette épreuve deux fois.

Harry avait ensuite rapidement quitté la salle commune car tous les sentiments cléments et généreux qu'il avait ressentis à force de raisonnement s'étaient faits de plus en plus difficile à garder en tête. Il songeait parfois que la séparation la plus profonde de sa personnalité n'avait rien à voir avec son côté obscur mais qu'il s'agissait plutôt de la division entre le Harry altruiste et clément du Raisonnement Abstrait et le Harry frustré et en colère du Moment Présent.