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Il y avait une étrange sensation de lourdeur dans la poitrine de Harry. Il s'était demandé exactement ce que signifiait le fait que Lily Potter avait essayé de lancer le sortilège de la mort sur Lord Voldemort dans son dernier souffle. Mais c'était sûrement pardonnable, sûrement juste et bien qu'une mère haïsse le mage noir venu tuer son bébé et se moquer d'elle parce qu'elle ne pouvait pas l'arrêter. Il y aurait eu quelque chose d'anormal chez le parent incapable de lancer Avada Kedavra dans cette situation. Et aucun autre sortilège n'aurait pu traverser les boucliers du mage noir ; si c'était là le seul moyen de sauver son bébé, il fallait au moins essayer de suffisamment haïr le Seigneur des Ténèbres pour désirer le voir mort.

Il suffit d'une petite fissure...

"Assez," dit le professeur McGonagall. "Que veux-tu que nous fassions ?"

Le sourire de Maugrey apparut. "Débarrassez-vous du professeur de Défense et voyez si tous vos problèmes se dissipent mystérieusement. Je vous parie un Gallion que oui."

Le professeur McGonagall sembla ressentir une douleur. "Alastor... mais... pourras-tu donner les cours, si..."

"Ha !" dit Maugrey. "Si jamais je réponds oui, fais-moi un test de Polynectar, parce que ce ne sera pas moi."

"Je ferai un test expérimental," dit Harry. Puis, alors que tout le monde le regardait, "je poserai au professeur Quirrell une question dont seul le véritable David Monroe connaîtrait la réponse - par exemple, qui d'autre était dans la classe de Serpentard en 1945, ou quelque chose comme ça - de préférence sans que ce soit trop évident. Ce ne sera pas une preuve concluante, il pourrait avoir étudié son rôle, mais ça pourrait toujours être un indice. Mais quand même, M. Maugrey, même si le professeur Quirrell n'est pas le Monroe original, je ne suis pas sûr que se débarrasser de lui soit gratuit. Il a sauvé ma vie deux fois..."

"Quoi ?" s'écria Maugrey. "Quand ? Comment ?"

"Une fois il a assommé un groupe de sorcière qui m'attiraient vers le sol, une fois il a compris que le Détraqueur m'aspirait à travers ma baguette. Et si ce n'est pas le professeur Quirrell qui a piégé Draco en premier lieu, alors il lui a sauvé la vie et les choses iraient beaucoup plus mal s'il ne l'avait pas fait. Si le professeur de Défense n'est pas derrière tout ça - alors il n'est pas quelqu'un qu'on peut se permettre de d'éjecter."

Le professeur McGonagall hocha fermement la tête.

Hypothèse : Severus Rogue

(8 avril 1992, 19h03)

Harry et le professeur McGonagall se tenaient à présent sur les escaliers à la lente rotation, une rotation qui ne descendait pas ; ou du moins un Harry se tenait sur ces escaliers - ses trois autres lui avaient été laissés derrière, dans le bureau du directeur.

"Puis-je vous poser une question personnelle ?" dit Harry, lorsqu'il pensa qu'ils étaient assez loin pour ne pas être entendus."

"Oui," dit le professeur McGonagall sans tout à fait soupirer. "Bien que j'espère que vous comprenez que je ne peux rien faire qui entre en conflit avec mon devoir de..."

"Oui," dit Harry, "c'est exactement à ce sujet que je veux vous interroger. Face au Magenmagot, quand Lucius Malfoy disait que Hermione ne faisait pas partie de la maison Potter et qu'il n'accepterait pas l'argent, vous avez dit à Hermione de faire un serment. Je veux savoir, si quelque chose comme ça devait se produire à nouveau, si votre devoir est d'abord envers l'élève de Poudlard, Hermione Granger, ou envers le chef de l'Ordre du Phénix, Albus Dumbledore."

Le professeur McGonagall donnait l'impression d'avoir été frappée en plein visage par une casserole en acier quelques minutes plus tôt, qu'on venait de lui dire que ça allait se produire à nouveau et qu'elle ne devait pas bouger.

Harry tressaillit lui même un peu. Un jour, il faudrait qu'il prenne l'habitude de ne pas formuler les choses de la façon la plus abrupte possible.

Les murs tournèrent alors autour d'eux, en-dessous d'eux, et, mystérieusement, ils descendirent.

"Oh, M. Potter," dit le professeur McGonagall avec une lente expiration. "Je... j'aimerais que vous ne me posiez pas de telles questions... oh, Harry, je ne réfléchissais pas alors, pas du tout. J'ai juste vu une chance d'aider Mlle. Granger et... après tout, j'ai été répartie à Gryffondor."

"Vous avez une chance de réfléchir maintenant," dit Harry. Il le disait mal, mais il devait quand même le dire, parce que - "Je ne vous demande pas d'être loyale envers moi. Mais si vous savez - si vous êtes certaine - de ce que vous ferez si un choix se dessine à nouveau entre un élève de Poudlard innocent et l'Ordre du Phénix..."

Mais le professeur McGonagall secoua la tête. "Je ne suis pas certaine," chuchota le professeur de métamorphose. "Je ne sais même pas si le choix que j'ai fait était le bon. Je suis désolé. Je ne peux pas prendre une décision aussi atroce !"

"Mais vous ferez quelque chose si ça se produit à nouveau," dit Harry. "L'indécision est aussi un choix. Vous n'arrivez juste pas à imaginer avoir à prendre une décision sur le moment ?"

"Non," dit le professeur McGonagall d'un ton un peu plus affirmé ; et Harry comprit qu'il lui avait accidentellement offert une échappatoire. Les mots du professeur confirmèrent ses peurs : "Un choix aussi terrible, M. Potter... je pense que je ne devrais pas le faire avant d'y être obligée."

Harry eut un soupir intérieur. Il songea qu'il n'avait aucun droit d'attendre du professeur McGonagall qu'elle dise quoi que ce soit d'autre. Dans un dilemme moral où l'on perdait forcément quelque chose, un choix était toujours désagréable, et l'on pouvait donc se protéger temporairement d'une petite douleur mentale en refusant de décider. Au prix de ne rien pouvoir planifier à l'avance et au prix de subir un énorme biais d'inaction, ou d'attendre jusqu'à ce qu'il soit trop tard... mais on ne pouvait pas demander à une sorcière de savoir tout cela.

"Très bien," dit Harry.

Même si ce n'était pas bien du tout, vraiment pas. Dumbledore voudrait peut-être que cette dette soit effacée, le professeur Quirrell voudrait aussi que Harry ne soit pas endetté. Et si le professeur de Défense était David Monroe ou pouvait sembler l'être de façon convaincante, alors Lord Voldemort n'avait techniquement pas exterminé la maison Monroe. Auquel cas quelqu'un pourrait faire passer un acte au Magenmagot révoquant la nobilité qui avait été accordée à la maison Potter pour avoir vengé la Très Ancienne Maison Monroe.

Auquel cas le serment d'allégeance de Hermione envers une maison noble serait nul et non avenu.

Ou peut-être pas. Harry ignorait toute des détails légaux, en particulier si la maison Potter récupérerait l'argent si quelqu'un parvenait à envoyer Hermione à Azkaban. D'un point de vue légal, ce n'était pas parce qu'on perdait quelque chose que le paiement devait être remboursé. Harry n'en était pas certain et il n'osait pas poser la question à un juriste magique...

...il aurait été agréable de pouvoir compter sur le fait qu'au moins un adulte prendrait le parti de Hermione plutôt que celui de Dumbledore, si un problème de ce genre menaçait de se produire.

Les escaliers cessèrent de tourner, et ils furent devant les dos des grandes gargouilles de pierre, qui se déplacèrent en grondant, révélant le couloir.

Harry sortit...

Une main saisit son épaule.

" ," dit le professeur McGonagall d'une voix basse, "pourquoi m'avez-vous dit de garder un œil sur le professeur Rogue ?"