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— Moi non plus, je n’apprends pas ce qu’elles ont toutes en ce moment. D’abord Vickie maintenant Bonnie… et Elena n’a pas l’air dans son assiette…

Pendant ce temps, celle-ci faisait les cent pas dans le salon. Elle ne s’inquiétait pas outre mesure pour Bonnie : les autres fois, ces visions ne lui avaient laissé aucune séquelle. Et Damon, aurait mieux à faire que de s’en prendre à ses amies. En en effet, ses dernières paroles ne laissait aucun doute sur son emploi du temps immédiat : Elena craignaient fort de le voir revenir chercher sa « récompense »la nuit même.

Elle envisagea un instant d’appeler Stefan pour tout lui raconter. Seulement, le jeune homme n’avait retrouvé toutes ses forces. Il risquait gros face à Damon. Et pas question de passer la nuit chez. Bonnie !

Quand à Meredith, elle était partie… Il n’y avait donc personne pour l’aider… La perspective de se retrouver seule avec Damon, lui était insupportable.

Lorsqu’elle entendit sa tante raccrocher le combiné, elle se dirigea vers le téléphone, décidée à contacter Stefan. Soudain, elle retourna dans le salon qu’elle venait de quitter.

Son regard se promena sur les hautes fenêtres, puis sur la somptueuse cheminée surplomber de moulures. Elle songea que cette pièce, ainsi que sa chambre, juste au-dessus, avaient été les seules épargnés par l’incendie qui avait ravagés la maison, très longtemps auparavant. Alors, une lueur de génie lui traversa l’esprit, et elle se précipita, le cœur battant, vers sa tante qui gravissait l’escalier.

— Tante Judith, tu te souviens si Damon est allé dans le salon ?

— Comment ?

— Est-ce que Robert a d’abord emmené Damon dans le salon ? Réfléchis s’il te plait c’est très important !

— Euh… non je ne crois pas. Non non, ils sont allés directement dans la salle à manger ; Elena, pourquoi tiens-tu tant à…

Sa nièce lui sauta au cou.

— Merci, tante Judith, tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir ! dit-elle en dévalant les marches.

— Eh bien, je me réjouis de voir enfin quelqu’un de bonne humeur. Surtout après ce drôle de dîner ! Pourtant, ce gentil garçon, Damon, a eu l’air de passer une bonne soirée. Tu sais, Elena, je crois que tu ne l’as pas laissé indifférent.

La jeune fille fit volte-face.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Tu devrais peut-être lui laisser sa chance, non ? Je ne vois pas pourquoi tu t’es conduite comme ça avec lui il est charmant. C’est tout à fait le genre de garçons que j’aimerais voir à la maison !

Elena la contempla avec stupeur, puis réprima un rire nerveux. Sa tante lui suggérait de laisser tomber Stefan pour Damon ! Elle l’imaginait plus recommandait ! Elle était complètement à côté de ses pompes !

Elle comprit aussitôt qu’il était inutile de riposter et se contenta de prendre une expression navrée en regardant tante Judith disparaître à l’étage.

Cette nuit-là, Elena laissa la porte de sa chambre grande ouverte. Allongée sur son lit, elle ne quittait pas des yeux le couloir plongé dans l’obscurité, sauf pour jeter un coup d’œil, de temps à autre, au cadran lumineux de son radio-réveil. Pas de danger qu’elle s’endorme, même les minutes s’égrenaient avec une lenteur désespérément lente.

À deux heures dix, enfin, elle entendit un bruit étouffé au rez-de-chaussée. Aucune serrure ne pouvait résister au pouvoir de Damon.

La gamme de notes cristallines et plaintives résonna soudain à ses oreilles : c’était la musique du bal de son cauchemar ! Comme mue par le son, elle se leva pour aller l’attendre sur le seuil. Une silhouette montait l’escalier : Damon. Il s’arrêta à quelques pas d’elle avec un air de triomphe. À l’autre bout du couloir, Margaret et tante Judith dormaient profondément, inconscientes du drame qui se jouait.

Le jeune homme la contempla en silence. Elena avait revêtu une longue chemise de nuit blanche avec un col montant en dentelle, la plus sage de sa garde-robe. A l’inverse de l’effet désiré, Damon semblait la trouver à son goût. Ses yeux brillaient de convoitise. Elena décida que le moment était venu.

Le cœur battant, elle recula dans sa chambre. Damon s’avança sur le pas de la porte… et s’arrêta net. Déconcerté, il essaya encore. Il fut de nouveau stoppé : quelque chose l’empêchait de franchir le seuil. L’étonnement, sur son visage, se mua en stupéfaction, puis en colère.

Elena laissa échapper un rire. Son plan avait fonctionné à merveille !

— Ma chambre et le salon juste en dessous sont tout ce qui reste de l’ancienne maison, expliqua-t-elle. Ces deux pièces font donc partie d’une autre habitation, en un sens. Et c’est un endroit dans lequel tu n’as pas été invité et où tu ne le seras jamais !

Damon était fou de rage. Ses poings s’ouvraient et se fermaient convulsivement comme s’il voulait abattre les murs à la force de ses poings. Quant à Elena, elle avait envie de sauter de joie.

— Tu ferais mieux de partir, conclut-elle.

Damon la foudroya du regard, puis tourna les talons. Mais au lieu de se diriger vers l’escalier, il s’avança dans le couloir, droit sur la chambre de Margaret, et posa la main sur la poignée. Elena se précipita sur le seuil Damon tourna la tête vers elle, un rictus cruel an coin des lèvres, et, sans la quitter des yeux, tourna lentement le bouton de la porte.

La jeune fille était glacée d’épouvante. Il n’allait quand même pas s’attaquer à une fillette de quatre ans ! Personne ne pouvait être aussi monstrueux… Mais la grimace bestiale de son visage lui affirmait le contraire. Sa main continuait à actionner la poignée au ralenti, comme s’il prenait un malin plaisir à faire s’éterniser le suspense.

Elena n’y tint plus. Des larmes d’impuissance aux yeux, elle s’élança dans le couloir pour affronter son horrible destin. Bonnie l’avait bien prédit : la mort devait s’abattre sur la maison. Damon avait gagné. C’était fini.

Elle ferma les yeux lorsqu’il se pencha sur lui. Un courant d’air froid la fit frissonner ; et les ténèbres l’enveloppèrent comme les ailes d’un grand oiseau de proie.

13.

Quand Elena rouvrit tes paupières, de la lumière filtrait sous les rideaux de sa chambre. Elle était allongée dans son lit, les membres tout endoloris. Elle tenta de se remémorer les événements de la nuit.

Damon l’avait menacée de s’en prendre à Margaret, alors elle lui avait cédé. Pourtant, elle vivait encore. Elle porta une main à son cou : la blessure était là, à vit Pourquoi n’avait-il pas été jusqu’au bout ? Ses souvenirs étaient confus. Seuls des flashes lui revenaient. Le regard brulant de Damon, la morsure à sa gorge, puis son agresseur, ouvrant son propre col, l’entaille qu’il s’était faite… forcée à boire son sang… Enfin, ce n’était pas les faits exacts, car elle ne se souvenait pas de lui avoir résisté. En fait, c’était horrible de l’avouer, mais elle avait aimé ça.

Elle ne comprenait pas pourquoi elle était toujours en vie. Damon n’avait aucune conscience. Ce n’était sûrement pas la pitié qui l’avait arrêté. Il devait sans doute vouloir la faire souffrir encore un peu avant de la tuer. Ou bien, il comptait la rendre complètement folle, comme Vickie.

Repoussant les couvertures, elle se leva péniblement Tante Judith allait et venait dans le couloir. On était lundi, et elle devait se préparer pour le lycée.

Mercredi 27 novembre

Même si je fais tout pour ne rien laisser paraître, je suis terrorisée. Demain, c’est Thanksgiving, et la commémoration du lycée est dans trois jours, et je n’ai toujours rien trouvé pour déjouer le plan de Caroline et Tyler. En plus elle fait partie des trois élèves désignés pour lire les poèmes : rien de plus facile pour elle que de dévoiler mon journal à tout le monde ! Je vois d’ici la tête du père de Tyler quand il assistera au fiasco. Il se mordra les doigts d’avoir choisi Caroline…