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[237] Bab-Azoun veut dire porte des troupeaux de brebis. Le P. Haedo, dans sa Topografia, dit au chapitre VI: «En descendant quatre cents pas plus bas, est une autre porte principale, appelée Bab-Azoun, qui regarde entre le midi et le levant. C’est par là que sortent tous les gens qui vont aux champs, aux villages et aux douars (aduares) des Mores.» Alger, comme on voit, n’avait point changé depuis la captivité de Cervantès.

[238] Ce projet de Zoraïde est précisément celui qu’imagina Cervantès, quand son frère Rodrigo se racheta pour lui envoyer ensuite une barque sur laquelle il s’enfuirait avec les autres chrétiens: ce qu’il tenta vainement de faire en 1577.

[239] Ceci est une allusion à l’aventure de la barque qui vint chercher, en 1577, Cervantès et les autres gentilshommes chrétiens qui étaient restés cachés dans un souterrain pour s’enfuir en Espagne.

[240] Cet arrangement de l’achat d’une barque fut précisément celui que fit Cervantès, en 1579, non pas avec Maltrapillo, mais avec un autre renégat nommé le licencié Giron.

[241] Tagarin veut dire de la frontière. On donnait ce nom aux Mores venus de l’Aragon et de Valence. On appelait, au contraire, Mudejares, qui signifie de l’intérieur, les Mores venus de l’Andalousie. (Haedo, Topografia, etc. Luis del Marmol, Descripcion de Africa, etc.)

[242] Ce marchand s’appelait Onofre Exarque. Ce fut lui qui procura l’argent pour acheter la barque où Cervantès devait s’enfuir avec les autres chrétiens, en 1579.

[243] Sargel, ou Cherchel, est situé sur les ruines d’une cité romaine qui s’appelait, à ce qu’on suppose, Julia Caesarea. C’était, au commencement du seizième siècle, une petite ville d’environ trois cents feux, qui fut presque dépeuplée lorsque Barberousse se rendit maître d’Alger. Les Morisques, chassés d’Espagne en 1610, s’y réfugièrent en grand nombre, attirés par la fertilité des champs, et y établirent un commerce assez considérable, non-seulement de figues sèches, mais de faïence, d’acier et de bois de construction. Le port de Sargel, qui pouvait contenir alors vingt galères abritées, fut comblé par le sable et les débris d’édifices, dans le tremblement de terre de 1738.

[244] Voyez la note 239 du chap. XL.

[245] C’est la langue franque. Le P. Haedo s’exprime ainsi dans la Topografia (chap. XXIX): «La troisième langue qu’on parle à Alger est celle que les Mores et les Turcs appellent franque. C’est un mélange de diverses langues chrétiennes, et d’expressions qui sont, pour la plupart, italiennes ou espagnoles, et quelquefois portugaises, depuis peu. Comme à cette confusion de toutes sortes d’idiomes se joint la mauvaise prononciation des Mores et des Turcs, qui ne connaissent ni les modes, ni les temps, ni les cas, la langue franque d’Alger n’est plus qu’un jargon semblable au parler d’un nègre novice nouvellement amené en Espagne.»

[246] C’est-à-dire de l’Albanais Mami. Il était capitan de la flotte où servait le corsaire qui fit Cervantès prisonnier, et «si cruelle bête, dit Haedo, que sa maison et ses vaisseaux étaient remplis de nez et d’oreilles qu’il coupait, pour le moindre motif, aux pauvres chrétiens captifs.» Cervantès fait encore mention de lui dans la Galatée et d’autres ouvrages.

[247] Le zoltani valant 40 aspres d’argent, ou presque 2 piastres fortes d’Espagne, c’était environ 15 000 francs.

[248] Bagarins, de bahar, mer, signifie matelots. «Les Mores des montagnes, dit Haedo, qui vivent dans Alger, gagnent leur vie, les uns en servant les Turcs ou de riches Mores; les autres, en travaillant aux jardins ou aux vignes, et quelques-uns en ramant sur les galères et les galiotes; ceux-ci, qui louent leurs services, sont appelés bagarinès.» (Topografia, cap. II.)

[249] Commandant d’un bâtiment algérien.

[250] Nazaréens.

[251] Kava est le nom que donnent les Arabes à Florinde, fille du comte Julien. Voici ce que dit, sur ce promontoire, Luis del Marmol, dans sa Description general de Africa (lib. IV, cap. XLIII), après avoir parlé des ruines de Césarée: «Là sont encore debout les débris des deux temples antiques…, dans l’un desquels est un dôme très-élevé, que les Mores appellent Cobor rhoumi, ce qui veut dire sépulcre romain; mais les chrétiens, peu versés dans l’arabe, l’appellent Cava rhouma, et disent fabuleusement que là est enterrée la Cava, fille du comte Julien… À l’est de cette ville, est une grande montagne boisée, que les chrétiens appellent de la mauvaise femme, d’où l’on tire, pour Alger, tout le bois de construction des navires.» Cette montagne est probablement le cap Cajinès.

[252] On sait que les musulmans sont iconoclastes, et qu’ils proscrivent, comme une idolâtrie, toute espèce de représentation d’êtres animés.

[253] L’aventure du captif est répétée dans la comédie los Baños de Argel, et Lope de Vega l’a introduite également dans celle intitulée los Cautivos de Argel. Cervantès la donne comme une histoire véritable, et termine ainsi la première de ces pièces: «Ce conte d’amour et de doux souvenir se conserve toujours à Alger, et l’on y montrerait encore aujourd’hui la fenêtre et le jardin…»

[254] La charge d’auditeur aux chancelleries et audiences, en Espagne, répondait à celle de conseiller au parlement parmi nous.

[255] Rui, abrévation, pour Rodrigo.

[256] Pilote d’Énée.

Surgit Palinurus, et omnes

Explorat ventos…,

Sidera cuncta notat tacito labentia cœlo.

(AEn., lib. III.)

[257] Clara y luciente estrella; jeu de mots sur le nom de Clara.

[258] Il n’y avait point encore de vitres en verre à Madrid, même dans la maison d’un auditeur.

[259] Tergeminamque Hecaten, tria virginis ora Dianae.

(VIRGILE.)

[260] Le Pénée était précisément un fleuve de Thessalie; il arrosait la vallée de Tempé.

[261] Comme le bon sens de Roland, qu’Astolphe rapporta de la lune.

[262] La garrucha. On suspendait le patient, en le chargeant de fers et de poids considérables, jusqu’à ce qu’il eût avoué son crime.