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[56] Il y a dans l’original une grâce intraduisible. À la fin de la phrase qui précède, Sancho dit, au lieu de rata por cantidad (au prorata, au marc la livre), gata por cantidad. Alors don Quichotte, jouant sur les mots, lui répond: «Quelquefois il arrive qu’une chatte (gata) est aussi bonne qu’une rate (rata).» Et Sancho réplique: «Je gage que je devais dire rata et non gata; mais qu’importe… etc.»

[57] L’original dit revolear (vautrer), pour revocar.

[58] L’usage des pleureuses à gages dans les enterrements, qui semble avoir cessé au temps de Cervantes, était fort ancien en Espagne. On trouve dans les Partidas (tit. IV, ley 100) des dispositions contre les excès et les désordres que commettaient, aux cérémonies de l’église, ces pleureuses appelées lloraderas, plañideras, endechaderas. On trouve dans celui des romances du Cid où ce guerrier fait son testament (n° 96): «Item, j’ordonne qu’on ne loue pas de plañideras pour me pleurer; il suffit de celles de ma Ximène, sans que j’achète d’autres larmes.»

[59] Garcilaso de la Vega. Ces vers sont dans la troisième églogue:

De cuatro ninfas, que del Tajo amado Salieron juntas, a cantar me ofresco, etc.

[60] Le Panthéon, élevé par Marcus Agrippa, gendre d’Auguste, et consacré à Jupiter vengeur.

[61] Cervantes se trompe. Suétone, d’accord avec Plutarque, dit au contraire que ce fut un augure favorable qui décida César à passer le Rubicon, et à dire: Le sort en est jeté. (Vita Caesaris, cap. XXXI et XXXII.)

[62] Jeu de mots, fort gracieux dans la bouche de Sancho, sur le nom de Julio, qui veut dire Jules et juillet, et d’Augusto, Auguste, qui, avec un léger changement, agosto, signifie août. Ce jeu de mots passerait fort bien en français, si l’on eût suivi l’exemple de Voltaire, et que le mois d’août fût devenu le mois d’Auguste.

[63] C’est l’obélisque égyptien, placé au centre de la colonnade de Saint-Pierre, par ordre de Sixte-Quint, en 1586. Cervantes, qui avait vu cet obélisque à la place qu’il occupait auparavant, suppose à tort qu’il fut destiné à recevoir les cendres de César. Il avait été amené à Rome sous l’empereur Caligula. (Pline, livre XVI, chap. XI.)

[64] Cervantes avait pu voir, à l’âge de dix-huit ans, la pompeuse réception que fit le roi Philippe II, en novembre 1565, aux ossements de saint Eugène, que Charles IX lui avait donnés en cadeau.

[65] Sans doute saint Diego de Alcala, canonisé par Sixte-Quint, en 1588, et saint Pierre de Alcantara, mort en 1562.

[66] Media noche era por filo, etc. C’est le premier vers d’un vieux romance, celui du comte Claros de Montalvan, qui se trouve dans la collection d’Anvers.

[67] Nom des palais arabes (al-kasr). Ce mot a, dans l’espagnol, une signification encore plus relevée que celui de palacio.

[68] Mala la hovistes, Franceses,

La caza de Roncesvalles, etc.

Commencement d’un romance très-populaire et très-ancien, qui se trouve dans le Cancionero d’Anvers.

[69] Romance du même temps et recueilli dans la même collection. Ce romance du More Calaïnos servait à dire proverbialement ce qu’exprime notre mot: «C’est comme si vous chantiez.»

[70] Mensagero sois, amigo,

Non mereceis culpa, non.

Vers d’un ancien romance de Bernard del Carpio, répétés depuis dans plusieurs autres romances, et devenus très-populaires.

[71] 0 diem laetum notandumque mihi candidissimo calculo? (Plin., lib. VI, ep. XI.)

[72] Xo, que te estrego, burra de mi suegro, expression proverbiale très ancienne, et en jargon villageois.

[73] Il y a, dans cette phrase, plusieurs hémistiches pris à Garcilaso de la Vega, que don Quichotte se piquait de savoir par cœur.

[74] «Les physionomistes, dit Covarrubias (Tesoro de la lengua castellana, au mot lunar), jugent de ces signes, et principalement de ceux du visage, en leur donnant correspondance aux autres parties du corps. Tout cela est de l’enfantillage…»

[75] Dans l’original, le jeu de mots roule sur lunares (signes, taches de naissance), et lunas (lunes).

[76] Silla a la gineta. C’est la selle arabe, avec deux hauts montants ou arçons, l’un devant, l’autre derrière.

[77] Cervantes voulait en effet conduire son héros aux joutes de Saragosse; mais quand il vit que le plagiaire Avellaneda l’avait fait assister à ces joutes, il changea d’avis, comme on le verra au chapitre LIX.

[78] Angulo el Malo. Cet Angulo, né à Tolède, vers 1550, fut célèbre parmi ces directeurs de troupes ambulantes qui composaient les farces de leur répertoire, et qu’on appelait autores. Cervantes parle également de lui dans le Dialogue des chiens: «De porte en porte, dit Berganza, nous arrivâmes chez un auteur de comédies, qui s’appelait, à ce que je me rappelle, Angulo el Malo, pour le distinguer d’un autre Angulo, non point autor, mais comédien, le plus gracieux qu’aient eu les théâtres.»

[79] C’était sans doute une de ces comédies religieuses, appelées autos sacramentales, qu’on jouait principalement pendant la semaine de la Fête-Dieu. On élevait alors dans les rues des espèces de théâtres en planches, et les comédiens, traînés dans des chars avec leurs costumes, allaient jouer de l’un à l’autre. C’est ce qu’ils appelaient dans le jargon des coulisses du temps, faire les chars (hacer los carros).