[80] Autor. Ce mot ne vient pas du latin auctor, mais de l’espagnol auto, acte, représentation.
[81] Il y a dans l’original la Caràtula et la Farandula , deux troupes de comédiens du temps de Cervantes.
[82] Philippe III avait ordonné, à cause des excès commis par ces troupes ambulantes, qu’elles eussent à se pourvoir d’une licence délivrée par le conseil de Castille. C’est cette licence qu’elles appelaient leur titre (titulo), comme si c’eût été une charte de noblesse.
[83] No hay amigo para amigo,
Las cañas se vuelven lanzas.
Ces vers sont extraits du romance des Abencerrages et des Zégris, dans le roman de Ginès Perez de Hita, intitulé Histoire des guerres civiles de Grenade.
[84] Il y a dans l’originaclass="underline" «De l’ami à l’ami, la punaise dans l’œil.» Ce proverbe n’aurait pas été compris, et j’ai préféré y substituer une expression française qui offrît le même sens avec plus de clarté.
[85] Dans tout ce passage, Cervantes ne fait autre chose que copier Pline le naturaliste. Celui-ci, en effet, dit expressément que les hommes ont appris des grues la vigilance (lib. X, cap. XXIII), des fourmis la prévoyance (lib. XI, cap. XXX), des éléphants la pudeur (lib. VIII, cap. V), du cheval la loyauté (lib. VIII, cap. XL), du chien le vomissement (lib. XXIX. cap. IV) et la reconnaissance (lib. VIII, cap. XL). Seulement l’invention que Cervantes donne à la cigogne, Pline l’attribue à l’ibis d’Égypte (lib. VIII, cap. XXVII). Il dit encore que la saignée et bien d’autres remèdes nous ont été enseignés par les animaux. Sur la foi du naturaliste romain, on a longtemps répété ces billevesées dans les écoles.
[86] Saint Matthieu, cap. XII, vers. 34.
[87] In sudore vultus tui vesceris pane. (Genes., cap. III.)
[88] On avait vu en Espagne, du douzième au seizième siècle, une foule de prélats à la tête des armées, tels que le célèbre Rodrigo Ximenez de Rada, archevêque, général et historien. Dans la guerre des Comuneros, en 1520, il s’était formé un bataillon de prêtres, commandé par l’évêque de Zamora.
[89] Il y a dans l’original une expression qu’on ne peut plus écrire depuis Rabelais, et de laquelle on faisait alors un si fréquent usage en Espagne, qu’elle y était devenue une simple exclamation.
[90] Cette phrase contient un jeu de mots sur l’adjectif cruda, qui veut dire crue et cruelle, puis une allusion assez peu claire, du moins en français, sur le déguisement et la feinte histoire de son chevalier.
[91] Saint Matthieu, cap. XV, vers. 14.
[92] Dans la nouvelle du Licencié Vidriéra, Cervantes cite également, parmi les vins les plus fameux, celui de la ville plus impériale que royale (Real Ciudad), salon du dieu de la gaieté.
[93] Cette histoire plaisait à Cervantes, car il l’avait déjà contée dans son intermède la Elecion de los Alcaldes de Daganzo, où le régidor Alonzo Algarroba en fait le titre du candidat Juan Barrocal au choix des électeurs municipaux:
En mi casa probó, los dias pasados,
Una tinaja, etc.
[94] La Vandalie est l’Andalousie. L’ancienne Bétique prit ce nom lorsque les Vandales s’y établirent dans le cinquième siècle; et de Vandalie ou Vandalicie, les Arabes, qui n’ont point de v dans leur langue, firent Andalousie.
[95] La Giralda est une grande statue de bronze qui représente, d’après les uns la Foi, d’après les autres la Victoire, et qui sert de girouette à la haute tour arabe de la cathédrale de Séville. Son nom vient de girar, tourner. Cette statue a quatorze pieds de haut et pèse trente-six quintaux. Elle tient dans la main gauche une palme triomphale, et dans la droite un drapeau qui indique la direction du vent. C’est en 1568 qu’elle fut élevée au sommet de la tour, ancien observatoire des Arabes, devenu clocher de la cathédrale lors de la conquête de saint Ferdinand, en 1248.
[96] On appelle los Toros de Guisando quatre blocs de pierre grise, à peu près informes, qui se trouvent au milieu d’une vigne appartenant au couvent des Hiéronymites de Guisando, dans la province d’Avila. Ces blocs, qui sont côte à côte et tournés au couchant, ont douze à treize palmes de long, huit de haut et quatre d’épaisseur. Les taureaux de Guisando sont célèbres dans l’histoire de l’Espagne, parce que c’est là que fut conclu le traité dans lequel Henri IV, après sa déposition par les cortès d’Avila, en 1474, reconnut pour héritière du trône sa sœur Isabelle la Catholique, à l’exclusion de sa fille Jeanne, appelée la Beltrañeja.
On rencontre dans plusieurs endroits de l’Espagne, à Ségovie, à Toro, à Ledesma, à Baños, à Torralva, d’autres blocs de pierre, qui représentent grossièrement des taureaux ou des sangliers. Quelques-uns supposent que ces anciens monuments sont l’œuvre des Carthaginois; mais les érudits ont fait de vains efforts pour en découvrir l’origine.
[97] À l’un des sommets de la Sierra de Cabra, dans la province de Cordoue, est une ouverture, peut-être le cratère d’un volcan éteint, que les gens du pays appellent Bouches de l’Enfer. En 1683, quelqu’un y descendit, soutenu par des cordes, pour en retirer le cadavre d’un homme assassiné. On a conjecturé, d’après sa relation, que la caverne de Cabra doit avoir quarante-trois aunes (varas) de profondeur.
[98] Les deux vers cités par Cervantes sont empruntés, quoique avec une légère altération, au poëme de la Araucana de Alonzo de Ercilla:
Pues no es el vencedor mas estimado
De aquello en que el vencido es reputado
L’archiprêtre de Hita avait dit, au quatorzième siècle:
El vencedor ha honra del precio del vencido,
Su loor es atanto cuanto es el debatido.
[99] Dans les duels, les Espagnols appellent parrains les témoins ou seconds.
[100] C’était l’amende ordinaire imposée aux membres d’une confrérie qui s’absentaient les jours de réunion.