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Açores

Archipel portugais de l’océan Atlantique, à 1 500 km environ du Portugal ; 2 344 km 2 ; 285 000 hab. Cap. Ponta Delgada, dans l’île São Miguel.

Géographie

L’archipel des Açores est situé dans la partie orientale de l’océan Atlantique entre 25° et 31° 07′ de long. O. et à une latitude subtropicale entre 36° 55′ et 39° 43′ de lat. N. Il se compose de neuf îles : São Miguel, Terceira, Pico, São Jorge, Faial, Flores, Santa Maria, Gra-ciosa et Corvo.

S’appuyant sur la dorsale médio-atlantique et un rameau qui s’en

détache vers l’est, ces îles sont des constructions volcaniques émergeant de l’Océan en des reliefs énergiques (2 320 m dans l’île de Pico) d’autant plus abrupts que la mer y tranche d’imposantes falaises. Ce sont tantôt des cônes de scories éventrés en leur sommet d’une caldeira, tantôt des crêtes de laves hérissées de petits cônes. Les plus grandes îles sont plus complexes : São Miguel, par exemple, présente deux massifs volcaniques d’inégale importance, reliés par une plate-forme criblée de petits cônes. Si la plupart de ces volcans semblent éteints, les séismes sont néanmoins fréquents.

Par leur situation, les Açores sont baignées en permanence par un air maritime qui explique la douceur et la constance des températures (moyenne annuelle 17,5 °C ; amplitude annuelle 8 °C), l’humidité élevée de l’air avec une présence presque continuelle de nuages accrochés aux reliefs au-dessus de 300 à 400 m. Les précipitations (1 070 mm à Horta, dans l’île de Faial ; 708 mm seulement à Ponta Delgada) marquent pourtant un net fléchissement en été, en rapport avec le renforcement de l’anticyclone des Açores. Certaines années peuvent même être très sèches, mais les cultures manquent rarement d’eau ; elles souffrent davantage des vents violents et nécessitent la protection de murs ou de haies.

La culture dominante est celle

du maïs, qui, avec la patate douce et l’igname, est la base de l’alimentation de la population. Le climat tiède et humide lui convient et permet des rendements élevés. Sur les terres basses ont été développées, particulièrement à São Miguel, des cultures spécialisées destinées à l’exportation : vigne, ananas en serre, tabac, chicorée, thé, agrumes et bananes. La betterave à sucre a perdu de son importance.

Au-dessus de 400 m, les cultures

font place à des prairies artificielles (luzerne, trèfle), qui s’élèvent jusque vers 850 m. Celles-ci drapent les pentes d’un vert profond sur lequel, au printemps et en été, tranchent les cou-

leurs variées des hortensias, qui, avec des murs de boue séchée, délimitent de petits champs en une mosaïque

complexe. Les fourrages nourrissent un abondant troupeau de vaches laitières de race hollandaise. L’exportation de beurre, de fromage et de bêtes sur pied constitue une des ressources essentielles.

L’exploitation du sol a été si poussée que la végétation naturelle a presque disparu. Il ne subsiste que quelques bosquets de lauriers, des buissons de Myrica faya, de genévrier et de myrte, et des fougères variées dans les ravins les plus profonds, sur les pentes escarpées et sur les hauts sommets. Au-dessous de 400 m, toutes les plantes ont été introduites d’Australie, de l’Asie des moussons, de l’Afrique et de

l’Amérique tropicale dans un dessein autant économique qu’ornemental.

Par leur position, en effet, les

Açores, désertes avant leur colonisation par les Portugais au XVe s., ont joué un rôle essentiel dans la propagation des cultures de plantation vers l’Amé-

rique. Elles étaient en outre une escale entre les Antilles et l’Europe au temps de la marine à voile. Aujourd’hui, elles demeurent une escale aérienne, une base stratégique pour l’aviation amé-

ricaine et un relais important de câbles downloadModeText.vue.download 106 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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sous-marins, mais ce rôle ne cesse de décliner.

En dehors de l’agriculture, les seules activités sont quelques industries alimentaires et la pêche du thon et du ca-chalot. Aussi, la misère est-elle grande, surtout dans les îles les plus riches, où la terre a été accaparée par une minorité de grands propriétaires, qui louent chaque année à des prix élevés de petites parcelles aux cultivateurs ou aux éleveurs.

Avec 285 000 habitants, les Açores sont surpeuplées, particulièrement São Miguel (environ 400 hab. par kilomètre carré de terre cultivée). La faiblesse

du niveau de vie a longtemps favorisé l’émigration vers les États-Unis, le Brésil, les Bermudes et les Hawaii.

Mais, depuis 1930, cette émigration rencontre des obstacles, et la pression démographique s’est accrue, notamment à Ponta Delgada, qui compte

20 200 habitants.

R. L.

Histoire

Cet archipel, déjà fréquenté par des Carthaginois, des Normands et des Arabes, n’est vraiment reconnu qu’au XVe s. par les Portugais. Ceux-ci semblent s’être installés d’abord dans les îles de Santa Maria et de São Miguel (1432) ; l’île de Terceira aurait été colonisée à partir de 1450, à peu près en même temps que celle de São Jorge. En 1453, le roi de Portugal Alphonse V donne l’île de Corvo au duc de Bragance ; l’île de Flores est probablement découverte à la même époque.

Les Portugais colonisent l’archipel, en priorité les îles de Santa Maria et de São Miguel ; la duchesse Isabelle de Bourgogne, mère de Charles le Témé-

raire, obtient la concession viagère de l’île de Faial et y envoie des Flamands.

Au début du XVIe s., de nombreux

Maures fuyant l’Espagne s’établissent dans l’archipel. Après la bataille navale de São Miguel (1582), Philippe II, devenu roi de Portugal, est le maître de l’archipel : sous la domination espagnole (1582-1640), les Açores deviennent un important relais sur la route de l’Amérique. Le retour des Portugais est marqué par le déclin du commerce. Au XIXe s., l’archipel se distingue par sa fidélité à dom Pedro.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Açores constituent une importante base d’opérations et un relais aérien pour les Anglo-Saxons. Un accord

de 1951, renouvelé en 1964, réserve aux Américains le droit d’utiliser les Açores comme base militaire ; une base française de repérage de fusées a été inaugurée dans l’île de Flores en octobre 1966.

P. P.

▶ Empire colonial portugais / Espagne / Portu-

gal.

✐ C. Dervenn, les Açores (Horizons de France, 1955). / R. Soeiro de Brito, A ilha de São Miguel.

Estudo geografico (Lisbonne, 1955). / S. Chantal, Histoire du Portugal (Hachette, 1965).

Açores

(anticyclone des)

▶ ANTICYCLONE.

acoustique

Partie de la physique qui étudie les sons et tout ce qui a rapport aux sons.

Tout phénomène sonore comprend

trois phases : la production, la propagation et la réception du son.

La production du son est liée au

fait qu’un corps, la source sonore, entre en vibration ; ce fait est connu depuis l’Antiquité. Il est par ailleurs évident que le son que ce corps émet sera étroitement lié à son mouvement.

L’acousticien est donc intéressé au premier chef par l’étude des mouvements vibratoires, en particulier ceux des instruments de musique, cordes vibrantes, tuyaux sonores, verges et membranes.

La propagation du son depuis la

source jusqu’à l’oreille ne peut se faire que s’il existe entre les deux un milieu matériel, l’air le plus souvent, mais plus généralement tout gaz, liquide ou solide ; le son ne peut se propager dans le vide. Savoir comment s’effectue cette propagation, avec quelle vitesse, quelles en sont les caractéristiques, si celles-ci se modifient au cours de la propagation et de quelle manière est du ressort de l’acoustique.

Enfin la réception du son par l’oreille pose à l’acousticien des problèmes délicats qui relèvent de la physiologie (acoustique de l’audition) et même de la psychologie (sensations de hauteur, d’intensité, de timbre, de consonance, de dissonance).