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Les sexes sont séparés. Les cellules mâles, émises par la bouche, fécondent les ovules dans la cavité gastrique de la femelle, où se déroule en général le début du développement, par segmentation totale, jusqu’à la larve ciliée, dite planula. Celle-ci sort par la bouche de la mère, se fixe et donne un polype. On connaît des Actinies vivipares, dotées de dispositifs d’incubation particuliers.

Dans la cavité gastrique de la jeune Actinie apparaissent bientôt six paires de cloisons, délimitant six loges et six interloges. Les cloisons se forment toujours par paires, en cycles successifs, dans les interloges ; chez l’Actinie achevée, elles n’ont donc pas toutes le même âge ; c’est au cours de leur évolution que chacune d’elles porte une gonade. À chaque loge correspond un tentacule ; les tentacules apparaissent également par cycles, en cercles de plus en plus externes, par multiple de six.

Les Actinies présentent diverses

modalités de multiplication asexuée : fissuration longitudinale à partir de la bouche, lacération de fragments du

disque pédieux, fissuration transversale. Parallèlement, leur pouvoir de régénération est très développé.

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Diverses Actinies vivent en asso-

ciation avec des Crustacés. Sagartia (ou Calliactis) peut se fixer sur une coquille vide, mais se rencontre surtout sur les coquilles occupées par un Pagure ; quand il change de coquille, celui-ci peut inciter l’Anémone à rejoindre son nouveau domicile, où l’y fixe lui-même. L’association entre Adamsia palliata et Eupagurus pri-deauxi est une véritable symbiose ; l’Actinie se déforme si bien que son pied prolonge l’orifice de la coquille, entoure l’abdomen du Bernard-l’Ermite et grandit avec lui, et que son péristome se place sous la bouche du Crustacé et recueille les débris de ses repas. Aux îles Seychelles, le Crabe Melia tient dans chaque pince une petite Actinie du genre Bunodopsis. Pour les Actinies, les avantages de ces associations sont surtout d’ordre nutritif.

Dans les récifs coralliens, des Actinies, comme Stoichactis, sont accompagnées de petits Poissons du genre Amphiprion (Pomacentridés), qui leur apportent de la nourriture et inhibent, on ne sait comment, le déclenchement des cnidoblastes.

On a étudié récemment le compor-

tement d’Anémones de mer : réactions devant une coquille, occupée ou non par un Pagure, fuite devant une Étoile de mer, apprentissage. Chez ces animaux inférieurs, les réactions sont beaucoup plus complexes qu’on pourrait normalement s’y attendre et supposent donc une sensibilité chimique développée.

Quelques animaux ressemblent par

leur allure et leur biologie aux Actinies, mais sont rangés dans d’autres ordres : Cerianthus, qui atteint 30 cm de long et vit fiché dans la vase dans un tube qu’il sécrète ; Edwardsia, qui

s’enfonce dans le sable par son pied pointu. Par contre, les Madréporaires sont zoologiquement très voisins des Actinies, mais s’en distinguent par leur vie coloniale et leur polypier calcaire.

M. D.

actinium

▶ RADIO-ÉLÉMENTS.

Actinopodes

Sous-embranchement de Protozoaires caractérisés par la possession de pseudopodes rayonnants, fins et rectilignes, souples (filopodes) ou rendus rigides (axopodes) par un axe squelettique protéique (baguette stéréoplasmique).

Généralités

Le cytoplasme des Actinopodes est nettement différencié en deux zones : l’ectoplasme, cortical, d’aspect mu-cilagineux et spumeux, d’où sont issus les filopodes et le revêtement fluide (rhéoplasme) des axopodes ; l’endoplasme, contenant l’appareil nucléaire, l’essentiel des organites cellulaires (mitochondries, dictyosomes) et l’axoplaste. Ce dernier est à l’origine des baguettes stéréoplasmiques : il est fait de fibrilles enchevêtrées susceptibles de s’associer pour constituer les parois de tubes microscopiques (microtubules). Dans les baguettes stéréoplasmiques, ces microtubules se disposent parallèlement entre eux et s’agencent soit en un édifice paracristallin compact à mailles prismatiques hexagonales, soit en palissades enroulées en spirale. Toutefois, cette architecture est très instable : l’axopode, sous l’effet du moindre choc, peut perdre sa rigidité et se rétracter, le stéréoplasme s’éva-nouissant dans l’axoplaste.

Les Actinopodes sont tous phago-

trophes. Filopodes et axopodes constituent un piège : le rhéoplasme englue les proies et les transporte dans l’ectoplasme, où elles sont digérées. Éventuellement, dans l’ectoplasme peuvent vivre en symbiose des Flagellés chlorophylliens (Zooxanthelles).

Le sous-embranchement des Acti-

nopodes groupe trois classes : Acanthaires, Radiolaires et Héliozoaires.

• Les Acanthaires possèdent un squelette fait de spicules monocristallins de sulfate de strontium : soit 10 spicules diamétraux, soit 20 spicules radiaires, disposés selon des orientations strictement définies, articulés ou soudés entre eux au centre de la cellule. C’est également au voisinage de ce dernier que se situe l’axoplaste. La reproduction s’effectue uniquement par spores ; dans la plupart des cas, les mitoses s’échelonnent tout au long de la croissance du Protiste ; finalement, celui-ci, qui peut comporter plusieurs centaines de petits noyaux, se résout en autant de spores biflagellées. Chez beaucoup d’Acanthaires, les processus de sporogenèse s’accompagnent de remaniements considérables du

squelette, dont les spicules se dissolvent pour faire place à une coque kystique.

• Les Radiolaires sont caractérisés par l’existence d’une membrane (capsule centrale) qui sépare l’endoplasme de l’ectoplasme et par un squelette fait de spicules de silice amorphe.

Ceux-ci peuvent être isolés, ramifiés, anastomosés, former une ou plusieurs coques grillagées. La capsule centrale présente des perforations (fusules) livrant passage aux baguettes stéréoplasmiques ; ces perforations sont soit très nombreuses, uniformément réparties (Spumellaires) ou groupées selon une calotte polaire (Nassellaires), soit limitées à trois (Phaeodariés), dont une très importante. L’axoplaste peut être central, seulement encastré dans une dépression du noyau ou réparti tout autour de la membrane nucléaire.

Il semble exister une certaine correspondance entre la position de l’axoplaste, la répartition des fusules et l’architecture générale du squelette, comme si le stéréoplasme intervenait dans le métabolisme de la silice. La reproduction est assurée essentiellement par sporogenèse, mais, d’une façon générale, la multiplication des chromosomes pendant la croissance du Protiste ne s’accompagne pas de divisions nucléaires ; l’unique noyau devient, à la suite d’endomitoses, très volumineux, polyploïde. Le fractionnement simultané de ce noyau pri-

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maire en de nombreux petits noyaux est suivi de la formation de spores biflagellées. Aussi bien chez les Acanthaires que chez les Radiolaires, on ne sait pas si les spores s’unissent comme des gamètes ou si elles se dé-

veloppent séparément.

• Les Héliozoaires n’ont pas de

membrane capsulaire. Certains pré-

sentent des spicules indépendants, siliceux, exceptionnellement chiti-noïdes, formant feutrage dans l’ectoplasme. D’autres agglomèrent à

la surface des particules minérales étrangères. Les baguettes stéréoplasmiques peuvent prendre appui soit sur un axoplaste central, soit sur la membrane nucléaire. La reproduction peut s’effectuer par simple division binaire ou, après passage par un stade pluri-nucléé, par division multiple, simultanée ou successive (bourgeonnement).