Henri Vaugeois (Laigle 1864 - Lyon 1916). Professeur de philosophie au collège de Coulommiers, patriote de tradition jacobine, il abandonne la Ligue de la patrie française pour fonder avec Maurice Pujo (1899) le Comité d’action française. Sous l’influence de Maurras, cet homme de gauche se convertit au royalisme (1901). Codirecteur de l’Action française bimensuelle, animateur avec Dimier de l’Institut d’action française, il se montre partisan de la guerre civile. En 1928 paraît la Fin de l’erreur française, anthologie de ses principaux articles.
✐ E. Tannenbaum, The Action française.
The Hard Reactionaries in Twentieth Century France (Londres, 1962). / E. Weber, Action fran-
çaise, Royalism and Reaction in Twentieth Century France (Stanford, 1962 ; trad. fr. l’Action française, Stock, 1964). / L. Thomas, l’Action française devant l’Église, de Pie X à Pie XII (Nouv. Éd. latines, 1965). / A. Marty, l’Action française racontée par elle-même (Nouv. Éd.
latines, 1968).
action sanitaire et
sociale
▶ SANTÉ.
activation
Effet produit sur une structure (ovule, molécule, atome) par un agent exté-
rieur et qui se traduit par un accroissement de ses échanges d’énergie à une température donnée.
Sens biologique
Dans le domaine de la reproduction sexuée chez les êtres vivants, le terme désigne l’ensemble des réactions de l’ovule à la pénétration du spermatozoïde. Les modalités n’en sont pas très différentes d’une espèce à l’autre ; cependant, les résultats des études faites surtout chez l’Oursin, matériel commode, ne sont pas transposables sans précaution aux autres espèces animales.
Les indications qui suivent ne concer-neront donc que les faits les plus géné-
raux. La pénétration du spermatozoïde à travers la membrane cytoplasmique de la cellule reproductrice femelle, qui l’attire, provoque au point d’impact l’apparition d’une luminescence qui se propage à toute la surface ovulaire.
Cette luminescence est sans doute due à une modification de l’orientation des macromolécules superficielles, qui a pour conséquence une modification des propriétés de la membrane. À partir du même point s’observe ensuite une vague de contraction intense de la surface cytoplasmique avec soulèvement d’une membrane de fécondation qui se détache du cytoplasme de l’ovule et délimite entre elle et la cellule femelle un espace périvitellin. L’abondante sécrétion par l’ovule d’un liquide fluide, l’appel d’eau provoqué par la pression osmotique, plus forte que celle du milieu ambiant, contribuent au
soulèvement de la membrane de fécondation. Les deux globules polaires ont été expulsés. À partir de ce moment, aucun autre spermatozoïde ne peut plus pénétrer dans l’oeuf, qui, obéissant à la sollicitation de la pesanteur, tourne et s’oriente.
Enfin et surtout, l’oeuf est proprement activé, en ce sens que sa perméabilité et l’intensité de ses échanges avec le milieu qui l’entoure s’accroissent beaucoup et rapidement. Cinq minutes après la pénétration du spermatozoïde, l’oeuf d’Oursin rejette quatre fois plus de gaz carbonique qu’à l’état vierge. Trois quarts d’heure après, ses échanges respiratoires sont doubles de ceux de l’oeuf vierge.
Les techniques expérimentales
mises au point pour l’obtention de dé-
veloppements parthénogénétiques ont permis de mieux comprendre le rôle du spermatozoïde et la signification de l’activation sans que, pour autant, tous les problèmes soient résolus. On peut, en effet, obtenir l’activation à l’aide d’agents chimiques, mécaniques, thermiques qui modifient les propriétés de la région corticale. Mais la suite du dé-
veloppement (en particulier la réalisation d’une double polarité dans l’oeuf) exige l’intervention de certains constituants nucléaires (ADN) apportés par le gamète mâle. L’activation de l’oeuf fécondé n’est, en fait, que la résultante d’un grand nombre de réactions chimiques, dont certaines, propres aux organismes vivants, mettent en jeu des systèmes enzymatiques plus ou moins complexes. La fonction de ceux-ci est d’abaisser considérablement les énergies d’activation de réactions chimiques qui, en l’absence de catalyseurs, n’ont pas lieu à des vitesses appréciables aux températures compatibles avec la vie. C’est donc au niveau moléculaire qu’il faut, en définitive, envisager l’activation.
Sens chimique
L’énergie qu’il faut fournir à un composé pour détruire une liaison initiale et permettre un réarrangement moléculaire est appelée énergie d’activation.
La dégradation de l’urée, par exemple, se fait selon le schéma suivant :
CO(NH2)2 + H2O 9 CO2 + 2 NH3.
Elle exige un apport important
d’énergie puisque, in vitro, la réaction ne s’obtient qu’après l’ébullition prolongée du mélange initial.
Dans l’état activé, les liaisons du complexe moléculaire formé sont rendues plus labiles et peuvent être dé-
truites plus facilement. Mais les états activés ne se rencontrent jamais spontanément aux températures physiologiques. C’est alors qu’interviennent les enzymes. Dans l’exemple auquel il est fait allusion plus haut, l’enzyme uréase catalyse la réaction de dégradation de l’urée à 37 °C.
La thermodynamique nous apprend
que les réactions chimiques ne sont pas possibles si elles ne se caractérisent pas par une décroissance de l’énergie libre (ΔG négatif). Or, les réactions de biosynthèse qui se déroulent au sein des cellules vivantes sont « endergo-niques » ; autrement dit, elles se traduisent par un gain d’énergie libre (ΔG positif). Elles nécessitent donc un couplage avec des réactions de dégradation portant sur des liaisons riches en énergie susceptible d’être libérée.
La synthèse de l’acide ribonucléique (ARN), par exemple, se fait à partir de précurseurs qui sont des nucléotides triphosphates (par exemple, le guanosine triphosphate [GTP]). Celui-ci se forme à partir du guanosine monophos-phate (GMP), molécule acceptrice, et de groupes phosphates (~ P) riches en énergie, issus de l’adénosine triphosphate (ATP).
downloadModeText.vue.download 115 sur 543
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
110
Le guanosine triphosphate consti-
tue un exemple de molécule activée susceptible de s’unir spontanément à une autre molécule grâce aux groupes
~ P ; le transfert d’un tel groupe riche en énergie est appelé activation de groupe.
R. M.
▶ Énergie / Enzyme / Fécondation.
✐ J. D. Watson, Molecular Biology of the Gene (New York, 1965). / C. Houillon, Introduction à la biologie, t. IV : Sexualité (Hermann, 1967). /
J. Yon, Structure et dynamique conformation-nelle des protéines (Hermann, 1969).
activation
neutronique
Action de rendre radio-actif un ou plusieurs éléments contenus dans
une substance en soumettant celle-ci à une irradiation due à un flux de neutrons.
La radio-activité du ou des corps ainsi formés s’appelle la radio-activité induite. On dit aussi que l’élément soumis à une activation a été activé.
La courbe d’activation est la courbe de l’activité d’un élément contenu dans l’échantillon en fonction du temps pendant lequel il est irradié ; cette courbe présente un maximum correspondant à la saturation. Le détecteur par activation est un détecteur de rayonnement permettant la mesure de la densité du flux de neutrons d’après l’activité induite par ces neutrons dans une substance.
Analyse par activation
Le principe de cette analyse consiste à rendre radio-actif un échantillon que l’on veut analyser et à identifier les radio-éléments formés à partir des produits ou impuretés qui y sont contenus.
Sources de neutrons
Pour rendre radio-actif l’échantillon, on le soumet généralement, dans un réacteur nucléaire, à un flux de neutrons. Actuellement, les réacteurs en service permettent d’obtenir couramment un flux de 1014 neutrons par centimètre carré et par seconde. On peut également utiliser une source radon +