Unités d’activité
Unité légale
L’unité légale d’activité radionucléaire était le curie (symb. : Ci). Sa première définition avait été proposée par Marie Curie : « Le curie est l’activité d’un gramme de radium 226 en équilibre avec ses descendants », ce qui correspondait à 37 milliards de désinté-
grations par seconde. Pour obtenir ce résultat, on calculait le produit λN pour 1 g de radium.
À l’origine, Marie Curie avait
adopté pour la période du radium
T = 1 590 ans, soit, en secondes : T = 1 590 × 365 × 24 × 60 × 60 s.
D’où
Dans un atome-gramme d’un élément quelconque (226 g pour le radium), il y a toujours le même nombre de noyaux : 6,02·1023 (nombre d’Avogadro) ; donc, dans 1 g de radium on aura
On trouvait alors
λN = 3,7 × 1010.
Par la suite, on s’aperçut que la pé-
riode adoptée de 1 590 ans était infé-
rieure à sa valeur réelle, que l’on éva-luait alors à 1 620 ans ; actuellement, on aurait tendance à adopter 1 617 ans.
Plutôt que de changer l’étalon, on pré-
féra modifier la définition, qui était la suivante : « Le curie est l’activité d’une source radioactive quelconque pour laquelle le nombre de désintégrations par seconde est de 37 milliards. »
En 1975, la Conférence générale des poids et mesures a adopté une nouvelle unité d’activité, le becquerel (symb. : Bq). C’est l’activité d’une source radioactive quelconque se traduisant par 1 désintégration par seconde : 1 Ci = 37.109 Bq ou 1 Bq = 27.10– 12 Ci.
Cette nouvelle unité n’est pas encore entrée dans les habitudes et on continue à exprimer une activité en curies.
La radioactivité atmosphérique s’exprime en picocuries. Dans le domaine des explosions nucléaires, on utilise le mégacurie. Dans l’industrie, on trouve des sources radioactives ayant une acti-
vité de l’ordre du millicurie, du curie ; les sources de quelques dizaines de curies ne sont pas fréquentes. Dans le domaine médical, l’activité des sources est quelquefois de l’ordre de plusieurs milliers de curies ; les irradiateurs ayant pour objet la conservation des produits alimentaires atteignent plusieurs centaines de kilocuries.
Autres unités
Les Anglais avaient proposé, en 1946, de substituer au curie le rutherford, qui correspondrait à 106 désintégrations par seconde. En revanche, on utilise parfois la Sun-Shine-Unit (S. U.). Cette unité permet d’évaluer la contamination interne résultant d’éléments se fixant sélectivement dans le squelette, comme c’est le cas du strontium 90. La Sun-Shine-Unit correspond à un picocurie de radio-élément fixé par gramme de calcium contenu dans l’organisme.
L’intérêt de cette unité résulte du fait que le taux de fixation du strontium 90
dans l’organisme est lié à la teneur en calcium de cet organisme, le strontium se fixant d’autant mieux qu’il entre en compétition avec moins de calcium. Le strontium qui pénètre dans l’organisme par l’intermédiaire des aliments provient surtout du sol ; il appartient au même groupe chimique que le calcium, mais les organismes opèrent une discrimination entre ces deux éléments, absorbant, en effet, moins de strontium que de calcium.
Utilisation des unités de
puissance
Les photons et les particules émis par un corps radioactif emportant avec eux une certaine énergie, on peut exprimer l’activité d’une source en unités de puissance, c’est-à-dire en watts ou en électrons-volts par seconde.
On peut enfin traduire une activité en watts par mètre cube (W/m 3) ; c’est le cas de produits de fission de l’uranium, cette unité étant liée à la puissance spécifique de fonctionnement des réacteurs nucléaires.
Ph. R.
✐ G. Castelfranchi, la Physique moderne (Dunod, 1949). / J. M. Cork, Radioactivité et
physique nucléaire (Dunod, 1949). / G. Dupuy, Radioactivité et énergie nucléaire (P. U. F., coll.
« Que sais-je ? », 1954). / A. Berthelot, Rayonnement de particules atomiques (Masson, 1956).
/ P. Reine, le Problème atomique, t. IV (Berger-Levrault, 1959).
activité
économique
Au sens strict, nombre total d’heures de travail effectuées par la population active d’un pays en une période de temps donnée.
Au sens large, ensemble des activités humaines ayant pour but la production et la commercialisation des biens et services apparaissant sur le marché.
L’activité économique d’un pays
peut être saisie à travers deux approches différentes, mais néanmoins complémentaires :
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
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— La première, globale, consiste à rechercher et à estimer certaines variables significatives de l’ensemble des échanges d’un pays ;
— La seconde, sectorielle, vise à observer de quelle façon les différentes activités productrices d’un pays se ré-
partissent entre la production des biens et services qui font l’objet d’échanges.
L’approche globale
L’approche globale a essentiellement pour but de fournir aux économistes des instruments d’estimation du niveau de développement atteint par un pays lors des différentes étapes de sa croissance et de permettre la comparaison de ces mêmes niveaux de développement entre pays ayant une répartition sensiblement identique des activités productrices entre les divers biens et services.
Dans cette optique on fait appel
aux agrégats de la comptabilité économique. Les agrégats sont des grandeurs caractéristiques de la vie écono-
mique, obtenues en additionnant les opérations élémentaires effectuées par les agents économiques. En France, on calcule deux sortes d’agrégats : les agrégats nationaux, qui ne tiennent compte que des activités productrices (industrie, commerce), et les agrégats normalisés, qui tiennent aussi compte de l’activité des institutions financières et des administrations, et qui incluent l’activité des citoyens français non ré-
sidents. L’agrégat national, significatif du point de vue économique, est la production intérieure brute, constituée par la somme de la valeur ajoutée de toutes les branches productives et des droits et taxes sur importations.
Les agrégats répondant aux normes internationales sont obtenus à partir de l’agrégat national. On y ajoute la ré-
munération des salariés des administrations publiques et privées, les services rendus par les institutions financières, qui constituent un emploi final pour l’économie, le montant des salaires versés par les ménages à leurs salariés et les revenus nets provenant du reste du monde ; on y soustrait la consommation des institutions financières et les marges résultant de l’autoconsommation agricole. Ce nouvel agrégat est alors dénommé produit national brut.
Si, de ce dernier, on enlève la partie de la production qui a servi à renouveler les installations fixes (amortissement), on obtient le produit national net.
Les deux agrégats sont dits « évalués aux prix du marché », car, lors de leur estimation, il a été tenu compte des im-pôts indirects payés par les entreprises à l’État, tandis que les subventions en ont été ôtées. Si l’on procède à l’addition des subventions et à la soustraction des impôts indirects, on obtiendra les produits nationaux brut et net éva-lués au coût des facteurs.
Le produit national net au coût
des facteurs est encore appelé revenu national. Il est égal à l’ensemble des rémunérations des agents économiques du pays considéré. Ce dernier agrégat permet de comparer les différents niveaux de vie des pays si on le rapporte à la population de chacun d’eux.
Finalement, si les agrégats peuvent
donner des renseignements utiles sur l’évolution d’une économie donnée et permettre les comparaisons, ils ne peuvent être utilisés lors de l’élaboration d’une politique économique, du fait du grand effort de synthèse nécessaire à leur estimation. C’est pour cette raison que les économistes se sont, depuis longtemps, penchés sur le problème du regroupement des activités productrices selon certains critères, regroupement qui permet un traitement homogène plus aisé toutes les fois qu’il est nécessaire d’obtenir des statistiques.