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L’approche sectorielle

La classification la plus connue des activités de production a été donnée par Colin Clark dans son ouvrage

The Conditions of Economic Progress (1940). L’auteur répartit les activités de production en trois secteurs :

— le secteur primaire, qui comprend l’agriculture, la pêche et les mines ;

— le secteur secondaire, qui regroupe l’industrie, c’est-à-dire toute « transformation continue, sur une grande échelle, des matières premières en matières transportables » ;

— le secteur tertiaire, qui comprend toutes les autres activités.

Cette classification purement descriptive a été reprise par d’autres auteurs, notamment par A. Sauvy et J. Fourastié, qui ont essayé de rechercher des critères de classement. Le recensement effectué par A. Sauvy fait apparaître deux sortes de critères : d’une part, des critères d’ordre historique ou psycho-sociologique et, d’autre part, des critères plus spécifiquement économiques.

Les critères d’ordre historique ou autre font apparaître une hiérarchie dans les activités productrices : certaines activités seront considérées comme indispensables ou simplement utiles, honorables à exercer pour certaines et non pour d’autres, etc. Ce classement est utile dans la mesure où l’on peut prévoir vers quelles activités la population active sera attirée du fait de l’élévation du niveau de vie.

Les classifications selon un critère plus spécifiquement économique (loi économique, utilisation d’un facteur de production dans telle ou telle activité) ont pour objet la recherche d’une allocation optimale des ressources lors de l’élaboration d’une politique de croissance : le classement des activités en fonction des investissements utilisés permettra à un pays disposant de peu de capitaux, mais de beaucoup de force de travail de faire en sorte que son activité soit plutôt dirigée vers le secteur tertiaire.

Le tableau ci-dessous a pour objet de présenter un certain nombre de critères et la façon dont les activités peuvent être classées dans les secteurs primaire, secondaire ou tertiaire (avec quelques exemples).

On constate finalement qu’il est difficile d’évoquer les secteurs d’activité sans faire référence au critère. D’autre part, la classification est trop élémentaire pour l’élaboration d’une politique autre qu’à long terme : c’est pour cette raison que les économistes ont été amenés à préciser la notion de secteur et à concevoir celle de branche.

Les notions de branche

et de secteur d’activité

En comptabilité économique française, le secteur regroupe toutes les entreprises qui ont la même activité principale : une entreprise fabriquant des rasoirs mécaniques et des stylos à bille apparaît dans la rubrique « constructions mécaniques » si le chiffre d’affaires des rasoirs est le plus important.

À cette notion de secteur se juxtapose celle de branche, qui regroupe la part de toutes les entreprises produisant un bien ou service donné ; on retrouve ainsi dans la branche « produits chimiques organiques » la part du chiffre d’affaires d’une entreprise de chimie qui relève de la chimie organique.

La notion de branche a une impor-

tance particulière, dans la mesure où elle permet la constitution d’un tableau d’échanges interindustriels, c’est-

à-dire un tableau carré, qui permet,

d’une part, d’énumérer les branches consommatrices d’un produit i donné et, d’autre part, de savoir de quelles branches viennent les produits nécessaires à la production de ce produit i. Ce tableau permet d’estimer l’influence d’une variation d’activité d’une branche donnée sur une autre branche, dans la mesure où la consommation downloadModeText.vue.download 118 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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d’un produit de la branche i par la branche j reste constante.

A. B.

✐ C. Clark, The Conditions of Economic Progress (Londres, 1940 ; 3e éd., 1957 ; trad.

fr. les Conditions du progrès économique, P. U. F., 1960). / J. Fourastié, le Grand Espoir du XXe siècle (P. U. F., 1949, nouv. éd., 1958). /

I. N. S. E. E., Méthodes de la comptabilité nationale (P. U. F., « Études et conjonctures », mars 1966).

acupuncture

Méthode thérapeutique d’origine

chinoise, qui consiste à implanter des aiguilles en certains points du corps.

Elle fut introduite en France par George Soulié de Morant. Ce sino-logue, lors de son séjour à Shang hai (Chang-hai), traduisit en français des documents chinois traitant de l’acupuncture, entre autres le Nei jing (Nei king), considéré comme le plus ancien ouvrage de médecine qui fut publié à la fin de la dynastie des Zhou (Tcheou) et au début des Qin (Ts’in) [IIIe s. av. J.-

C.] et dont la rédaction initiale remonterait au XVIIIe s. av. J.-C.

L’acupuncture est enseignée dans des écoles privées à Paris (associations d’acupuncture diverses). Une Société internationale d’acupuncture a été fondée par le docteur R. de La Fuÿe ; elle a Paris pour siège et regroupe les diverses sociétés nationales des pays du monde entier. Il y a environ deux cents médecins qui pratiquent l’acupuncture en France.

Cette méthode thérapeutique utilise le plus souvent des aiguilles implantées en des points déterminés (jue [tsiue]) de la surface cutanée qui se trouvent situés sur des lignes hypothétiques appelées jing (king) ou méridiens, au nombre de douze, et les vaisseaux extraordinaires (mo), au nombre de huit, par où circulerait l’énergie vitale qi (ts’i).

La pensée chinoise est dominée par la notion d’alternance : la lumière et l’obscurité, le temps froid et humide s’opposant aux jours ensoleillés et secs, le ciel s’opposant à la terre, le soleil à la lune, etc. Ces oppositions étant caractérisées par les dénominations yang et yin. Par exemple, le soleil est yang parce qu’il est source d’énergie, alors que la lune est yin. Cette dualité est illustrée par le symbole sacré Dao (Tao), la partie blanche étant le yang et la partie sombre le yin. On remarque dans chaque région une réminiscence du principe opposé, figurée par un petit cercle clair dans la région sombre et inversement. Cette notion d’équilibre du yang et du yin est l’élément fondamen-

tal des conceptions chinoises réglant la morale, la science, la philosophie et la médecine. C’est la représentation synthétique de l’oscillation universelle, la loi unique du Dao.

Pour les Chinois, la matière est

constituée de cinq éléments — le feu, le bois, le métal, la terre et l’eau — et du signe yang ou yin, qui prédomine dans chacun d’eux.

L’acupuncture n’est qu’une partie de la médecine chinoise et est utilisée comme méthode prophylactique

plus que comme méthode curative par les Chinois. L’activité des organes internes est détectée par les « pouls chinois », qui permettent de percevoir l’état de ces organes. L’étude des pouls chinois est pratiquée couramment en Extrême-Orient, mais elle est contestée par certains acupuncteurs occidentaux. Elle se fait en plusieurs endroits du corps, mais, le plus souvent, les pouls se recherchent dans les gouttières radiales droite et gauche, selon une technique précise. Il existe douze pouls palpables, six superficiels (yang) et six profonds (yin), correspondant aux douze méridiens.

Les acupuncteurs utilisent des

aiguilles pour « poncturer » (piquer) les points indiqués ; primitivement, ils se servaient d’épines de bois, puis de silex ; actuellement, les aiguilles sont métalliques (de métal jaune [or, cuivre], d’action tonifiante, ou de métal blanc [argent, acier], d’action sédative), leur longueur variant de 1 à 2,5 cm. Certains acupuncteurs utilisent des moxas ; ce sont des cautères en bois mis en ignition (armoise), utilisés surtout chez les malades affaiblis.