La surface d’onde image issue d’un instrument est affectée par les déformations dues aux défauts d’homogénéité des matériaux qui composent l’instrument, et la qualité de l’image en souffre.
Défauts de surfaçage
Les défauts de surfaçage interviennent de la même manière. Imaginons une surface plane creusée d’un trou d’épaisseur de. L’onde émergente est déformée d’une quantité Δ = (n – 1) de (fig. 32). La qualité de l’image est affectée.
Les aberrations que nous venons de décrire peuvent entacher simultanément l’image formée par un instrument. Un écart normal global Δ caractérise la surface d’onde émergente.
Les critères de qualité d’un ins-
trument peuvent être liés à la valeur de l’écart normal Δ. Lord Rayleigh recommandait que, pour un instrument visuel, Δ reste inférieur à quart de la longueur d’onde de la lumière. Les astronomes sont souvent plus exigents (
par exemple). La tolérance à adopter dépend du but à atteindre et, pour une downloadModeText.vue.download 35 sur 543
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
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grande part, des propriétés du détecteur utilisé avec l’instrument.
M. C.
✐ A. Maréchal, Imagerie géométrique ; aberrations (Édit. de la Revue d’optique, 1932).
Abidjan
Capitale de la Côte-d’Ivoire, sur la lagune Ébrié, à proximité du golfe de Guinée. Avec 560 000 habitants en 1971, Abidjan dispute à Dakar le rang de première ville de l’Afrique occidentale d’expression française.
Sur une côte dépourvue d’abri, ourlée de cordons littoraux sableux battus par la barre, Abidjan fut retenue au début du XXe s. comme point de départ du chemin de fer de pénétration (Abidjan-Niger) mis en construction dès 1904.
La puissante Compagnie française
de l’Afrique occidentale, tard venue sur cette partie du littoral et trouvant la place prise par des concurrents dans les
« escales » traditionnelles de la côte, s’y établit. Le « patronage de la question portuaire par une puissante société commerciale » (G. Rougerie) allait déterminer le destin de la future ville.
La proximité d’un cañon sous-marin (le « trou sans fond ») avait fait projeter le percement du cordon littoral en cet endroit et l’établissement d’un port en eau profonde dans la lagune Ébrié.
Mais l’entreprise tentée avant 1914
échoua. Grand-Bassam, au débouché de la lagune, où un wharf permettait le chargement des navires, demeura le principal port d’accès de la Côte-
d’Ivoire. L’administration s’était transportée dès 1900 à Bingerville, cité artificielle créée sur le plateau au nord de la lagune, entre Grand-Bassam et Abidjan.
Cependant, le chemin de fer avait atteint Bouaké (1912), puis Bobo-Dioulasso, en Haute-Volta (1934), avant de joindre Ouagadougou, chef-lieu de ce territoire (1954). Pour éviter les transbor-dements coûteux et fuir Grand-Bassam infesté par la fièvre jaune, un nouveau wharf fut établi en 1932 à Port-Bouët, sur le cordon littoral, à 11 km au sud d’Abidjan, et une voie ferrée construite pour les relier, traversant la lagune sur un pont flottant. Abidjan fut érigée en 1934 en capitale administrative de la colonie de la Côte-d’Ivoire, en même temps qu’elle en devenait le principal centre commercial. Elle comptait alors 17 000 habitants.
Dès lors, l’expansion se poursuit à un rythme rapide, suivant les progrès de la mise en valeur économique de l’arrière-pays. Mais ces progrès demeurent freinés par la médiocre capacité du wharf.
C’est seulement en 1950 que le projet conçu au début du siècle se réalise. Le percement du canal de Vridi, traversant le cordon littoral, fait d’Abidjan un port maritime, et l’expansion urbaine s’accé-
lère (50 000 hab. en 1948, 200 000 en 1960, 400 000 en 1966).
Aujourd’hui, le site primitif d’Abidjan (le « plateau ») entre les baies de Cocody (à l’est) et du Banco (à l’ouest) ne constitue plus que le noyau central de la ville (centre administratif, commercial et financier). Les trois villages des Ébriés (autochtones de cette partie de la région des lagunes) qui l’occupaient et qui avaient été transférés en 1902 sur les rives opposées à leur emplacement primitif ont subsisté, englobés dans l’agglomération moderne, de même
qu’au nord du plateau le village ébrié d’Adjamé. Avant la Seconde Guerre mondiale, à la cité européenne et administrative du « plateau » s’étaient ajoutées les banlieues africaines d’Adjamé (Adjamé-Étrangers) au nord et de
Treichville au sud, sur l’île de Petit-Bassam.
Le remplacement du vieux pont
flottant, qui datait de 1929, par un pont moderne à grande capacité (pont
Houphouët-Boigny, 1958), doublé par un deuxième pont plus à l’est (1967), facilite les relations entre les deux parties de l’agglomération, où la population se répartit désormais à peu près également au nord et au sud de la lagune. La création du port sur l’île de Petit-Bassam et sur le cordon littoral (port pétrolier) et l’établissement, à proximité du port, d’une zone industrielle ont contribué à favoriser l’expansion urbaine dans la partie sud en dépit de conditions naturelles peu favorables (terrains bas et marécageux).
Dans cet ensemble complexe, on peut distinguer, en dehors des zones portuaire et industrielle, trois types majeurs de quartiers.
Les quartiers résidentiels com-
prennent : le Plateau (gouvernement, administrations, sièges des banques et des sociétés) ; Cocody (résidences de luxe, établissements universitaires), qui tend à se prolonger vers l’est, de l’université à Bingerville, avec l’hôtel Ivoire et son complexe touristique au bord de la lagune ; Marcory et les villas de la zone industrielle dans l’île de Petit-Bassam. Cet ensemble occupe environ la moitié de la surface urbaine ; on y trouve 90 p. 100 de la population européenne (20 000 hab. sur 500 000) et 5 p. 100 de la population africaine (couches supérieures).
Les quartiers africains aménagés
sont : Treichville (population africaine aisée, employés, fonctionnaires) ; Adjamé (plus pauvre, avec une plus forte proportion d’immigrants récents et moins recherché en raison de l’éloignement des lieux de travail) ; le nouveau Koumassi, dans l’île de Petit-Bassam.
Les immeubles de rapport à étages commencent à y remplacer les « concessions » traditionnelles, qui groupent autour d’une cour des bâtiments en
« dur », sans étages, divisés en cellules locatives.
Les quartiers africains spontanés juxtaposent cases en planches et bidonvilles, où la population d’immigration récente s’accumule dans les pires conditions d’hygiène. Ce sont Port-Bouët, une partie de l’île de Petit-Bassam, la périphérie d’Adjamé.
Un effort considérable est accompli (surtout depuis 1960) pour éliminer les taudis et rénover les quartiers de peuplement spontané : mais la croissance rapide de la population (plus de 50 000
nouveaux habitants par an) fait perpé-
tuellement renaître de nouveaux bidonvilles au-delà des zones réaménagées.
Sur 560 000 habitants en 1971, moins de la moitié sont ivoiriens d’origine et un quart à peine sont nés à Abidjan. Les immigrés (Voltaïques, Maliens, Nigé-
riens, etc.) sont majoritaires. La grande distorsion des niveaux de vie, l’existence permanente d’une masse de chô-
meurs qui oscille entre 20 et 30 p. 100
de la population active posent de sé-
rieux problèmes sociaux.
Les fonctions administratives et
commerciales d’Abidjan demeurent
fondamentales. Le développement du port (6,6 Mt de trafic en 1974), qui réalise l’essentiel du commerce extérieur de la Côte-d’Ivoire, a consolidé cette fonction commerciale et donné l’élan à la fonction industrielle (huileries, savonneries, conserveries d’ananas et de poisson, minoterie, cimenterie, fabrication de café soluble, traitement du cacao, raffinerie de pétrole, industries mécaniques, etc.). Abidjan occupe 85 p. 100 des salariés industriels de la Côte-d’Ivoire (il n’existe qu’un seul autre centre industriel, Bouaké). Les fonctions universitaires et culturelles de la capitale ivoirienne prennent de plus en plus d’importance (université, créée en 1964 ; musée, l’un des plus riches d’Afrique occidentale ; Centre des sciences humaines).