Abrasifs libres
Sont dits « libres » les abrasifs employés sans support fixe, par exemple en suspension dans un fluide, air, huile, pé-
trole, etc. Cette forme est utilisée dans des opérations de sciage, de rodage, de polissage.
Abrasifs appliqués
Dans ce type d’abrasifs, les grains sont fixés, par différents procédés de collage, en couche mince sur des supports souples, constitués par des papiers, toiles, fibres, nappes de fils de Nylon non tissés, etc. Les abrasifs appliqués se présentent sous forme de disques, de bandes, de cylindres. Ils possèdent de très nombreuses applications, notamment dans les industries du bois, du cuir, du caoutchouc, des plastiques, ainsi qu’en métallurgie.
Abrasifs agglomérés
Dans ce type d’abrasifs, les grains sont noyés dans la masse d’un liant minéral, organique ou métallique. Ils constituent, de loin, la catégorie la plus importante des abrasifs utilisés industriellement.
Des formes très variées peuvent être utilisées ; cependant, pour en faciliter la fabrication et l’utilisation, on leur donne le plus souvent des formes géométriques simples qui aboutissent à deux grands groupes : 1o les pierres et les bâtons ; 2o les meules.
Pierres et bâtons. Leur forme dépend du travail auquel on les destine.
Les pierres à affûter, employées à
la main, sont destinées à redonner un tranchant aux outils coupants (couteaux, lames, outils de tour), qu’elles permettent de retoucher sur place.
Les bâtons de rodoirs sont des bâtons montés par jeux de trois, quatre ou six sur des outils cylindriques et employés pour la finition des surfaces cylindriques internes, afin de leur donner, par rodage, une forme géométrique plus parfaite et un meilleur état de surface.
Les bâtons de superfinition sont
montés sur des têtes vibrantes, pour réaliser des finis extrêmement poussés sur des surfaces cylindriques externes ou internes.
Meules. C’est incontestablement
sous cette forme que les abrasifs sont le plus utilisés, et leur importance industrielle est très grande. Une meule est un outil abrasif ayant une forme de révolution et qui se monte généralement sur un arbre par son alésage afin de tourner autour de son axe. Du point de vue du mécanisme d’enlèvement de matière, une meule peut être considérée comme un ensemble d’outils élémentaires, re-présentés par les grains d’abrasifs, chacun d’eux étant encastré dans le support constituant l’agglomérant. La rotation de la meule donne à chacun des outils la vitesse de coupe qui lui permet de détacher les copeaux de matière. Une meule est définie par ses dimensions, sa forme et ses spécifications.
Il existe des meules de toutes tailles, depuis la meule rectifiant les bagues de roulement miniatures, qui pèse une fraction de gramme, jusqu’aux meules de papeterie employées pour le défibrage du bois, de plusieurs tonnes. On exprime les dimensions d’une meule en millimètres et on les énumère dans l’ordre suivant : diamètre, épaisseur, alésage.
Les meules peuvent présenter des
formes très diverses : meules plates, meules à profil, meules lapidaires, meules cylindriques, meules à bois-seaux droits ou coniques, meules-assiettes, meules sur centre en acier pour tronçonnage de la pierre, etc.
Étant donné les multiples éléments qui définissent la constitution d’une
meule : nature de l’abrasif, grosseur du grain, grade, structure, agglomérant, on a cherché à représenter chaque variable par un symbole. Leur ensemble constitue les spécifications de la meule, qui permettent son identification.
La grande variété de dimensions, de formes et de spécifications des meules se justifie par les diverses utilisations de celles-ci : rectification cylindrique extérieure, rectification cylindrique intérieure, rectification sans centre sur machine à rectifier centerless, rectification plane, affûtage, ébarbage, tronçonnage, sciage, etc.
G. F.
✐ P. Salmon et M. Carougeau, le Travail des métaux par abrasion (Société de publications mécaniques, 1950). / A. R. Metral (sous la dir.
de), la Machine-outil (Dunod, 1953-1959 ; 8 vol.). / A. Chevalier et R. Labille, Usinage par abrasion (Delagrave, 1959). / Compagnie des Meules Norton, les Meules et les produits abrasifs agglomérés (L. Hardy, 1965). / G. Louis, Abrasifs (Techniques de l’ingénieur, Section
« Mécanique et chaleur » B 1660, 1969).
Abruzzes
et Molise
En ital. Abruzzo e Molise. Partie de l’Italie péninsulaire, sur l’Adriatique.
L’ensemble est formé de la région des Abruzzes (correspondant aux provinces de L’Aquila, Chieti, Pescara et Teramo ; 10 794 km 2 ; 1 192 000 hab.) et de la région du Molise (correspondant aux provinces de Campobasso et d’Isernia ; 4 438 km 2 ; 326 000 hab.).
Les Abruzzes sont un élément mon-
tagneux de l’Apennin et ont donné leur nom à une région italienne de laquelle s’est détaché, en 1963, le Molise.
L’ensemble conserve des traits géographiques et économiques communs. Sur la façade adriatique de l’Italie péninsulaire, limitée par les Marches au nord (à la hauteur du fleuve Tronto), par les Pouilles au sud (à la hauteur du fleuve Fortore) et par le Latium et la Campanie septentrionale à l’ouest, les Abruzzes et le Molise forment un ensemble pauvre, privé de puissantes industries et de grandes villes.
L’originalité physique provient de l’extension des montagnes. Le massif des Abruzzes est un haut bastion de calcaires compacts, le plus ample et le plus élevé de la péninsule. Il couvre 62 p. 100 de la superficie régionale.
Le relief est très complexe. Il présente ici deux alignements parallèles, orientés N.-O. - S.-E. À l’ouest, les hauteurs du Silente, de Velino, de Petroso, de la Meta, au-dessus de 2 000 m, dominent les conques du Fucino, de L’Aquila, de Sulmona. À l’est, les altitudes augmentent avec les Monti della Laga, le massif de la Maiella (2 795 m) et surtout le Gran Sasso, qui porte le point le plus élevé de l’Apennin (2 914 m) et où se niche un petit glacier. Vers le sud-est, dans le Molise, les altitudes s’abaissent, les calcaires s’effacent devant des affleurements de schistes argileux. Les montagnes sont flanquées par une zone de collines sableuses et argileuses, d’une largeur de 25 à 30 km. Entaillées par de petits fleuves côtiers, ces collines sont lacérées par de multiples rigoles d’érosion, les calanchi. L’ensemble se termine par une étroite bande côtière, basse, sableuse, sans articulations, longue de 150 km.
Les hommes n’ont pas trouvé ici des conditions très favorables. La rudesse du climat, liée à l’altitude, les surfaces calcaires, les difficultés de circulation se sont conjuguées pour faire de cette région un monde d’isolement et de pauvreté, avec le maintien prolongé de particularismes locaux et une situation de dépendance à l’égard de Rome pour les Abruzzes, de Naples pour le Molise.
Les habitants se sont concentrés dans les dépressions et sur la côte. Mais la population diminue : elle ne représente plus que 2,7 p. 100 des effectifs nationaux contre 4,1 p. 100 en 1911. L’accroissement naturel est faible, alors que les départs sont nombreux vers Rome, Milan, Turin ou l’étranger (pays du Marché commun, Suisse, Amérique du Nord, Australie).
L’économie régionale n’est pas apte à retenir une population dont le revenu par habitant est inférieur du tiers à la moyenne nationale. Les activités agricoles l’emportent. L’élevage ovin transhumant, qui a provoqué, dans le passé, de désastreux déboisements, est partiel-
lement remplacé par l’élevage bovin.
Les cultures se localisent dans les zones basses. Le blé est cultivé partout, mais plus spécialement dans les dépressions, où il alterne avec la pomme de terre ou la betterave à sucre (secteur bonifié de l’ancien lac Fucino). Sur les collines, l’olivier (9 p. 100 de la superficie nationale) et la vigne (surtout pour des raisins de table, comme près d’Ortona) apparaissent. Les basses vallées et la côte sont réservées à des cultures fruitières et maraîchères (tomates de Francavilla).