réactions analogues permettent d’expliquer la pénétration des ions ; d’autres, au contraire, expliquent la stérilité de certains sols imprégnés en excès par des sels (sodium des sols maritimes).
Enfin, la pénétration des ions est possible également au niveau des feuilles.
Mais si, après aspersion, Fe, Zn, SO4, Cl et Na sont bien absorbés et migrent, au contraire Ca et Mg ne s’éloignent que très peu de leur point de pénétration.
Quant aux substances organiques
simples, elles sont absorbées par les végétaux non verts (Bactéries, Champignons) ou par les plantes vertes carencées en aliments azotés (plantes dites carnivores*) beaucoup plus abondamment que par les autotrophes totales.
L’absorption
précirculatoire
Absorption de l’eau par les
plantes supérieures
Les feuilles et les jeunes tiges perdent par transpiration la plus grande partie de l’eau qui leur est fournie par les vaisseaux. Il y a ainsi un « appel » qui se répercute jusqu’au niveau des racines, dont les cellules se trouvent alors carencées. La concentration des sucs vacuolaires augmente de proche en proche downloadModeText.vue.download 41 sur 543
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
36
jusqu’au niveau des poils absorbants, ainsi que la pression osmotique ; il peut y avoir alors nouvelle absorption de l’eau du sol. Mais cette explication ne
semble pas complète, car l’eau pénètre aussi en grande partie en suivant les membranes squelettiques et les espaces vides intercellulaires, et elle parvient ainsi jusqu’à l’endoderme, où la structure imperméable des parois latérales des cellules arrête le déplacement.
C’est au niveau de l’endoderme, qui sert de membrane semi-perméable, qu’a lieu la phase active. En effet, c’est là que les phénomènes physiques de l’osmose jouent un rôle important à travers la paroi cytoplasmique des cellules. Cependant, des migrations d’eau peuvent aussi s’effectuer en dépit des gradients osmotiques : elles s’expliqueraient grâce à des réactions métaboliques internes de la cellule endodermique.
Absorption des sels minéraux par
les plantes supérieures
Le mécanisme de l’absorption des sels minéraux se décompose en deux phases.
Il y a tout d’abord la diffusion à travers les espaces libres de la racine et même une partie du cytoplasme ; c’est un phé-
nomène réversible, ne nécessitant pas un apport d’énergie. Puis il y a fixation dans des molécules à l’intérieur de la cellule : c’est la phase d’accumulation.
Ces opérations, sans doute effectuées par l’intermédiaire de transporteurs (protéines, acides aminés, composés phosphorylés, cytochromes, etc.), sont endo-énergétiques et nécessitent l’entrée en jeu du chondriome et la libération d’énergie respiratoire à partir de métabolites (sucres, par exemple). Cette seconde phase dépend, par conséquent, de la température (optimale à 35 °C), de la tension en oxygène (les sols asphyxiés empêchent l’absorption des sels miné-
raux) et de l’importance des réserves organiques (les plantes étiolées ne peuvent absorber de grandes quantités de sels minéraux).
L’absorption intestinale dans le
règne animal
Il en est traité à l’article digestion.
Les mécanismes de
l’absorption cellulaire
Absorption passive
Une différence de concentration tend à disperser uniformément les molécules par diffusion à partir des sites de concentration supérieure. Si le corps dissous est plus concentré à l’extérieur de la cellule, par exemple dans le sang ou dans la sève qui irrigue cette cellule, et si la membrane cellulaire lui est perméable, ce corps diffuse vers l’intérieur et est absorbé. Si le corps dissous est plus concentré à l’intérieur de la cellule et si la membrane est perméable à l’eau, mais non au corps dissous, l’eau diffuse de l’extérieur (où sa concentration est supé-
rieure, puisque celle du corps dissous est inférieure) vers l’intérieur et est absorbée. C’est le phénomène de l’osmose.
La différence de potentiel électrique qui existe généralement entre les deux faces de la membrane cellulaire, l’inté-
rieur étant polarisé négativement par rapport à l’extérieur, contrôle strictement l’absorption des ions, porteurs d’une charge électrique.
L’entraînement par l’eau pénétrant dans une cellule est un dernier facteur d’absorption passive des substances dissoutes, considérable dans le cas de membranes pourvues de « pores »
(l’existence permanente de ces pores est douteuse).
Absorption active
Très généralement, la cellule met en jeu des transporteurs spécifiques, mobiles de façon cyclique entre la face externe et la face interne de sa membrane, l’énergie nécessaire étant fournie par le métabolisme cellulaire. On interprète ainsi le transfert sélectif des ions (K+, Na+) et de nombreuses molécules en sens inverse de ce qu’appellerait leur gradient de concentration. Certaines substances sont ingérées par la cellule grâce à un mouvement de la membrane plasmique, qui enveloppe progressivement les substances étrangères, solides ou liquides, jusqu’à former une vésicule mobile dans le cytoplasme. Le mécanisme en jeu est la phagocytose à l’égard de substances solides, telles les proies digérées par les amibes, ou la pinocytose vis-à-vis de solutions liquides. Mettant en jeu une synthèse rapide de membrane au site d’ingestion, ces phénomènes actifs consomment de
l’énergie.
M. P., J.-M. T., F. T., H. F.
absorption Opt.
▶ DISPERSION.
abstraction
L’une des tendances les plus caractéristiques des arts plastiques du XXe s., marquée par le refus de représenter le monde extérieur et parfois d’y faire même allusion.
Si le mot abstraction (plus rarement abstractivisme) et l’expression art abstrait désignent le plus fréquemment cette tendance, on emploie encore couramment les termes d’art non figuratif (ou non-figuration), d’art non objectif (ou non-objectivisme) et, paradoxalement, celui d’art concret. On s’en tiendra ici à la seule peinture. (V. par ailleurs sculpture du XXe s.)
Qu’est-ce que
l’art abstrait ?
La querelle terminologique entre les tenants de ces diverses appellations recouvre évidemment autre chose que de simples divergences lexicales. Née presque simultanément en divers points du globe — et d’ailleurs du fait d’acheminements individuels délicats à ramener à un commun dénominateur —,
l’abstraction allait se trouver ensuite diffusée à l’échelle internationale, concernant dès lors des centaines d’artistes appartenant à plusieurs générations et, de surcroît, ayant reçu des formations aussi dissemblables que possible. En même temps que le nombre de ses adeptes croissait celui des écoles et des sectes, certaines séparées par de violents dis-sentiments. On croirait, à cette description, reconnaître l’histoire de l’une des grandes religions de la planète, l’évocation de ses conquêtes spirituelles et de leur revers, la prolifération des clergés et des hérésies ! Ici, la révélation, bien que dispensée en même temps par plusieurs prophètes, tient à l’éloignement communément manifesté à l’égard des apparences physiques. Mais si certaines sectes abstraites estiment qu’il n’y a point de mal à ce que les souvenirs du monde visible subsistent, à condition
qu’ils soient suffisamment élaborés, d’autres contestent ce point de vue avec force et font jouer en leur laveur la ter-downloadModeText.vue.download 42 sur 543
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
37
minologie. « Est abstrait ce qui n’est pas matérialisé, ce qui est conceptuel, purement intellectuel », déclare l’architecte et plasticien suisse Max Bill (né en 1908), qui ajoute : « Tout objet qui existe dans la réalité, qui n’est pas simplement pensé, qui n’est pas simplement conçu, est concret. »