Выбрать главу

La victoire tardive de l’impressionnisme fit tourner en ridicule cet acadé-

misme, si profondément qu’il ne s’en releva pas. Ainsi, Salvador Dalí* peut-il se servir de qualités académiques — la précision du dessin, le fini de l’exécution — pour mieux faire ressortir l’invraisemblance du sujet et en tirer des effets surréalistes.

L’académisme comme théorie de

l’art semble avoir vécu. Certains des aspects de l’enseignement académique sont également périmés : l’étude du corps humain n’en est plus le centre.

Mais les écoles tendant à donner une formation artistique complète, que l’on peut qualifier d’humanisme, existent encore au XXe s. : la tentative du Bauhaus*

en Allemagne en a été la preuve.

E. P.

▶ Académie royale de peinture et de sculpture, Académie royale d’architecture / Classicisme /

Critique d’art et histoire de l’art / Éclectisme /

Maniérisme.

✐ A. Blunt, Artistic Theory in Italy 1450-1600

(Londres, 1940 ; 2e éd., 1956 ; trad. fr., la Théorie des arts en Italie, Julliard, 1962). / D. Mahon, Studies in Seicento Art and Theory (Londres, 1947). / J. P. Crespelle, les Maîtres de la Belle Époque (Hachette, 1967).

Acadie

Ancienne région orientale du Canada français.

Explorée par Verrazano, qui la

nomma Arcadie, en 1524, l’Acadie fut d’abord colonisée par Pierre Du Gua, sieur de Monts, fondateur de Port-Royal en 1605. Ravagée par Samuel Argall en 1613, elle fut rendue à la France en 1632. Le commandeur Isaac de Razilly y forma alors un établissement stable :

son oeuvre fut continuée par son lieutenant, Charles de Menou. Reprise par Robert Sedgwick en 1654, l’Acadie fut restituée par le traité de Breda. Sir Francis Nicholson reprit Port-Royal en 1710, et toute l’Acadie fut cédée à l’Angleterre au traité d’Utrecht (1713).

L’occupation anglaise, pendant trente ans, fut en fait nominale. Une petite garnison occupait Port-Royal, rebaptisé Annapolis Royal, mais la population, de quelques milliers d’habitants, demeurait presque entièrement française. Le gouvernement de Louis XIV fit ériger la forteresse de Louisbourg pour défendre l’accès du Canada, mais il tenta vainement d’attirer les Acadiens en l’île Royale. Les gouverneurs de la Nouvelle-Écosse, de leur côté, voulurent exiger de ceux-ci un serment d’allé-

geance absolue, mais n’en purent jamais obtenir qu’un serment de neutralité.

La guerre de la Succession d’Au-

triche, marquée par une première prise de Louisbourg, par l’expédition d’An-ville et par les incursions françaises, mit les Acadiens, placés entre les belligé-

rants, dans une situation difficile. Le gouverneur anglais Cornwallis, pour assurer la sécurité de la Nouvelle-Écosse, entreprit de coloniser effectivement cette province, en y fondant Halifax et en amenant plusieurs milliers de colons anglais et allemands.

En 1755, devant l’imminence d’une nouvelle guerre et pour faire place aux immigrants anglais, le gouverneur Charles Lawrence et son Conseil déci-dèrent d’expulser toute la population française, forte alors d’environ 10 000

âmes et répartie entre Port-Royal, le bassin des Mines, le cap Sable et Beaubassin. Ils firent assembler les habitants dans les églises et les forts, et les déclarèrent prisonniers ; puis ils les embarquèrent sur des navires marchands et les dispersèrent dans les colonies de Nouvelle-Angleterre, où ils furent très mal accueillis. Trois ans plus tard, lord Rollo fit évacuer les 3 000 ou 4 000 habitants de l’île Saint-Jean, comprenant environ un millier de réfugiés, et les transporta en France.

Pendant les années suivantes, des partis militaires traquèrent les fugitifs

cachés dans les bois. On estime que, vers 1760, sur une population de 14 000

à 15 000 Acadiens, environ 5 000 à 6 000 avaient essaimé dans les colonies américaines, d’où quelques centaines réussirent à gagner la Louisiane ; 3 000

ou 4 000 avaient été transportés en France, où ils végétèrent dans les ports ; environ 1 000 demeuraient prisonniers dans les forts de Halifax, de Cumberland et d’Edwards ; plus de 1 500 étaient morts, noyés en mer ou victimes de la faim, du froid ou des épidémies ; les autres demeuraient cachés dans les bois ou s’étaient retirés vers Québec et les îles Miquelon.

Après le traité de Paris (1763),

qui céda le Canada à l’Angleterre, les Acadiens demeurés en Nouvelle-

Écosse comme prisonniers de guerre furent employés à des travaux publics, puis graduellement relâchés. D’autres revinrent du Québec, des États-Unis, de Miquelon et même de France. Sans aucun droit reconnu, privés même du droit de propriété, en tant que papistes, ils travaillèrent comme manoeuvres ou s’installèrent dans des endroits reculés.

Peu à peu ils se regroupèrent sur les rives du golfe, à la baie des Chaleurs, à la baie Sainte-Marie et dans la région de Memramcouk, où ils obtinrent des concessions de terres.

Des missionnaires canadiens,

quelques Écossais et Irlandais, et des prêtres expulsés de France par la Ré-

volution vinrent s’occuper d’eux et créèrent les premières paroisses. Des esprits généreux, comme Thomas Chan-dler Haliburton et Mgr Walsh, s’intéressèrent à leur sort. Un poète américain, downloadModeText.vue.download 56 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

51

H. W. Longfellow, raconta leur histoire dans un poème romancé, Evangéline (1847). Des écoles, puis un premier collège (1857) furent fondés, d’où sortirent bientôt une élite instruite, un clergé, des instituteurs, des professionnels, des députés. Comme ils croissaient rapidement, grâce à une forte natalité, les Acadiens commencèrent à exercer une influence politique et à revendiquer leurs

droits. De cette époque date ce qu’on a appelé la « Renaissance acadienne ».

Aujourd’hui, les Acadiens comptent environ 350 000 âmes dans les provinces atlantiques du Canada : Nouveau-Brunswick (où ils constituent 40 p. 100 de la population), Nouvelle-

Écosse, île du Prince-Édouard, Terre-Neuve. Il s’en trouve aussi des groupes importants en Louisiane et dans diverses régions du Québec, et quelques-uns de leurs descendants vivent encore en France, où deux colonies avaient été fondées, à Belle-Île-en-Mer et en Poitou, pour accueillir les réfugiés. L’Acadie et les Acadiens, bien que n’ayant pas d’existence politique comme tels, forment cependant au Canada une entité ethnique particulière, distincte du Qué-

bec, dont la survie et les progrès, dans des circonstances très difficiles, provoquent l’admiration.

R. B.

▶ Canada.

✐ E. Rameau de Saint-Père, Une colonie féodale en Amérique : l’Acadie (1604-1881 )

[E. Plon, Nourrit et Cie, 1889 ; 2 vol.]. / E. Lau-vrière, la Tragédie d’un peuple (Bossard, 1923 ; 2 vol.). / J. B. Brebner, New England’s Outpost, Acadia before the Conquest of Canada (New York, 1927). / A. Bernard, Histoire de la survivance acadienne, 1755-1935 (Montréal, 1935).

/ R. Rumilly, Histoire des Acadiens (Montréal, 1955). / E. Leblanc, les Acadiens (Montréal, 1963).

Acariens

Animaux de petite taille, appartenant à la classe des Arachnides, à corps géné-

ralement globuleux et sans segmentation apparente. Les Acariens se rencontrent dans tous les milieux et ont une biologie très variée ; un bon nombre d’entre eux sont parasites de l’homme, des animaux et des végétaux.

Acariens parasites

de l’homme

Ils figurent parmi les meilleurs vecteurs de maladies parasitaires, en raison de leur longévité, de leur résistance et de leur aptitude à se transmettre héréditairement les infestations dont ils sont