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• Les accidents du sport et de la vie en plein air. Les statistiques ne permettent pas toujours de les dégager.

Nous savons cependant qu’en France l’alpinisme a tué 33 personnes en 1963

et 38 en 1968 (environ un mort tous les deux jours pendant la saison) ; en 1965, les baignades (rivières et mer) ont fait 2 348 victimes, les inondations 32, les armes à feu classiques et les explosifs 252, les véhicules non routiers 31, les

morsures de serpent 2 et les piqûres d’insectes 14, dont 8 par les abeilles et les guêpes.

• Les accidents domestiques. Ils sont responsables de près de la moitié des décès accidentels dont la cause est connue. On appelle ainsi les accidents qui se produisent dans l’unité d’habitation. Les chutes accidentelles viennent en tête : 8 014 en France (16,2 pour 100 000 hab.) ; 12 230 en Allemagne fédérale (20,5) ; 1 183 en Suisse (20) ; 1 820 en Tchécoslovaquie (12,8) ; 20 066 aux États-Unis (16,2) [chiffres de 1966]. Sans doute quelques-unes de ces chutes se produisent-elles hors de l’unité d’habitation, mais il ne s’agit là que d’une faible fraction d’entre elles.

Les empoisonnements accidentels

sont à l’origine de nombreux décès : 652 en Tchécoslovaquie (4,6 pour

100 000 hab.) ; 1 265 en France (2,6) ; 750 en Allemagne fédérale (1,3) ; 177

en Suisse (3) ; 3 931 aux États-Unis (2)

[chiffres de 1966]. On estime que les deux cinquièmes des accidents mortels d’enfants de un à quatre ans surviennent au domicile.

• Les accidents du travail. V. l’article suivant.

• Les accidents d’origine médicale. Ils ont pour cause soit une complication à la suite d’actes médicaux (209 décès en France en 1970), soit une négligence ou une faute d’un membre d’une profession médicale, soit une mauvaise organisation ou un équipement insuffisant des services de santé. D’après le docteur Claudine Escoffier-Lambiotte,

« un très grand nombre des « accidents de naissance » surviennent non au moment de la conception, ni au cours de la gestation, mais lors de l’accouchement.

Cet événement, qui, chez 90 p. 100

des femmes, se déroule le plus normalement [...] se trouve compliqué chez les 10 p. 100 restantes par des difficultés que les connaissances et les techniques modernes permettent aisément de surmonter, mais que l’ignorance et l’inorganisation quasi générale transforment en tragédies quotidiennes. Des tragédies qui concernent chaque année dans notre pays 80 000 jeunes femmes et qui provoquent la mort dans leur première semaine de 15 000 enfants,

la mort aussi au cours de l’accouchement de 12 000 enfants et, fait plus grave encore et trop souvent méconnu, la naissance de 12 000 à 15 000 de ces êtres pitoyables dont le cerveau a été irrémédiablement lésé pour cause de maladresse ou de négligence et qu’on downloadModeText.vue.download 66 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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nomme les infirmes moteurs céré-

braux... »

• Les accidents dont la cause exacte ne figure pas sur les certificats de décès.

Le coût des accidents

L’aspect humain du problème des accidents déborde les statistiques de décès.

Derrière chacun des chiffres se profilent des déchirements sentimentaux, des traumatismes psychologiques, des carrières brisées ou avortées. Mais les morts ne comptent pas seuls, nombre de blessés restent atteints d’infirmités physiques ou mentales. Et l’aspect humain n’est pas le seul ; il y a aussi un aspect économique et social. La Sécurité sociale verse des prestations et les assurances des indemnités dont le montant repré-

sente, pour la France, plus de 2,7 p. 100

du revenu national (1,5 p. 100 pour les accidents de la circulation ; 1,2 p. 100

pour les accidents du travail). À côté du coût direct des accidents, il y a le coût indirect, c’est-à-dire celui que repré-

sente la réduction d’activité économique entraînée par les morts, les incapacités permanentes et temporaires de travail (en 1959, les accidents du travail avaient provoqué aux États-Unis un absentéisme de 220 millions d’hommes-jours).

Un rapport établi en 1969 dans le cadre des études de rationalisation des choix budgétaires (v. budget) chiffre à 12 milliards de francs par an le coût global des accidents de la route pour la France.

Des études effectuées en 1966 en ce qui concerne les accidents du travail

ont abouti à la conclusion que le coût indirect d’un accident du travail est en France deux fois plus élevé que le coût direct ; coût direct et coût indirect des accidents du travail seraient donc équivalents à 15 p. 100 de la masse des salaires, puisque le coût direct représente 5 p. 100 des salaires (aux États-Unis, le coût indirect est quadruple du coût direct). Le coût indirect est représenté par les éléments suivants : salaires perdus par la victime (après déduction des prestations sociales), dépenses engagées par l’entreprise, baisse de production dans l’atelier au moment de l’enquête, pendant la réorganisation de l’équipe (baisse de rendement de 30 p. 100, puis de 10 p. 100 après la reprise du travail), etc.

La prévention

Une politique systématique de prévention des accidents s’impose donc aux pouvoirs publics tant sur le plan humain que sur le plan économique et social.

Cette politique est engagée depuis longtemps en matière d’accidents du travail.

Elle reste embryonnaire dans les autres domaines.

Toute politique de prévention comporte trois aspects :

— un aspect autoritaire, consistant à imposer un certain nombre de mesures de sécurité dans les immeubles et appartements, et sur les lieux de circulation ;

— un aspect éducatif, pour inciter les individus à faire preuve de prudence personnelle dans les conditions habituelles de la vie et pour leur faire comprendre l’utilité personnelle et sociale d’appliquer les mesures autoritaires et d’adopter volontairement les dispositions facultatives préconisées ;

— un aspect matériel, comportant des travaux en vue de réduire les causes matérielles des accidents, ainsi que l’organisation d’un système d’aide rapide aux victimes : lutte contre le feu, soins aux asphyxiés, aux noyés, aux brûlés, aux accidentés de la route (15 p. 100

des décès survenant en France du fait de la route seraient dus à l’asphyxie des blessés, c’est-à-dire à une carence grave dans la rapidité ou la compétence avec lesquelles les secours leur ont été portés), etc.

Les pouvoirs publics, les organismes assureurs, diverses associations d’utilité publique, les établissements d’enseignement conjuguent leurs efforts en vue d’accroître la sécurité de tous.

Des mesures ont été édictées depuis longtemps en matière de protection des immeubles contre le feu. Mais il n’a pas encore été fait grand-chose pour diminuer le nombre des accidents domestiques ; il semble que le nombre des victimes ne puisse guère être réduit que par l’éducation individuelle (précautions quant à la fabrication et à l’usage des conserves, connaissance des champignons vénéneux, éloignement systématique des enfants des causes de brûlure, protection des prises de courant, etc.) et la construction d’éléments mobiliers de sécurité.

La prévention des accidents de naissance est à la portée des connaissances et des techniques actuelles. Toutes les maternités et autres maisons d’accouchement devraient être mises dans l’obligation de disposer des moyens modernes, qui permettraient de réduire la mortalité infantile (appareils de réanimation, appareils enregistreurs des battements du coeur du foetus, mé-

thodes de détection du degré d’acidose du sang du nouveau-né et d’injection éventuelle d’une solution de bicarbonate ou de glucose, etc.). Les médecins accoucheurs et- les sages-femmes savent qu’une bonne rédaction du car-net de santé de l’enfant, au moment de sa naissance, mentionnant les conditions éventuelles de sa réanimation, facilite ensuite la tâche des pédiatres.