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G. F.

✐ Soc. Acad. Hütte, Des Ingénieurs Taschenbuch (Berlin, 1931-1955, 5 vol. ; trad.

fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962, 2 vol.). / J. Brondel, Accouplement, joints de cardan, encliquetages (Dunod, 1960). / R. Prud-homme, A. L. Tourancheau et A. Kergoat, Élé-

ments de construction à l’usage de l’ingénieur, t. III : Organes de transmission du mouvement circulaire (Dunod, 1963). / K. H. Decker, Mas-chinenelemente (Munich, 1965). / R. Lombard, Éléments de machines (Bellan et Marlet, 1968).

accoutumance

Selon l’Organisation mondiale de la santé, c’est l’un des éléments de la

« dépendance à l’égard des drogues », celle-ci étant définie comme un « état qui résulte de l’absorption périodiquement et continuellement répétée d’une

certaine drogue ». Cette dépendance englobe trois faits indissociables : l’accoutumance, la tolérance et l’assué-

tude. Ces termes ont en général deux composantes, l’une physique et l’autre psychique.

Pour l’O. M. S. (1957), l’accou-

tumance « est un état résultant de la consommation répétée d’une drogue ».

Cet état entraîne le désir d’y recourir à nouveau, mais cette dépendance est purement psychique, et le non-renouvellement de la drogue n’entraîne pas de symptômes graves. L’accoutumance est donc à distinguer de la tolérance. Au fur et à mesure de l’administration du produit, il faut recourir à de plus fortes doses pour obtenir un effet comparable : certains sujets arrivent ainsi à supporter des doses qui seraient mortelles si on les administrait à un sujet neuf. Enfin, l’assuétude est souvent confondue avec l’accoutumance. Elle implique, elle, la notion de besoin, qui associe dépendance psychique et physique. Lorsqu’on tente un sevrage, il apparaît des signes physiques qui peuvent aller jusqu’à mettre en jeu la vie de l’intoxiqué.

En réalité, il y a souvent une certaine intrication de ces trois facteurs, intrication dans des proportions variables, mais relativement fixes pour une même drogue. La notion d’accoutumance, ou mieux de dépendance vis-à-vis des drogues, est surtout retenue pour les médicaments ou les substances qui agissent sur le système nerveux central en procu-rant une sensation euphorique. Il s’agit avant tout des opiacés. Mais on peut aussi observer une accoutumance avec des excitants mineurs comme le café et le tabac. Certains hallucinogènes sont également soumis à cette notion d’accoutumance.

La morphine et ses dérivés associent les trois traits de la dépendance. L’as-suétude, qui est notamment marquée, entraîne l’intoxiqué à des actions frau-duleuses pour se procurer sa drogue. Le sevrage provoque des accidents souvent dramatiques, qui associent une sensation d’angoisse atroce pouvant entraî-

ner une agitation dangereuse pour le malade ou son entourage, des troubles digestifs faits de vomissements et de diarrhée qui peuvent entraîner une im-

portante déshydratation, des troubles cardiovasculaires faits de variations tensionnelles, de troubles du rythme cardiaque et parfois de collapsus ou de syncope. La mort subite est possible au cours de ces accès, et ce danger explique les précautions avec lesquelles les cures de désintoxication doivent être menées. La cocaïne entraîne une forte downloadModeText.vue.download 85 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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accoutumance, mais il n’y a pas de tolé-

rance, et l’assuétude est peu marquée : il n’existe pas de difficultés majeures lors du sevrage, en dehors du désagré-

ment psychique de l’interruption. Le chanvre indien (ou haschich), sous ses différentes formes, entraîne, lui aussi, une certaine dépendance psychique sans tolérance ni assuétude. Le sevrage n’est donc pas dangereux. Mais la prévention des rechutes est délicate. En dehors des opiacés, il faut citer les barbituriques, qui peuvent entraîner une certaine accoutumance. Le café, le thé et surtout le tabac provoquent, en cas de consommation habituelle, le phénomène d’accoutumance. Les amphétamines, de même que la mastication des feuilles de khat, entraînent aussi une dépendance psychique. Par contre, si ces substances ont des actions excitantes sur de nombreux appareils (notamment système nerveux et appareil cardio-vasculaire), il n’y a habituellement pas d’accidents de sevrage.

Les substances hallucinogènes,

qu’elles soient d’origine végétale ou semi-synthétique (type LSD 25), entraînent une accoutumance modérée, mais surtout une tolérance qui est croisée pour les différentes substances, de telle sorte que l’augmentation de dose nécessitée par l’une des drogues reste également vraie si le sujet change de variétés d’hallucinogènes. C’est probablement ce fait qui explique que des accidents mortels puissent être observés.

J.-C. L. P.

✐ E. Kohn-Abrest, Précis de toxicologie (Doin, 1955). / C. Vaille et G. Stern, les Stupéfiants, fléau social (Expansion scientifique française,

1955). / M. Nicet, B. Thys et J. Vinchon, Drogues et tranquillisants (Casterman, 1962). / P. Chauchard, le Désir de la drogue (Mame, 1971).

Accra

Capitale du Ghāna, sur le golfe de Guinée ; 738 000 hab. Accra est la première ville du Ghana et l’une des plus importantes de l’Afrique occidentale.

Ni la situation ni le site de cette ville ne la prédisposaient à cette destinée.

Accra occupe une position excentrique, au sud-est du pays. Elle est éloignée des zones de peuplement les plus denses et les plus riches en ressources agricoles (cacao) et minières (or, bauxite, manganèse), qui se situent plus à l’ouest.

Les conditions naturelles sont moins favorables à l’établissement d’un port que celles de nombreux points de la côte ouest. De l’intérieur, le site est naturellement peu accessible (lagune de Korle et collines de l’Akwapim à l’ouest et au nord-ouest ; plaines marécageuses du delta de la Volta à l’est).

C’est à son rôle de capitale administrative qu’Accra doit son essor. Le climat relativement sec de ce secteur de la côte (« sous le vent » par rapport à la mousson d’ouest-sud-ouest) et l’absence de la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie du sommeil, ont été à l’origine de la décision prise en 1876 par l’administration britannique de transférer la capitale de la colonie de la Gold Coast (Côte-de-l’Or) de Cape Coast à Accra.

Les conditions d’habitat pour la population administrative européenne y étaient plus saines, et surtout le climat rendait possible l’utilisation des chevaux.

Le village d’Accra avait été fondé à la fin du XVIe s. par la population autochtone de la région, les Gas. C’était un petit village de pêcheurs sur la lagune de Korle. Au XVIIe s., les deux indentations du littoral, abris naturels favorables à l’activité portuaire, attirèrent les commerçants européens se livrant à la traite des Noirs. À l’ouest, les Hollandais bâtirent en 1650 le fort Crèvecoeur (plus tard Ussher Fort), et les Anglais édifièrent vers 1673 le fort James ; à l’est, à 2 miles de distance, fut construit, à partir de 1657, le fort danois de Chris-

tiansborg.

La protection offerte par le voisinage des forts aux populations du littoral, victimes de razzias perpétuelles de la part de leurs voisins de l’intérieur, et l’essor du commerce négrier favorisèrent la concentration de la population ga, qui fit d’Accra sa capitale. Mais l’abolition de la traite des Noirs au début du XIXe s. entraîna un déclin de l’activité commerciale, Accra étant mal placée pour se livrer au commerce des produits locaux (huile de palme notamment), qui remplaçait désormais le commerce des esclaves. Cependant, la mainmise britannique s’affirma avec l’achat, par le gouvernement anglais, du fort danois de Christiansborg (1850) et du fort hollandais d’Ussher (1872).